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Perdu dans un flux de pensées qu’il peinait encore à maîtriser, le kinkoo fut ramené brusquement à la réalité par un implacable parfum. La reine exhala une odeur d’asservissement, et à l’unisson, chacun des Kitins présents s’inclina mandibules contre sol. L’individualité du kinkoo vola en éclat sous la pression de l’emprise psychique, et pour la première fois depuis bien longtemps, il lâcha totalement prise. Le « soi » s’effaça au profit du « nous ». La reine redressa son corps massif, et dans un enchaînement subtil de cliquetis, de bourdonnements et de fragrances, elle s’adressa à sa cour : la Coquille avait été percée et une espèce inconnue s’était introduite dans le Grand Œuf. Si les étrangers, tout comme les Stériles, ressemblaient morphologiquement à des primates, ils possédaient en revanche des carapaces interchangeables bien moins solides. Celles-ci leur servaient à protéger une peau flasque dont la couleur variait selon les individus, allant du crème, à l’ocre et au bleu. De plus, leurs membres supérieurs différaient de ceux des ennemis légendaires et étaient principalement munis d’excroissances tranchantes et perforantes. Quant à leur odeur primaire, particulièrement notable, elle rappelait par moment celle des Stériles, tout en étant imprégnée de celle des Primessences. D’ailleurs, ces étranges primates faisaient par moment appel à un pouvoir rappelant celui des créatures surnaturelles, même si de bien de moins grande envergure. C’est à l’aune de ces premières informations que le nom d’« Ambigus » leur fut assigné.
 
Perdu dans un flux de pensées qu’il peinait encore à maîtriser, le kinkoo fut ramené brusquement à la réalité par un implacable parfum. La reine exhala une odeur d’asservissement, et à l’unisson, chacun des Kitins présents s’inclina mandibules contre sol. L’individualité du kinkoo vola en éclat sous la pression de l’emprise psychique, et pour la première fois depuis bien longtemps, il lâcha totalement prise. Le « soi » s’effaça au profit du « nous ». La reine redressa son corps massif, et dans un enchaînement subtil de cliquetis, de bourdonnements et de fragrances, elle s’adressa à sa cour : la Coquille avait été percée et une espèce inconnue s’était introduite dans le Grand Œuf. Si les étrangers, tout comme les Stériles, ressemblaient morphologiquement à des primates, ils possédaient en revanche des carapaces interchangeables bien moins solides. Celles-ci leur servaient à protéger une peau flasque dont la couleur variait selon les individus, allant du crème, à l’ocre et au bleu. De plus, leurs membres supérieurs différaient de ceux des ennemis légendaires et étaient principalement munis d’excroissances tranchantes et perforantes. Quant à leur odeur primaire, particulièrement notable, elle rappelait par moment celle des Stériles, tout en étant imprégnée de celle des Primessences. D’ailleurs, ces étranges primates faisaient par moment appel à un pouvoir rappelant celui des créatures surnaturelles, même si de bien de moins grande envergure. C’est à l’aune de ces premières informations que le nom d’« Ambigus » leur fut assigné.
  
La venue de ces Ambigus confirmait la présence d’espèces inconnues vivant au sein de la Matrice, donnant ainsi crédit au mythe des Stériles, et annonçait le début d’une ère de violence. En effet, la première action des envahisseurs avait été de réduire en cendres un petit nid isolé. Aucun Kitin ne fût épargné, œufs compris. Les autorités de la kitinière à qui appartenait le nid répliquèrent rapidement, et les meurtriers furent tous dévorés. Bravant l’interdiction séculaire, la reine décida d’envoyer des kipestas par-delà la brèche afin d’identifier plus précisément la menace. Une fois revenus, les éclaireurs firent part de leur découverte : la Matrice était un gigantesque monde habitable composé d’une grande variété d’environnements inédits. Son plafond, qui semblait être situé à une distance vertigineuse du sol, changeait de configuration et de couleurs de manière cyclique. Par moments, il était pourvu d’immenses sphères d’ambre mouvantes, qui irradiaient tout l’espace d’une lumière aveuglante. À d’autres moments, il était constellé de milliers de petites gemmes, et la luminosité ambiante rappelait alors la froide et familière lueur du Grand Œuf. Ce monde riche en matières premières était peuplé d’une multitude d’espèces inconnues, dont celle qui avait brisé la Coquille. Les Ambigus vivaient dans des nids de taille très variable dont le point commun était d’être particulièrement désorganisés. Les individus y vaquaient à leurs occupations de manière irrationnelle et beaucoup des actions qu’ils entreprenaient semblaient ne pas être utiles au fonctionnement du nid qu’ils habitaient. Pour les Kitins, ce point était crucial et démontrait l’infériorité des créatures. Après tout, les Kitins et les Primessences, les deux espèces les plus évoluées du Grand Œuf, étaient des êtres collectifs, organisés selon des règles très précises et obéissants à des forces qui les dépassaient singulièrement. À l’inverse, la vie de ces bipèdes semblait n’être régie que par l’individualisme et le chaos. Initialement, la reine à l’origine de la découverte avait pensé garder le secret et exploiter les trésors de la Matrice pour le compte de sa propre colonie. Pourtant, l’existence d’un monde au-delà de la Coquille menaçait l’intégrité même du Grand Œuf, et malgré les nombreuses guerres de territoires qui n’avaient jamais cessé, les kitinières savaient mettre leurs rivalités de côté lorsque nécessaire. Ainsi, la reine entreprit-elle de prévenir toutes ses sœurs. Après plusieurs opérations de reconnaissance et de multiples débats, une décision fut prise : la légendaire Nuée Ardente allait être reformée. Une fois les contrées de la Matrice conquises, elles seraient équitablement réparties entre les différentes colonies.
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La venue de ces Ambigus confirmait la présence d’espèces inconnues vivant au sein de la Matrice, donnant ainsi crédit au mythe des Stériles, et annonçait le début d’une ère de violence. En effet, la première action des envahisseurs avait été de réduire en cendres un petit nid isolé. Aucun Kitin ne fut épargné, œufs compris. Les autorités de la kitinière à qui appartenait le nid répliquèrent rapidement, et les meurtriers furent tous dévorés. Bravant l’interdiction séculaire, la reine décida d’envoyer des kipestas par-delà la brèche afin d’identifier plus précisément la menace. Une fois revenus, les éclaireurs firent part de leur découverte : la Matrice était un gigantesque monde habitable composé d’une grande variété d’environnements inédits. Son plafond, qui semblait être situé à une distance vertigineuse du sol, changeait de configuration et de couleurs de manière cyclique. Par moments, il était pourvu d’immenses sphères d’ambre mouvantes, qui irradiaient tout l’espace d’une lumière aveuglante. À d’autres moments, il était constellé de milliers de petites gemmes, et la luminosité ambiante rappelait alors la froide et familière lueur du Grand Œuf. Ce monde riche en matières premières était peuplé d’une multitude d’espèces inconnues, dont celle qui avait brisé la Coquille. Les Ambigus vivaient dans des nids de taille très variable dont le point commun était d’être particulièrement désorganisés. Les individus y vaquaient à leurs occupations de manière irrationnelle et beaucoup des actions qu’ils entreprenaient semblaient ne pas être utiles au fonctionnement du nid qu’ils habitaient. Pour les Kitins, ce point était crucial et démontrait l’infériorité des créatures. Après tout, les Kitins et les Primessences, les deux espèces les plus évoluées du Grand Œuf, étaient des êtres collectifs, organisés selon des règles très précises et obéissants à des forces qui les dépassaient singulièrement. À l’inverse, la vie de ces bipèdes semblait n’être régie que par l’individualisme et le chaos. Initialement, la reine à l’origine de la découverte avait pensé garder le secret et exploiter les trésors de la Matrice pour le compte de sa propre colonie. Pourtant, l’existence d’un monde au-delà de la Coquille menaçait l’intégrité même du Grand Œuf, et malgré les nombreuses guerres de territoires qui n’avaient jamais cessé, les kitinières savaient mettre leurs rivalités de côté lorsque nécessaire. Ainsi, la reine entreprit-elle de prévenir toutes ses sœurs. Après plusieurs opérations de reconnaissance et de multiples débats, une décision fut prise : la légendaire Nuée Ardente allait être reformée. Une fois les contrées de la Matrice conquises, elles seraient équitablement réparties entre les différentes colonies.
  
 
Finalement, les effluves d’asservissement commencèrent à perdre en intensité, et progressivement, le kinkoo se réveilla. La reine avait terminé son annonce générale et se contentait désormais d’envoyer des messages chimiques et auditifs que seuls les kizaraks pouvaient comprendre. Autour de lui, hormis la présence des kipekoo étrangers, absolument rien ne semblait indiquer le caractère historique du moment. Tandis que certains Kitins quittaient le nid en rang sous les ordres de leur seigneur, d’autres attendaient patiemment de recevoir des instructions. Comme d’ordinaire dans la kitinière, tout s’organisait dans une chorégraphie parfaite, et ce, quelle que soit l’ampleur des événements. Pourtant, au même moment, le kinkoo était en proie à un profond désordre interne. En effet, le réconfortant état de servitude avait bientôt cédé la place aux vertiges du libre-arbitre. Son esprit était en pleine effervescence, traversé par de nouvelles émotions. Une, particulièrement étrange, le troublait et affectait son corps. La chaleur de son hémolymphe semblait avoir pris quelques degrés, son rythme cardiaque gagnait en intensité et sa carapace était parcourue de légers tremblements. En cet instant, le kinkoo ne s’était jamais senti aussi éveillé et libre. Il rêvait de victoires et de reconnaissance. Pour la première fois, il expérimentait l’excitation et l’impatience.
 
Finalement, les effluves d’asservissement commencèrent à perdre en intensité, et progressivement, le kinkoo se réveilla. La reine avait terminé son annonce générale et se contentait désormais d’envoyer des messages chimiques et auditifs que seuls les kizaraks pouvaient comprendre. Autour de lui, hormis la présence des kipekoo étrangers, absolument rien ne semblait indiquer le caractère historique du moment. Tandis que certains Kitins quittaient le nid en rang sous les ordres de leur seigneur, d’autres attendaient patiemment de recevoir des instructions. Comme d’ordinaire dans la kitinière, tout s’organisait dans une chorégraphie parfaite, et ce, quelle que soit l’ampleur des événements. Pourtant, au même moment, le kinkoo était en proie à un profond désordre interne. En effet, le réconfortant état de servitude avait bientôt cédé la place aux vertiges du libre-arbitre. Son esprit était en pleine effervescence, traversé par de nouvelles émotions. Une, particulièrement étrange, le troublait et affectait son corps. La chaleur de son hémolymphe semblait avoir pris quelques degrés, son rythme cardiaque gagnait en intensité et sa carapace était parcourue de légers tremblements. En cet instant, le kinkoo ne s’était jamais senti aussi éveillé et libre. Il rêvait de victoires et de reconnaissance. Pour la première fois, il expérimentait l’excitation et l’impatience.
 
{{Couillard}}
 
{{Couillard}}
Des kilomètres plus haut, Pü se réveilla au moment où l’astre ambré disparaissait sous l’horizon. L’enfant avait bien grandi, et avoisinait désormais le mètre quatre-vingt-dix, la taille moyenne des Zoraïs de sexe masculin. Sept années s’étaient écoulées depuis qu’il était revenu de son exil rituel forcé. Sept années qui avaient permis à ses doutes de s’apaiser. Progressivement, et malgré le profond désaccord qui l’opposait à son père et à son frère, les convictions du jeune homin avaient commencé à toucher certains membres la tribu : d’après lui, il devenait nécessaire d’arrêter de suivre aveuglément les préceptes du Culte Noir de Ma-Duk, sans pour autant renier le Grand Géniteur. De plus, et malgré les insistantes requêtes de son père, Looï et Grand-Mère Bä-Bä ne prenaient pas parti et laissaient les choses se dérouler sans intervenir. Pour marquer son opposition, le Masque Noir avait refusé que son cadet reçoive les tatouages de mérite qui venaient, en principe, compléter celui reçu au retour d’exil par tout Guerrier Noir. Mais pour Pü, tout cela importait peu. Il ne rêvait pas de l’avènement des Jours Heureux, il les vivait déjà, auprès de sa mère. Pour le jeune idéaliste, tout allait pour le mieux, et rien ne laissait présager que sous ses pieds, le plus terrible des ennemis de l’hominité était en train de s'éveiller…
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Des kilomètres plus haut, Pü se réveilla au moment où l’astre ambré disparaissait sous l’horizon. L’enfant avait bien grandi et avoisinait désormais les deux mètres. Sept années s’étaient écoulées depuis qu’il était revenu de son exil rituel forcé. Sept années qui avaient permis à ses doutes de s’apaiser. Progressivement, et malgré le profond désaccord qui l’opposait à son père et à son frère, les convictions du jeune homin avaient commencé à toucher certains membres la tribu : d’après lui, il devenait nécessaire d’arrêter de suivre aveuglément les préceptes du Culte Noir de Ma-Duk, sans pour autant renier le Grand Géniteur. De plus, et malgré les insistantes requêtes de son père, Looï et Grand-Mère Bä-Bä ne prenaient pas parti et laissaient les choses se dérouler sans intervenir. Pour marquer son opposition, le Masque Noir avait refusé que son cadet reçoive les tatouages de mérite qui venaient, en principe, compléter celui reçu au retour d’exil par tout Guerrier Noir. Mais pour Pü, tout cela importait peu. Il ne rêvait pas de l’avènement des Jours Heureux, il les vivait déjà, auprès de sa mère. Pour le jeune idéaliste, tout allait pour le mieux, et rien ne laissait présager que sous ses pieds, le plus terrible des ennemis de l’hominité était en train de s'éveiller…
 
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Версия 17:19, 20 апреля 2022

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