Внутреннее тестирование Вики/VIII — различия между версиями

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<center><span style="color:purple;font-weight:bold"><big><big>'''An 2481 de Jena'''</big></big></span></center>
 
<center><span style="color:purple;font-weight:bold"><big><big>'''An 2481 de Jena'''</big></big></span></center>
 
{{Quotation|''Bélénor Nébius, narrateur''|
 
{{Quotation|''Bélénor Nébius, narrateur''|
{{Paragraphes FR|Le kinkoo faisait les cent pas. La cavité dans laquelle il avait établi son quartier général, située à plusieurs centaines de mètres sous la Coquille, avait la capacité de contenir des dizaines de Kitins de son gabarit. Pourtant, ses séides étaient tous recroquevillés contre les parois de la caverne, craignant pour leur vie. Trop longue, l’attente était trop longue. Tout commença lorsque les kipestas, envoyés en éclaireurs explorer la future zone de débarquement, tombèrent sur un petit nid de primates. Le kinkoo n’avait pas choisi cette souche brisée au hasard. Les racines désarticulées de l’énorme ossature de bois rendaient en effet la Coquille friable. Bien que le rapport des éclaireurs lui ait décrit les Ambigus comme particulièrement habiles et coriaces, le général kitin ne voulut pas changer ses plans pour autant. Décidant plutôt de frapper un grand coup, il lança un essaim conséquent de [[kinchers]], des Kitins agressifs pondus en grand nombre, qu’on envoyait souvent en reconnaissance en début de bataille. Et depuis, plus rien. Aucune nouvelle de ses troupes.
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{{Paragraphes FR|Le kinkoo faisait les cent pas. La cavité dans laquelle il avait établi son quartier général, située à plusieurs centaines de mètres sous la Coquille, avait la capacité de contenir des dizaines de Kitins de son gabarit. Pourtant, ses séides étaient tous recroquevillés contre les parois de la caverne, craignant pour leur vie. Trop longue, l’attente était trop longue. Tout commença lorsque les kipestas, envoyés en éclaireurs explorer la future zone de débarquement, tombèrent sur un petit nid de primates. Le kinkoo n’avait pas choisi cette souche brisée au hasard. Les racines désarticulées de l’énorme ossature de bois rendaient en effet la Coquille friable. Bien que le rapport des éclaireurs lui ait décrit ces Ambigus comme particulièrement habiles et coriaces, le général kitin ne voulut pas changer ses plans pour autant. Décidant plutôt de frapper un grand coup, il lança un essaim conséquent de [[kinchers]], des Kitins agressifs pondus en grand nombre, qu’on envoyait souvent en reconnaissance en début de bataille. Et depuis, plus rien. Aucune nouvelle de ses troupes.
  
 
Alors, le kinkoo faisait les cent pas, n’hésitant pas à violenter au passage ses malheureux sbires. Il ne comprenait pas. La zone de la Matrice qu’on lui avait assignée était en principe peu peuplée. Ce n’était pas son choix, c’était un ordre. Lui aurait souhaité prendre d'assaut le nid principal de la région, mais cette tâche glorieuse avait été attribuée à un kinkoo dévoué au seigneur kizarak le plus ancien et puissant. Un prétendant au trône. Il s’était pourtant rêvé maintes fois remportant la guerre, recevant les honneurs de son seigneur, le cadavre du chef ennemi entre ses pattes. Ou mieux encore, la reconnaissance de la Reine en personne. Mais non. Il avait été assigné à un lopin vide et calme… Enfin, c’est ce qu’il croyait, avant de perdre contact avec ses troupes. Il se voyait déjà avec horreur rentrer à la kitinière vaincu, brisé par son incapacité à mener à bien une mission que ses maîtres imaginaient triviale. Non, il se donnerait la mort avant. Un tel déshonneur était inconcevable.
 
Alors, le kinkoo faisait les cent pas, n’hésitant pas à violenter au passage ses malheureux sbires. Il ne comprenait pas. La zone de la Matrice qu’on lui avait assignée était en principe peu peuplée. Ce n’était pas son choix, c’était un ordre. Lui aurait souhaité prendre d'assaut le nid principal de la région, mais cette tâche glorieuse avait été attribuée à un kinkoo dévoué au seigneur kizarak le plus ancien et puissant. Un prétendant au trône. Il s’était pourtant rêvé maintes fois remportant la guerre, recevant les honneurs de son seigneur, le cadavre du chef ennemi entre ses pattes. Ou mieux encore, la reconnaissance de la Reine en personne. Mais non. Il avait été assigné à un lopin vide et calme… Enfin, c’est ce qu’il croyait, avant de perdre contact avec ses troupes. Il se voyait déjà avec horreur rentrer à la kitinière vaincu, brisé par son incapacité à mener à bien une mission que ses maîtres imaginaient triviale. Non, il se donnerait la mort avant. Un tel déshonneur était inconcevable.
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C’était réponse logique. Enfin… la première qui lui vint à l’esprit, plutôt. Car, en vérité, il n’avait pas prêté grande attention à la question qui manifestait l’inquiétude de son frère. Il pensait à autre chose. Il pensait à leur mère. On avait beau lui avoir affirmé qu’elle allait bien, il aurait voulu s’en assurer par lui-même. Parfois, il levait les yeux vers les niveaux supérieurs de la souche, espérant apercevoir Looï parmi les villageois affairés à effacer les stigmates de la bataille. Mais sans succès : à aucun moment il ne vit passer la silhouette qu’il connaissait par cœur.
 
C’était réponse logique. Enfin… la première qui lui vint à l’esprit, plutôt. Car, en vérité, il n’avait pas prêté grande attention à la question qui manifestait l’inquiétude de son frère. Il pensait à autre chose. Il pensait à leur mère. On avait beau lui avoir affirmé qu’elle allait bien, il aurait voulu s’en assurer par lui-même. Parfois, il levait les yeux vers les niveaux supérieurs de la souche, espérant apercevoir Looï parmi les villageois affairés à effacer les stigmates de la bataille. Mais sans succès : à aucun moment il ne vit passer la silhouette qu’il connaissait par cœur.
  
« J’espère que tu as raison. En tout cas, père te demande. » répondit son frère.
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« J’espère que tu as raison. En tout cas, père te demande », répondit son frère.
  
 
Pü retira sa paire d'amplificateurs magiques, souffla un grand coup pour la débarrasser de la pellicule de cendres qui s’y était déposée et l'attacha à sa ceinture. Il se dirigea avec son frère vers la Place du Cérémonial et sauta dans la fosse. La voir ainsi privée de son totem ancestral, désormais brisé, ne le laissait pas indifférent. Sang Fu-Taö, son père, se tourna vers eux :
 
Pü retira sa paire d'amplificateurs magiques, souffla un grand coup pour la débarrasser de la pellicule de cendres qui s’y était déposée et l'attacha à sa ceinture. Il se dirigea avec son frère vers la Place du Cérémonial et sauta dans la fosse. La voir ainsi privée de son totem ancestral, désormais brisé, ne le laissait pas indifférent. Sang Fu-Taö, son père, se tourna vers eux :
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Le Masque Noir détailla la stratégie à ses soldats. Et alors qu’il allait terminer son exposé, un bruit résonna dans la galerie. En une fraction de seconde, les Zoraïs dégainèrent leurs armes et se mirent en position, prêts à intervenir. Un silence de mort envahit la fosse. Les soldats concentrèrent tous leurs sens sur la faille obscure d’où les monstres avaient surgi une première fois, et où ils espéraient maintenant voir leurs camarades réapparaître. Pü déglutit. Il n’entendait rien, ne voyait rien et ne sentait rien.
 
Le Masque Noir détailla la stratégie à ses soldats. Et alors qu’il allait terminer son exposé, un bruit résonna dans la galerie. En une fraction de seconde, les Zoraïs dégainèrent leurs armes et se mirent en position, prêts à intervenir. Un silence de mort envahit la fosse. Les soldats concentrèrent tous leurs sens sur la faille obscure d’où les monstres avaient surgi une première fois, et où ils espéraient maintenant voir leurs camarades réapparaître. Pü déglutit. Il n’entendait rien, ne voyait rien et ne sentait rien.
  
« C’est vrai ça, je ne sens rien, pensa-t-il. »
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« C’est vrai ça, je ne sens rien », pensa-t-il.
  
 
Cette réflexion, pourtant banale, résonna intensément dans son esprit. Comme il l’avait tout à l’heure rappelé à son frère, ces créatures exhalaient une odeur pestilentielle. C’était principalement grâce à cela que leur assaut avait pu être si magistralement contré. Leur puanteur avait trahi leur approche et permis à la tribu de préparer une défense d’envergure. Il ne sentait rien, alors pourquoi paniquer ? Il ne savait pas, et pourtant, l'écho mental ne faiblit pas. Il y avait autre chose, tapi dans l’ombre. Une réponse insidieuse, prête à surgir à tout moment.
 
Cette réflexion, pourtant banale, résonna intensément dans son esprit. Comme il l’avait tout à l’heure rappelé à son frère, ces créatures exhalaient une odeur pestilentielle. C’était principalement grâce à cela que leur assaut avait pu être si magistralement contré. Leur puanteur avait trahi leur approche et permis à la tribu de préparer une défense d’envergure. Il ne sentait rien, alors pourquoi paniquer ? Il ne savait pas, et pourtant, l'écho mental ne faiblit pas. Il y avait autre chose, tapi dans l’ombre. Une réponse insidieuse, prête à surgir à tout moment.
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Tandis que les soldats se dispersaient, une immense créature était en train d’émerger de l’obscurité. Si son aspect général rappelait en plusieurs points les créatures de la première vague, beaucoup d’autres l’en différenciaient. Mesurant environ cinq mètres, elle était dans l’ensemble nettement plus imposante. Ses pattes, bien plus épaisses et vigoureuses, semblaient aussi bien plus dangereuses et mortelles. En lieu et place des crochets, deux énormes tuyères, suintantes d’un liquide organique et fumant, couronnaient la tête du monstre. Son abdomen, pour elle dépourvu de dard, n’était pas arqué sous les pattes, mais se dressait fièrement à l’arrière du thorax. Sa cuirasse, d’un noir de jais, était par endroit colorée de jaune. Lui dessinant une paire d’yeux sinistres au niveau de l’abdomen et du crâne gonflé, les pigments formaient des motifs évoquant ceux, destinés à éloigner les prédateurs, qu’on peut trouver sur les ailes de certains papillons. Si les insectes géants qu’ils avaient vaincus quelques heures plus tôt étaient des soldats de rang inférieur, cette créature semblait être soldat d’élite. Les quatre Zoraïs reculèrent prudemment, sans la lâcher du regard, tandis que le fracas de premiers affrontements se faisait entendre au loin. À peine fut-elle sortie des ténèbres qu’une créature en tout point identique lui emboîta le pas. Pü déglutit. À combien de ces horreurs allaient-ils devoir faire face ? Il eut sa réponse quand un troisième et dernier monstre s'extirpa péniblement de la brèche. Lorsqu’il se rendit compte que ses pattes étaient plus imposantes encore que celles des deux premiers, il comprit pourquoi son père leur avait ordonné de rester. Mesurant le double de leur taille, le colosse de chitine était la version hypertrophiée des deux kinreys qui l’avaient précédé. Outre la différence de taille, sa carapace était peinte de couleurs rutilantes, allant du bleu à l’orange, et son dos était bardé de piques acérées. Positionné entre ses soldats à la cuirasse sombre, à une dizaine de mètres des homins, sa présence n’en était que plus écrasante.
 
Tandis que les soldats se dispersaient, une immense créature était en train d’émerger de l’obscurité. Si son aspect général rappelait en plusieurs points les créatures de la première vague, beaucoup d’autres l’en différenciaient. Mesurant environ cinq mètres, elle était dans l’ensemble nettement plus imposante. Ses pattes, bien plus épaisses et vigoureuses, semblaient aussi bien plus dangereuses et mortelles. En lieu et place des crochets, deux énormes tuyères, suintantes d’un liquide organique et fumant, couronnaient la tête du monstre. Son abdomen, pour elle dépourvu de dard, n’était pas arqué sous les pattes, mais se dressait fièrement à l’arrière du thorax. Sa cuirasse, d’un noir de jais, était par endroit colorée de jaune. Lui dessinant une paire d’yeux sinistres au niveau de l’abdomen et du crâne gonflé, les pigments formaient des motifs évoquant ceux, destinés à éloigner les prédateurs, qu’on peut trouver sur les ailes de certains papillons. Si les insectes géants qu’ils avaient vaincus quelques heures plus tôt étaient des soldats de rang inférieur, cette créature semblait être soldat d’élite. Les quatre Zoraïs reculèrent prudemment, sans la lâcher du regard, tandis que le fracas de premiers affrontements se faisait entendre au loin. À peine fut-elle sortie des ténèbres qu’une créature en tout point identique lui emboîta le pas. Pü déglutit. À combien de ces horreurs allaient-ils devoir faire face ? Il eut sa réponse quand un troisième et dernier monstre s'extirpa péniblement de la brèche. Lorsqu’il se rendit compte que ses pattes étaient plus imposantes encore que celles des deux premiers, il comprit pourquoi son père leur avait ordonné de rester. Mesurant le double de leur taille, le colosse de chitine était la version hypertrophiée des deux kinreys qui l’avaient précédé. Outre la différence de taille, sa carapace était peinte de couleurs rutilantes, allant du bleu à l’orange, et son dos était bardé de piques acérées. Positionné entre ses soldats à la cuirasse sombre, à une dizaine de mètres des homins, sa présence n’en était que plus écrasante.
  
« Sang, il est leur commandant, c’est certain. » dit Ke’val sur un ton assuré.
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« Sang, il est leur commandant, c’est certain » dit Ke’val sur un ton assuré.
  
 
Le crâne du kinkoo balaya l’air de gauche à droite, comme s’il regardait autour de lui. Pourtant, comme toutes les créatures insectoïdes qu’ils avaient rencontrées jusqu’alors, il ne semblait posséder aucun organe visuel. Rien hormis cette immense paire d’yeux jaunes factices, à la fois splendides et terrifiants. Lorsqu’il tourna finalement sa tête vers les quatre homins, Pü fut pris de nausée. L’air venait de se charger brusquement d’effluves odorants. Au-delà de leur intensité, c’était surtout leur subtile multiplicité qui chamboulait le système olfactif du jeune Zoraï. Car ce qu’il humait à l’instant ne ressemblait pas à un fatras d’odeurs sans queue ni tête. C’était plutôt une composition cohérente. Oui, la créature semblait distiller des fragrances choisies dans l’atmosphère, semblables aux notes d’une partition… Elle tentait de communiquer ! La nausée se transforma en vertige. Ils avaient eu faux, sur toute la ligne. Comme à son habitude, son père ne céda pas à la panique.
 
Le crâne du kinkoo balaya l’air de gauche à droite, comme s’il regardait autour de lui. Pourtant, comme toutes les créatures insectoïdes qu’ils avaient rencontrées jusqu’alors, il ne semblait posséder aucun organe visuel. Rien hormis cette immense paire d’yeux jaunes factices, à la fois splendides et terrifiants. Lorsqu’il tourna finalement sa tête vers les quatre homins, Pü fut pris de nausée. L’air venait de se charger brusquement d’effluves odorants. Au-delà de leur intensité, c’était surtout leur subtile multiplicité qui chamboulait le système olfactif du jeune Zoraï. Car ce qu’il humait à l’instant ne ressemblait pas à un fatras d’odeurs sans queue ni tête. C’était plutôt une composition cohérente. Oui, la créature semblait distiller des fragrances choisies dans l’atmosphère, semblables aux notes d’une partition… Elle tentait de communiquer ! La nausée se transforma en vertige. Ils avaient eu faux, sur toute la ligne. Comme à son habitude, son père ne céda pas à la panique.
Строка 102: Строка 102:
 
Trop concentré sur le combat, Pü avait, durant un moment, oublié sa mère. Or, plusieurs racines porteuses avaient pris feu au sommet du village. Les combats y faisaient rage. Looï allait-elle bien ? La gorge de son fils cadet se serra.
 
Trop concentré sur le combat, Pü avait, durant un moment, oublié sa mère. Or, plusieurs racines porteuses avaient pris feu au sommet du village. Les combats y faisaient rage. Looï allait-elle bien ? La gorge de son fils cadet se serra.
  
« Non ! Père nous a ordonné de rester ensemble ! » rétorqua-t-il cependant.
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« Non ! Père nous a ordonné de rester ensemble ! rétorqua-t-il cependant.
  
 
— Pü… je sais que tu rêves, comme moi, d’aller vérifier si maman va bien. Alors obéis-moi, s'il te plaît !
 
— Pü… je sais que tu rêves, comme moi, d’aller vérifier si maman va bien. Alors obéis-moi, s'il te plaît !
Строка 132: Строка 132:
 
« J’ai confiance en toi. File ! Trouve-les ! Que les Kamis guident ta course Pü ! Cours-y vite ! »
 
« J’ai confiance en toi. File ! Trouve-les ! Que les Kamis guident ta course Pü ! Cours-y vite ! »
  
Alors, Pü s’élança, le masque couvert de larmes et le cerveau au bord de l’implosion. Un flot de souvenirs et de questions lui inonda l’esprit et le temps se dilata. Les mots de son frère débordaient d’espoir, et pourtant, ils sonnaient comme les derniers. Agissait-il justement ou était-il en train de laisser Niï aller seul à la mort ? S’octroyant un dernier regard, il se retourna brièvement. Niï n’était plus là. Il avait sauté. Pü respira un grand coup et reprit sa course. Il devait garder la foi, il ne lui restait plus que cela. Et puis, il entendit un cri.
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Alors, Pü s’élança, le masque couvert de larmes et le cerveau au bord de l’implosion. Un flot de souvenirs et de questions lui inonda l’esprit et le temps se dilata. Les mots de son frère débordaient d’espoir, et pourtant, ils sonnaient comme les derniers. Agissait-il justement, ou était-il en train de laisser Niï aller seul à la mort ? S’octroyant un dernier regard, il se retourna brièvement. Niï n’était plus là. Il avait sauté. Pü respira un grand coup et reprit sa course. Il devait garder la foi, il ne lui restait plus que cela. Et puis, il entendit un cri.
  
 
« Non ! Niï ! »
 
« Non ! Niï ! »

Версия 02:56, 20 марта 2022

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