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<center><span style="color:purple;font-weight:bold"><big><big>'''An 2467 de Jena'''</big></big></span></center>
 
<center><span style="color:purple;font-weight:bold"><big><big>'''An 2467 de Jena'''</big></big></span></center>
 
{{Quotation|''Bélénor Nébius, narrateur''|
 
{{Quotation|''Bélénor Nébius, narrateur''|
{{Paragraphes FR|Haletant et transpirant, Bélénor courait laborieusement dans les rues de Fyre. Il était tôt, il avait mal dormi et son corps le faisait souffrir. Bref, il était de mauvaise humeur. Mais pour quelle raison avait-il donc eu le malheur de se qualifier, lui qui détestait pourtant fournir le moindre effort physique ? Son honneur de Fyros, sans nul doute. Comme chaque année, l’Empire Fyros organisait les Jeux de l’Académie, un événement national regroupant une multitude d’épreuves ouvertes à chaque élève âgé de dix à dix-huit ans. La mixité d’âge était un élément important de l’événement, qui permettait à chaque jeune d’apprendre des plus âgés, et à chaque aîné de découvrir l’humilité. Après plusieurs journées de qualification, le jour tant attendu des épreuves finales était arrivé. Le quart-coriolis était l’une d’elle. Elle consistait en une course de fond d’environ 125 kilomètres, correspondant au quart de la distance séparant Coriolis de Fyre. Divisée en cinq tours de 25 kilomètres, la course traversait les différents quartiers de la ville. Cette épreuve, parmi les plus récentes, avait été inaugurée trente-cinq ans auparavant par l’Empereur Abylus l’Érudit. Elle était un hommage à la Fyrosse Aporalion Deps, qui entreprit une course de vingt quatre heures entre les deux villes afin de prévenir  le Sharükos de l’arrivée imminente de l’incendie cataclysmique, et qui mourut comme bon nombre de Fyros en combattant l’incendie aux portes de Fyre. C’était la première fois que Bélénor, actuellement âgé de treize ans, se qualifiait pour courir le quart-coriolis. Les trois années précédentes, il avait manqué de peu les qualifications. Aujourd’hui, mal comme rarement il ne s’était senti, il regrettait amèrement son exploit. C’est donc avec soulagement que, écrasé par la chaleur de l’astre du jour et noyé sous les cris de la foule, il aperçut au loin le fameux tunnel salvateur. Long de plusieurs kilomètres, cette ancienne veine de sève s’enfonçait sous la cité et traversait le quartier le plus pauvre de la capitale. Si, pris par l’effort, Bélénor avait déjà oublié à combien de tours il en était, il n’avait en revanche pas oublié la fraîcheur et le calme inestimable des profondeurs de l’Écorce. Et alors qu’il avalait les dernières foulées, il s’engouffra dans le seul segment non hostile du parcours. Profitant de ce moment de répit, le Fyros ralentit la cadence et infusa de la Sève dans ses jambes afin de soulager ses muscles et ses articulations. Si plusieurs coureurs le dépassèrent à cette occasion, lui avait depuis longtemps écarté toute idée de classement. La dernière place lui convenait parfaitement. Il se distinguerait autrement en fin de matinée, au cours de son épreuve de prédilection : la stratégie militaire. Les trois années passées, Melkiar avait gagné cette épreuve. S’il était avantagé par son âge, et donc son expérience, Bélénor comptait malgré tout réussir à le vaincre tôt ou tard. 

Ah, qu’il était bon de penser au calme et à la fraîcheur d’un amphithéâtre, au grattement des plumes sur le papier, au roulement des dés sur le bois, à la beauté des instruments de mesure et des cartes topographiques… Perdu dans ses pensées, le sourire aux lèvres, Bélénor courait nonchalamment dans le large et frais tunnel obscur, laissant passer plusieurs de ses concurrents. Deux silhouettes, notamment, le dépassèrent par sa droite et sa gauche. Dans la pénombre, elles paraissaient absolument identiques : deux énormes blocs d’écorce rectangulaires montés sur deux larges poteaux de bois. Avant même que Bélénor ne reconnaisse les deux Fyros, ceux-ci joignirent leurs mains et freinèrent aussitôt. Le nez du rêveur s’écrasa contre le triceps noueux de Varran, et, déséquilibré, le reste de son corps glissa sur la sciure. Les jumeaux Décos éclatèrent de rire et Bélénor s’attrapa le visage en jurant. Il dégoulinait de sang.
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{{Paragraphes FR|Haletant et transpirant, Bélénor courait laborieusement dans les rues de Fyre. Il était tôt, il avait mal dormi et son corps le faisait souffrir. Bref, il était de mauvaise humeur. Mais pour quelle raison avait-il donc eu le malheur de se qualifier, lui qui détestait pourtant fournir le moindre effort physique ? Son honneur de Fyros, sans nul doute. Comme chaque année, l’Empire Fyros organisait les Jeux de l’Académie, un événement national regroupant une multitude d’épreuves ouvertes à chaque élève âgé de dix à dix-huit ans. La mixité d’âge était un élément important de l’événement, qui permettait à chaque jeune d’apprendre des plus âgés, et à chaque aîné de découvrir l’humilité. Après plusieurs journées de qualification, le jour tant attendu des épreuves finales était arrivé. Le quart-coriolis était l’une d’elle. Elle consistait en une course de fond d’environ 125 kilomètres, correspondant au quart de la distance séparant Coriolis de Fyre. Divisée en cinq tours de 25 kilomètres, la course traversait les différents quartiers de la ville. Cette épreuve, parmi les plus récentes, avait été inaugurée trente-cinq ans auparavant par l’Empereur Abylus l’Érudit. Elle était un hommage à la Fyrosse Aporalion Deps, qui entreprit une course de vingt quatre heures entre les deux villes afin de prévenir  le sharükos de l’arrivée imminente de l’incendie cataclysmique, et qui mourut comme bon nombre de Fyros en combattant l’incendie aux portes de Fyre. C’était la première fois que Bélénor, actuellement âgé de treize ans, se qualifiait pour courir le quart-coriolis. Les trois années précédentes, il avait manqué de peu les qualifications. Aujourd’hui, mal comme rarement il ne s’était senti, il regrettait amèrement son exploit. C’est donc avec soulagement que, écrasé par la chaleur de l’astre du jour et noyé sous les cris de la foule, il aperçut au loin le fameux tunnel salvateur. Long de plusieurs kilomètres, cette ancienne veine de sève s’enfonçait sous la cité et traversait le quartier le plus pauvre de la capitale. Si, pris par l’effort, Bélénor avait déjà oublié à combien de tours il en était, il n’avait en revanche pas oublié la fraîcheur et le calme inestimable des profondeurs de l’Écorce. Et alors qu’il avalait les dernières foulées, il s’engouffra dans le seul segment non hostile du parcours. Profitant de ce moment de répit, le Fyros ralentit la cadence et infusa de la Sève dans ses jambes afin de soulager ses muscles et ses articulations. Si plusieurs coureurs le dépassèrent à cette occasion, lui avait depuis longtemps écarté toute idée de classement. La dernière place lui convenait parfaitement. Il se distinguerait autrement en fin de matinée, au cours de son épreuve de prédilection : la stratégie militaire. Les trois années passées, Melkiar avait gagné cette épreuve. S’il était avantagé par son âge, et donc son expérience, Bélénor comptait malgré tout réussir à le vaincre tôt ou tard. 

Ah, qu’il était bon de penser au calme et à la fraîcheur d’un amphithéâtre, au grattement des plumes sur le papier, au roulement des dés sur le bois, à la beauté des instruments de mesure et des cartes topographiques… Perdu dans ses pensées, le sourire aux lèvres, Bélénor courait nonchalamment dans le large et frais tunnel obscur, laissant passer plusieurs de ses concurrents. Deux silhouettes, notamment, le dépassèrent par sa droite et sa gauche. Dans la pénombre, elles paraissaient absolument identiques : deux énormes blocs d’écorce rectangulaires montés sur deux larges poteaux de bois. Avant même que Bélénor ne reconnaisse les deux Fyros, ceux-ci joignirent leurs mains et freinèrent aussitôt. Le nez du rêveur s’écrasa contre le triceps noueux de Varran, et, déséquilibré, le reste de son corps glissa sur la sciure. Les jumeaux Décos éclatèrent de rire et Bélénor s’attrapa le visage en jurant. Il dégoulinait de sang.
  
 
« Faut rester concentré Bélénaze ! Je parie que t’étais encore en train de penser à ton Zoraï tout noir.
 
« Faut rester concentré Bélénaze ! Je parie que t’étais encore en train de penser à ton Zoraï tout noir.
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Un à un, les vainqueurs sortirent de la loge et empruntèrent un escalier menant droit vers la tribune. À chaque marche, le brouhaha de la foule gagnait en intensité. Toujours silencieux, Bélénor observait Melkiar. Il se demandait ce qu’il ressentait à l’idée de partager son titre avec Xynala. Lorsque le premier vainqueur accéda à la tribune, la force des acclamations fit trembler les fondations du Colisée. Si certains accueillaient les ovations avec enthousiasme, d’autres, tels Bélénor et Xynala, semblaient particulièrement embarrassés. Le Fyros balaya des yeux l'immense marée homine et se demanda si ses parents étaient finalement venus. Certes, tous deux étaient très occupés par leur travail respectif. Mais les Jeux de l'Académie étaient un moment de partage cher au peuple Fyros, qui réussissait à attirer et à fédérer les plus lointaines tribus du Désert. Il pouvait donc espérer que sa mère et son père soient présents ce soir. En revanche, une chose était certaine : sa nourrice adorée, Penala, qui était venue le supporter à plusieurs reprises aujourd’hui, était sans nul doute, en cet instant, en train de verser une larme en le regardant. À cette pensée, son cœur se serra d’émotion. Lorsque le dernier des vainqueurs accéda à la tribune et compléta la ligne, Euriyaseus Icaron, toujours postée au centre de l’arène, prit la parole pour calmer la foule. Alors, spontanément, quarante-mille paire d'yeux se portèrent vers l'immense balcon qui, à l'opposé de la tribune des champions, dominait le Colisée. Accompagné de son héraut, l’Empereur Thesop s’y avança. Comme à l’accoutumée, il était vêtu de son imposante armure de combat noire, de sa majestueuse cape rouge, et d’un étonnant casque constitué d’immenses cornes d’animaux aujourd’hui disparus. Le héraut, tenant en main un feuillet, prit la parole.
 
Un à un, les vainqueurs sortirent de la loge et empruntèrent un escalier menant droit vers la tribune. À chaque marche, le brouhaha de la foule gagnait en intensité. Toujours silencieux, Bélénor observait Melkiar. Il se demandait ce qu’il ressentait à l’idée de partager son titre avec Xynala. Lorsque le premier vainqueur accéda à la tribune, la force des acclamations fit trembler les fondations du Colisée. Si certains accueillaient les ovations avec enthousiasme, d’autres, tels Bélénor et Xynala, semblaient particulièrement embarrassés. Le Fyros balaya des yeux l'immense marée homine et se demanda si ses parents étaient finalement venus. Certes, tous deux étaient très occupés par leur travail respectif. Mais les Jeux de l'Académie étaient un moment de partage cher au peuple Fyros, qui réussissait à attirer et à fédérer les plus lointaines tribus du Désert. Il pouvait donc espérer que sa mère et son père soient présents ce soir. En revanche, une chose était certaine : sa nourrice adorée, Penala, qui était venue le supporter à plusieurs reprises aujourd’hui, était sans nul doute, en cet instant, en train de verser une larme en le regardant. À cette pensée, son cœur se serra d’émotion. Lorsque le dernier des vainqueurs accéda à la tribune et compléta la ligne, Euriyaseus Icaron, toujours postée au centre de l’arène, prit la parole pour calmer la foule. Alors, spontanément, quarante-mille paire d'yeux se portèrent vers l'immense balcon qui, à l'opposé de la tribune des champions, dominait le Colisée. Accompagné de son héraut, l’Empereur Thesop s’y avança. Comme à l’accoutumée, il était vêtu de son imposante armure de combat noire, de sa majestueuse cape rouge, et d’un étonnant casque constitué d’immenses cornes d’animaux aujourd’hui disparus. Le héraut, tenant en main un feuillet, prit la parole.
  
Respectueux, les vainqueurs commencèrent par écouter le long discours de leur Sharükos déclamé par la voix de son héraut. Puis, contre l'usage, qui imposait le silence absolu durant une allocution impériale, Melkiar interpella ses amis. Certes, personne ne pourrait l’entendre. Mais un tel manquement au code de conduite fit sursauter plusieurs des présents.
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Respectueux, les vainqueurs commencèrent par écouter le long discours de leur sharükos déclamé par la voix de son héraut. Puis, contre l'usage, qui imposait le silence absolu durant une allocution impériale, Melkiar interpella ses amis. Certes, personne ne pourrait l’entendre. Mais un tel manquement au code de conduite fit sursauter plusieurs des présents.
  
 
« Je suis fier de vous. Vous avez toutes et tous été exceptionnels. »
 
« Je suis fier de vous. Vous avez toutes et tous été exceptionnels. »
  
Bélénor rougit instantanément. Incapable de résister, il jeta un œil en direction de Melkiar. Alors, il croisa les regards discrets de Xynala et Tisse, qui semblaient elles aussi captivées par leur chef de bande. Le temps d'une pensée, Bélénor imagina ce que ses deux amies ressentaient pour Melkiar, et instantanément, un profond sentiment de tristesse l’envahit. Perturbé par cette émotion, il s’attarda quelques secondes sur Melkiar. Celui-ci regardait intensément en direction du héraut, et son visage affichait une certaine forme de convoitise. Melkiar lui avait déjà fait part du rêve insensé où il devenait Sharükos, et jusqu’alors, il ne l’avait jamais pris au sérieux. Après tout, le pouvoir impérial était héréditaire. Pour autant, Bélénor était convaincu que son ami deviendrait un jour un grand chef. Regardant à son tour le balcon impérial, le Fyros blêmit. Malgré la distance, l’Empereur semblait observer Melkiar. Il en était persuadé. Comme toujours, le dirigeant dégageait une aura à la fois terrifiante et attirante. Une aura surnaturelle, dont l’inflexible autorité dépendait. Paniqué, et souhaitant à tout prix ne pas croiser le regard de l’Empereur, Bélénor leva les yeux et fixa le toit de l’édifice. Il calma sa respiration, et doucement, son rythme cardiaque ralentit. Avec toutes les rumeurs qui couraient sur celui que certains nommaient « Thesop le Fratricide », Bélénor préférait se tenir éloigné de tout contact avec l’Empereur. Pour se changer les idées, le jeune Fyros se concentra longuement sur deux étoiles blanches parfaitement identiques, situées juste au-dessus du balcon impérial. Si longuement qu’il crut les voir bouger. Les voir cligner. Lorsqu’il comprit que les deux sphères scintillantes n’étaient pas des étoiles, son cœur s’emballa de plus belle. Attrapant par réflexe la main de Brandille, il bégaya.
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Bélénor rougit instantanément. Incapable de résister, il jeta un œil en direction de Melkiar. Alors, il croisa les regards discrets de Xynala et Tisse, qui semblaient elles aussi captivées par leur chef de bande. Le temps d'une pensée, Bélénor imagina ce que ses deux amies ressentaient pour Melkiar, et instantanément, un profond sentiment de tristesse l’envahit. Perturbé par cette émotion, il s’attarda quelques secondes sur Melkiar. Celui-ci regardait intensément en direction du héraut, et son visage affichait une certaine forme de convoitise. Melkiar lui avait déjà fait part du rêve insensé où il devenait sharükos, et jusqu’alors, il ne l’avait jamais pris au sérieux. Après tout, le pouvoir impérial était héréditaire. Pour autant, Bélénor était convaincu que son ami deviendrait un jour un grand chef. Regardant à son tour le balcon impérial, le Fyros blêmit. Malgré la distance, l’Empereur semblait observer Melkiar. Il en était persuadé. Comme toujours, le dirigeant dégageait une aura à la fois terrifiante et attirante. Une aura surnaturelle, dont l’inflexible autorité dépendait. Paniqué, et souhaitant à tout prix ne pas croiser le regard de l’Empereur, Bélénor leva les yeux et fixa le toit de l’édifice. Il calma sa respiration, et doucement, son rythme cardiaque ralentit. Avec toutes les rumeurs qui couraient sur celui que certains nommaient « Thesop le Fratricide », Bélénor préférait se tenir éloigné de tout contact avec l’Empereur. Pour se changer les idées, le jeune Fyros se concentra longuement sur deux étoiles blanches parfaitement identiques, situées juste au-dessus du balcon impérial. Si longuement qu’il crut les voir bouger. Les voir cligner. Lorsqu’il comprit que les deux sphères scintillantes n’étaient pas des étoiles, son cœur s’emballa de plus belle. Attrapant par réflexe la main de Brandille, il bégaya.
  
 
« B… Brandille. Sur le toit du balcon impérial. Il… Il y a un Kami Noir.
 
« B… Brandille. Sur le toit du balcon impérial. Il… Il y a un Kami Noir.

Версия 15:21, 25 января 2022


en:Chapter XI - The Generation of Miracles fr:Chapitre XI - La génération des miracles
 
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Примечания : (Lanstiril, 2022-01-25)


XI - La génération des miracles

An 2467 de Jena

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           Dans leurs navires volants,
           Esseulés et affamés,
           Guidés par le chant du vent,
           Ont trouvé astre à leur pied.

           Dans la nuit interminable,
           Pèlerins et orphelins,
           De leurs pouvoirs ineffables,
           Ont fait germer le matin.

           Dans leur fabrique à idées,
           Arrogants et impatients,
           Ont oublié le passé,
           Ont payé le prix du sang.

           Dans leurs barques vacillantes,
           Visionnaires et tortionnaires,
           De leur mains sanguinolentes,
           Ont enfanté des chimères.

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Bélénor Nébius, narrateur

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