Внутреннее тестирование Вики/XI — различия между версиями

Материал из ЭнциклопАтис

Перейти к: навигация, поиск
м
м
Строка 100: Строка 100:
 
« Oh, arrête, j’ai plus d’un tour d’avance sur la coureuse en seconde place. D’ailleurs, Melkiar est bien placé cette année, il a encore progressé. Mais jusqu'où ira donc l’enfant prodige ? Je me le demande bien. Sinon, cela te dit de m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée, que je puisse me remettre à chanter ? »
 
« Oh, arrête, j’ai plus d’un tour d’avance sur la coureuse en seconde place. D’ailleurs, Melkiar est bien placé cette année, il a encore progressé. Mais jusqu'où ira donc l’enfant prodige ? Je me le demande bien. Sinon, cela te dit de m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée, que je puisse me remettre à chanter ? »
  
Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude de l'avenue Dyros sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor fût déconcerté par la manœuvre effectuée par son amie au beau milieu d’une discussion, il fût surtout surpris de n'avoir presque pas ressenti de pression sur ses épaules. Définitivement, la Sève qui traversait Brandille n’avait rien de comparable à celle qui parcourait les autres homins, Bélénor en était persuadé. Le Fyros s’était par le passé posé beaucoup de questions à ce propos. Si son amie restait énigmatique quant à sa petite enfance, et s’amusait à raconter différentes histoires aux différentes personnes qui la questionnaient, un élément semblait pourtant revenir régulièrement. En effet, Brandille faisait parfois référence aux Îles de l'Orage, cette mystérieuse contrée située à l’Est de la Grande Mer, et dont la titanesque et infinie tempête qui y roulait sans cesse empêchait toute exploration. Si les échanges entre la Fédération de Trykoth et l’Empire Fyros étaient monnaie courante depuis la construction de l’Aqueduc, et s'il lui arrivait parfois de croiser des Trykers à Fyre, Bélénor n’avait jamais entendu parler d’homins installés dans les Îles de l’Orage. Pour finir, Brandille n’avait jamais expliqué clairement la raison de sa présence à Fyre. Depuis qu’il connaissait son amie, il l’avait toujours vue habiter l’orphelinat de la capitale. Le mystère restait donc entier, même tant d'années après leur rencontre.
+
Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude de l'avenue Dyros sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor fût déconcerté par la manœuvre effectuée par son amie au beau milieu d’une discussion, il fût surtout surpris de n'avoir presque pas ressenti de pression sur ses épaules. Définitivement, la Sève qui traversait Brandille n’avait rien de comparable à celle qui parcourait les autres homins, Bélénor en était persuadé. Le Fyros s’était par le passé posé beaucoup de questions à ce propos. Si son amie restait énigmatique quant à sa petite enfance, et s’amusait à raconter différentes histoires aux différentes personnes qui la questionnaient, un élément semblait pourtant revenir régulièrement. En effet, Brandille faisait parfois référence aux Îles de l'Orage, cette mystérieuse contrée maritime située à l’Est de la Grande Flaque, et dont la titanesque et infinie tempête qui y roulait sans cesse empêchait toute exploration. Si les échanges entre la Fédération de Trykoth et l’Empire Fyros étaient monnaie courante depuis la construction de l’Aqueduc, et s'il lui arrivait parfois de croiser des Trykers à Fyre, Bélénor n’avait jamais entendu parler d’homins installés dans les Îles de l’Orage. Pour finir, Brandille n’avait jamais expliqué clairement la raison de sa présence à Fyre. Depuis qu’il connaissait son amie, il l’avait toujours vue habiter l’orphelinat de la capitale. Le mystère restait donc entier, même tant d'années après leur rencontre.
  
Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à sa hauteur et Melkiar ralentit. Bélénor se raidit.
+
Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince, à la poitrine généreuse et à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à sa hauteur et Melkiar ralentit. Bélénor se raidit.
  
 
« Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ?
 
« Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ?
Строка 144: Строка 144:
 
« Xynala, Melkiar, combattez ! »
 
« Xynala, Melkiar, combattez ! »
  
Les premiers coups furent portés par la Fyrosse. À peine le combat eut-il commencé que Xynala infusa de la Sève dans ses jambes et bondit de quatre mètres en avant, massues en l’air. Dans un fracas assourdissant, les deux armes percutèrent la rondache de Melkiar. Sous le choc, ses bottes s’enfoncèrent dans la sciure. Profitant de sa lancée, la Fyrosse porta une multitude de coups à son adversaire, qui les para agilement tout en reculant. Et puis, profitant de l’ascendant qu’il avait accordé à Xynala, Melkiar ouvrit subitement sa garde. Repoussant l’une des massues d’un mouvement puissant de bouclier, il assena un coup de hachette précis à sa rivale. Habile, Xynala inclina son autre arme de telle sorte que la lame de la hachette se coinça entre deux disques de sa massue. D’un coup de poignet puissant, la guerrière fit pivoter son arme, espérant désarmer ou déséquilibrer son adversaire. Ne comptant pas abdiquer aussi rapidement, Melkiar agrippa vigoureusement le manche de sa hachette et accompagna le mouvement rotatif engendré par Xynala. Le Fyros fit mine de basculer sur le côté puis réalisa une roue latérale en prenant appui sur le sol. Il répéta la figure une seconde fois et esquiva le coup que sa rivale tenta de lui porter à l’aide de sa seconde massue. Ayant repris un peu de distance, Melkiar écarta les bras en guise de provocation. Dans les gradins, la foule explosa, éblouie par cette première passe d’armes.
+
Les premiers coups furent portés par la Fyrosse. À peine le combat eut-il commencé que Xynala infusa de la Sève dans ses jambes et bondit de quatre mètres en avant, massues en l’air. Dans un fracas assourdissant, les deux armes percutèrent la rondache de Melkiar, dont les bottes s’enfoncèrent dans la sciure sous la puissance de l’impact. Profitant de sa lancée, la Fyrosse porta une multitude de coups à son adversaire, qui les para agilement tout en reculant. Et puis, tirant avantage de l’ascendant qu’il avait accordé à Xynala, Melkiar ouvrit subitement sa garde : repoussant l’une des massues d’un mouvement puissant de bouclier, il assena un coup de hachette précis à sa rivale. C’était compter sans l'habileté de Xynala, qui inclina son autre arme de telle sorte que la lame de la hachette se coinça entre deux disques de sa massue. Alors, d’un coup de poignet puissant, elle fit pivoter son arme, espérant désarmer ou déséquilibrer son adversaire. Ne comptant pas abdiquer aussi rapidement, Melkiar agrippa vigoureusement le manche de sa hachette et accompagna le mouvement rotatif engendré par Xynala. Le Fyros fit mine de basculer sur le côté, puis, réalisa une roue latérale en prenant appui sur le sol. Il répéta la figure une seconde fois, et esquiva le coup que sa rivale tenta de lui porter à l’aide de sa seconde massue. Ayant repris un peu de distance, Melkiar écarta finalement les bras en guise de provocation. Dans les gradins, la foule explosa, éblouie par cette première passe d’armes.
  
 
« Joli blocage, Xynala. N’est-ce pas moi qui t’ai appris cette technique ? »
 
« Joli blocage, Xynala. N’est-ce pas moi qui t’ai appris cette technique ? »
Строка 152: Строка 152:
 
« Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? »
 
« Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? »
  
Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival la cueillait d’un coup de pied retourné dévastateur : face à un tel adversaire, innover était essentiel. La pointe de la botte s’enfonça dans son rein droit, et elle fût propulsée de plusieurs mètres en arrière. Avantagé, Melkiar se précipita vers la Fyrosse, désormais couchée dans la sciure. Infusant de la Sève au niveau de ses côtes cassées, Xynala se releva aussi vite qu’elle put. Malheureusement, elle n’eut pas le temps d’anticiper le lancé de rondache de Melkiar. Le projectile percuta violemment son bras droit et sa massue voltigea. Le guerrier arriva au corps-à-corps et une longue passe d’armes débuta, durant laquelle Melkiar prit progressivement l’ascendant. Plusieurs minutes passèrent ainsi, et finalement, le guerrier porta un coup crucial à son adversaire : sa hachette se ficha en profondeur dans la cuisse gauche de Xynala dont la jambe s’écroula instantanément. Dégainant une dague de sa ceinture, bien décidé à égorger sa rivale afin de pousser un soigneur à intervenir, Melkiar crut la victoire à portée de main. Mais contre toute attente, la Fyrosse poussa sur sa jambe valide et sa massue devenue béquille pour se relever. Si cela ne fit qu’accentuer la gravité de sa blessure, elle profita de l’effet pour asséner un violent coup de tête à son rival qui manqua d’en perdre l’équilibre. Et avant même que le guerrier ne puisse comprendre ce qui venait d’arriver, la massue de Xynala s’écrasa sur la grille de son casque, qui s’enfonça profondément dans son visage.
+
Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival la cueillait d’un coup de pied retourné dévastateur : face à un tel adversaire, innover était essentiel. La pointe de la botte s’enfonça dans son rein droit, et elle fût propulsée de plusieurs mètres en arrière. Avantagé, Melkiar se précipita vers la Fyrosse, désormais couchée dans la sciure. Infusant de la Sève au niveau de ses côtes cassées, Xynala se releva aussi vite qu’elle put. Malheureusement, elle n’eut pas le temps d’anticiper le lancé de rondache de Melkiar : le projectile percuta violemment son bras droit et sa massue voltigea. Le guerrier arriva alors au corps-à-corps et une longue passe d’armes débuta, durant laquelle Melkiar prit progressivement l’ascendant. Plusieurs minutes passèrent ainsi, et finalement, le guerrier porta un coup crucial à son adversaire : sa hachette se ficha en profondeur dans la cuisse gauche de Xynala dont la jambe s’écroula instantanément. Dégainant une dague de sa ceinture, bien décidé à égorger sa rivale afin de pousser un soigneur à intervenir, Melkiar crut la victoire à portée de main. Mais contre toute attente, la Fyrosse poussa sur sa jambe valide et sa massue devenue béquille pour se relever. Si cela ne fit qu’accentuer la gravité de sa blessure, elle profita de l’effet pour asséner un violent coup de tête à son rival qui manqua d’en perdre l’équilibre. Et avant même que le guerrier ne puisse comprendre ce qui venait d’arriver, la massue de Xynala s’écrasa sur la grille de son casque, qui s’enfonça profondément dans son visage.
  
 
Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar fût totalement soigné, Xynala se redressa, la jambe gauche vierge de toute blessure. Désormais armée d’une massue et d’une hachette, elle était aussi toujours équipée de son casque. Melkiar était quant à lui visage découvert, et armé d'une simple dague. Si Xynala avait clairement l’avantage, le regard déterminé que lui envoya Melkiar lui rappela de ne pas le sous-estimer. Durant un petit moment, les deux adversaires se jaugèrent. Apparemment touchée par les échos du duel mental, la foule se calma soudainement. La tension était palpable dans tout le Colisée. De longues secondes passèrent ainsi, comme si le temps était suspendu. Et puis, finalement, Melkiar fondit sur sa rivale.
 
Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar fût totalement soigné, Xynala se redressa, la jambe gauche vierge de toute blessure. Désormais armée d’une massue et d’une hachette, elle était aussi toujours équipée de son casque. Melkiar était quant à lui visage découvert, et armé d'une simple dague. Si Xynala avait clairement l’avantage, le regard déterminé que lui envoya Melkiar lui rappela de ne pas le sous-estimer. Durant un petit moment, les deux adversaires se jaugèrent. Apparemment touchée par les échos du duel mental, la foule se calma soudainement. La tension était palpable dans tout le Colisée. De longues secondes passèrent ainsi, comme si le temps était suspendu. Et puis, finalement, Melkiar fondit sur sa rivale.
  
Le Fyros préparait quelque chose, Xynala en était convaincue. Tenant fermement ses armes, elle écarta légèrement ses jambes et abaissa son centre de gravité, raffermissant ainsi ses appuis. D’ici deux secondes, il serait au contact. Sans casque. Si elle arrivait à l’atteindre à la tête avec sa massue, ses chances de l’emporter augmenteraient grandement. Alors pourquoi s’exposait-il ? Dans quel piège tentait-il de la pousser ? Elle ne devait pas entrer dans son jeu. Elle ne devait pas l’attaquer. Elle l’attaqua. Effectuant une frappe de taille précise, elle obligea son adversaire à esquiver, le Fyros n’étant pas suffisamment armé pour parer un tel coup. Mais contre toute attente, plutôt que de se décaler latéralement, Melkiar se laissa tomber à genoux, dos courbé et bras écartés, et glissa sur la sciure, sous la hachette. Alerte, Xynala abattit furieusement sa massue à l’horizontale, espérant toucher le Fyros qu’elle suspectait de vouloir lui trancher les jarrets. Si Melkiar réussit à se décaler suffisamment pour ne pas se prendre la massue en pleine tête, celle-ci percuta violemment son épaule. Son bras craqua et sa dague tomba. Mais malheureusement, cela ne suffit pas. Car Xynala vit un sourire se dessiner sur le visage de Melkiar, malgré la douleur que lui infligeait sa fracture. D’un mouvement précis, le guerrier envoya une poignée de sciure en plein dans la visière grillagée de sa rivale, située désormais à quelques centimètres de sa main. Aveuglée, la Fyrosse fit plusieurs bonds en arrière tout en assénant des coups dans le vent, persuadée que Melkiar comptait profiter de sa cécité pour l’attaquer. Pourtant, il n’en fut rien. Et lorsqu’elle retira son casque empli de sciure, elle le vit simplement ramasser la massue et la rondache laissées sur le sol. Une fois ceci fait, le Fyros se dirigea tranquillement vers elle, puis lui tendit l’arme.
+
Le Fyros préparait quelque chose, Xynala en était convaincue. Tenant fermement ses armes, elle écarta légèrement ses jambes et abaissa son centre de gravité, raffermissant ainsi ses appuis. D’ici deux secondes, il serait au contact. Sans casque. Si elle arrivait à l’atteindre à la tête avec sa massue, ses chances de l’emporter augmenteraient grandement. Alors pourquoi s’exposait-il ? Dans quel piège tentait-il de la pousser ? Elle ne devait pas entrer dans son jeu. Elle ne devait pas l’attaquer. Elle l’attaqua.
 +
 
 +
Effectuant une frappe de taille précise, elle obligea son adversaire à esquiver, le Fyros n’étant pas suffisamment armé pour parer un tel coup. Mais contre toute attente, plutôt que de se décaler latéralement, Melkiar se laissa tomber à genoux, dos courbé et bras écartés, et glissa sur la sciure, sous la hachette. Alerte, Xynala abattit furieusement sa massue à l’horizontale, espérant toucher le Fyros qu’elle suspectait de vouloir lui trancher les jarrets. Si Melkiar réussit à se décaler suffisamment pour ne pas se prendre la massue en pleine tête, celle-ci percuta violemment son épaule. Son bras craqua et sa dague tomba. Mais malheureusement, cela ne suffit pas. Car Xynala vit un sourire se dessiner sur le visage de Melkiar, malgré la douleur que lui infligeait sa fracture. D’un mouvement précis, le guerrier envoya une poignée de sciure en plein dans la visière grillagée de sa rivale, située désormais à quelques centimètres de sa main. Aveuglée, la Fyrosse fit plusieurs bonds en arrière tout en assénant des coups dans le vent, persuadée que Melkiar comptait profiter de sa cécité pour l’attaquer. Pourtant, il n’en fut rien. Et lorsqu’elle retira son casque empli de sciure, elle le vit simplement ramasser la massue et la rondache laissées sur le sol. Une fois ceci fait, le Fyros se dirigea tranquillement vers elle, puis lui tendit l’arme.
  
 
« On échange, Xynala ? »
 
« On échange, Xynala ? »
  
La Fyrosse soupira puis rendit la hachette à Melkiar. Décidément, ce combat allait être long.

 Et effectivement, le duel s’éternisa. Plus encore que celui qui les avait opposés l'année précédente. Si Melkiar dominait toujours son adversaire techniquement et physiquement, Xynala faisait preuve d’une rage et d’une audace à toute épreuve. Une audace qui donnait souvent lieu à de grands moments de bravoure, dont le public raffolait. C’est ainsi que, environ trente minutes après le début du combat, la Fyrosse réussit à arracher la main gauche de son rival tombé au sol. Il faut dire que les deux combattants semblaient atteindre leurs limites. Leurs armures avaient depuis longtemps volé en éclats et leurs blessures étaient à peine refermées. Là était la limite des homins : leur incapacité à canaliser sans relâche la Sève qui les irriguait. Si Xynala crut quelques secondes que cette blessure infligée allait signer la défaite de son rival, c’était mal connaître l'opiniâtreté de Melkiar. Faisant fi de toute douleur, le Fyros profita de sa position pour planter sa main valide dans la plaie béante qui balafrait l’abdomen de Xynala. Au bout de ses forces, la Fyrosse poussa un cri et lâcha sa massue. Sentant sa rivale sur le point de défaillir, Melkiar infusa tout ce qu’il put de Sève dans ses jambes et bondit en l’air. Atterrissant à genoux sur les épaules de Xynala, il assena de violents coups de coude sur son crâne ensanglanté. La Fyrosse tituba et mordit le sexe de son adversaire, qui poussa un hurlement. Pourtant, il ne s'interrompit pas, et continua de lui défoncer le crâne. Finalement, sentant la Fyrosse lâcher prise, il lui assena un dernier coup de coude et fit pivoter son bassin d’un coup sec. Un craquement sourd retentit dans le Colisée. Si Melkiar chuta avec Xynala, il fut le seul des duellistes à se relever. À moitié conscient, il chancela en direction des soigneurs pour les pousser à intervenir. Il avait brisé la nuque de son adversaire : paralysée ou inconsciente, elle perdrait cette finale dans moins de dix secondes, il en était certain. Amplificateurs de magie enfilés, les soigneurs accoururent. Melkiar sourit, et sous les acclamations de la foule, leva son moignon vers le ciel. Et au même moment, un éclair lui transperça l’échine. Transi de douleur, le Fyros se retourna et passa ses mains dans son dos. Au sol, à quelques mètres de lui, Xynala était toujours couchée sur le ventre. Couchée sur le ventre, le bras tendu vers l’avant. Elle lui avait lancé une dague dans le dos. La même dague qu’il avait dégainée et perdue au début du duel. Melkiar tomba à genoux et essaya de retirer la lame assassine. En vain. Un voile noir brouilla sa vue et le guerrier s’évanouit.
+
La Fyrosse soupira puis rendit la hachette à Melkiar. Décidément, ce combat allait être long.

 Et effectivement, le duel s’éternisa. Plus encore que celui qui les avait opposés l'année précédente. Si Melkiar dominait toujours son adversaire techniquement et physiquement, Xynala faisait preuve d’une rage et d’une audace à toute épreuve. Une audace qui donnait souvent lieu à de grands moments de bravoure, dont le public raffolait. C’est ainsi que, environ dix minutes après le début du combat, la Fyrosse réussit à arracher la main gauche de son rival tombé au sol. Il faut dire que les deux combattants donnaient l’impression d’être au bord de la mort. Leurs armures avaient depuis longtemps volé en éclats et leurs blessures étaient à peine refermées. Là était la limite des homins : leur incapacité à canaliser sans relâche la Sève qui les irriguait. Si Xynala crut quelques secondes que cette blessure infligée allait signer la défaite de son rival, c’était mal connaître l'opiniâtreté de Melkiar : faisant fi de toute douleur, le guerrier profita de sa position pour planter sa main valide dans la plaie béante qui balafrait l’abdomen de la Fyrosse. Au bout de ses forces, celle-ci ne put s'empêcher de pousser un cri et de lâcher sa massue. Certain que Xynala était sur le point de défaillir, Melkiar infusa alors tout ce qu’il put de Sève dans ses jambes et bondit en l’air. Atterrissant à genoux sur ses épaules, il assena de violents coups de coude sur son crâne ensanglanté. Si la Fyrosse tituba dangeureusement, elle tint bon, et mordit le sexe de son adversaire, qui poussa lui aussi un hurlement. Pourtant, il ne s'interrompit pas, et continua de lui défoncer le crâne. Finalement, sentant la Fyrosse lâcher prise, le guerrier lui assena un dernier coup de coude et fit pivoter son bassin d’un coup sec. Un craquement sourd retentit dans le Colisée. Et bien qu’il ait chu avec Xynala, Melkiar fut le seul des duellistes à se relever. À moitié conscient, il chancela en direction des soigneurs pour les pousser à intervenir. Il avait brisé la nuque de son adversaire : paralysée ou inconsciente, elle perdrait cette finale dans moins de dix secondes, il en était certain. Amplificateurs de magie enfilés, les soigneurs accoururent. Melkiar sourit, et sous les acclamations de la foule, leva son moignon vers le ciel. Et au même moment, un éclair lui transperça l’échine. Transi de douleur, le Fyros se retourna et passa ses mains dans son dos. Au sol, à quelques mètres de lui, Xynala était toujours couchée sur le ventre. Couchée sur le ventre, le bras tendu vers l’avant. Elle lui avait lancé une dague dans le dos. La même dague qu’il avait dégainée et perdue au début du duel. Melkiar tomba à genoux et essaya de retirer la lame assassine. En vain. Un voile noir brouilla sa vue et le guerrier s’évanouit.
 
{{Couillard}}
 
{{Couillard}}
 
Melkiar et Xynala furent les derniers à arriver dans la loge de la tribune des champions. Totalement soignés, ils étaient désormais vêtus, comme ces derniers, d’une belle tunique de lin vert. À peine eut-il passé le seuil de la porte que Melkiar s’arrêta. Se massant fermement la main gauche, il scruta longuement chacun et chacune de ses camarades : Tisse, Garius, Varran, Brandille, Xynala, Bélénor. Comme tous les Fyros présents dans cette pièce, toutes et tous avaient gagné une épreuve des Jeux de l’Académie. Et hormis Brandille, qui soutenait le regard du guerrier en souriant, personne ne semblait en supporter l’intensité. Le malaise contamina ceux qui ne faisaient pas partie du groupe d’amis et s'installa bientôt dans la pièce un silence gêné qui perdura de longues minutes. Puis, tel un sauveur, un costumier surgit et brisa la glace.
 
Melkiar et Xynala furent les derniers à arriver dans la loge de la tribune des champions. Totalement soignés, ils étaient désormais vêtus, comme ces derniers, d’une belle tunique de lin vert. À peine eut-il passé le seuil de la porte que Melkiar s’arrêta. Se massant fermement la main gauche, il scruta longuement chacun et chacune de ses camarades : Tisse, Garius, Varran, Brandille, Xynala, Bélénor. Comme tous les Fyros présents dans cette pièce, toutes et tous avaient gagné une épreuve des Jeux de l’Académie. Et hormis Brandille, qui soutenait le regard du guerrier en souriant, personne ne semblait en supporter l’intensité. Le malaise contamina ceux qui ne faisaient pas partie du groupe d’amis et s'installa bientôt dans la pièce un silence gêné qui perdura de longues minutes. Puis, tel un sauveur, un costumier surgit et brisa la glace.
Строка 184: Строка 186:
 
— Oui, je sais », répondit calmement l’enfant.
 
— Oui, je sais », répondit calmement l’enfant.
  
Déconcerté, Bélénor regarda son amie. Brandille jouait avec ses tresses colorées. Un malicieux sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle lui rendit son regard.
+
Déconcerté, Bélénor regarda son amie jouer avec ses tresses colorées. Un malicieux sourire se dessina sur ses lèvres lorsque Brandille lui rendit son regard.
  
 
« Ce Kami t’a observé toute la journée. Tu n’avais pas remarqué ? »
 
« Ce Kami t’a observé toute la journée. Tu n’avais pas remarqué ? »

Версия 18:03, 22 марта 2022

Шаблон:Внутреннее тестирование Вики