Внутреннее тестирование Вики/XII — различия между версиями

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— Ah ! Alors je ne vais pas te faire languir plus longtemps, cher Melkiar ! »
 
— Ah ! Alors je ne vais pas te faire languir plus longtemps, cher Melkiar ! »
  
À ces mots, Brandille s’arrêta quelques secondes. Melkiar fronça les sourcils, les deux amis échangèrent un regard, et finalement, la nouvelle tomba.
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À ces mots, Brandille s’arrêta quelques secondes. Melkiar fronça les sourcils, les deux camarades échangèrent un regard, et finalement, la nouvelle tomba.
  
 
« Le sharükos Thesop s’est fait assassiner ! »
 
« Le sharükos Thesop s’est fait assassiner ! »
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{{Couillard}}
 
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Et effectivement, l’Empereur Thesop s’était fait assassiner. Bien que le meurtre ait eu lieu à l’Agora en pleine séance publique, personne ne réussit à se saisir de l’assassin. Nul des présents n'avait su non plus expliquer comment cette personne vêtue de noir était parvenue à passer sans encombre la garde impériale pour trancher la tête du sharükos. Pourtant, pour beaucoup, il ne fallait pas chercher bien loin : tout le monde souhaitait la mort de Thesop. Depuis longtemps déjà, beaucoup suspectaient que le duel héroïque qui avait opposé Thesop le Bâtisseur au tyrannique Empereur Pyto, quarante-deux ans auparavant, n’était qu’une fable. Une propagande visant à cacher que Thesop avait en réalité tué son frère, et peut-être même leur père. Le plus surprenant dans cette histoire restait donc la longueur du règne du tyran. Comment Thesop avait-il pu se maintenir au pouvoir si longtemps, malgré les rumeurs et le sens de la justice exacerbé des Fyros ? Là résidait le principal mystère. Un mystère non résolu qui n'empêcha pas les citoyens de Fyre de jeter la dépouille de Thesop aux gingos. Dans la foulée, son nom fut effacé du Sanctuaire. Ainsi donc s’achevait le règne de Thesop le Fratricide, fils cadet d’Abylus l’Érudit et onzième sharükos du peuple fyros. Thesop n’ayant pas eu de descendance, la couronne revenait à Krospas, le fils unique de Pyto. Âgé de dix ans lorsque son père mourut, Krospas avait passé son existence auprès de son oncle, qui ne voyait en lui qu’un outil de propagande. Aujourd’hui âgé de cinquante ans, l’Empereur légitime allait donc pouvoir reprendre son dû. En attendant son couronnement, qui n’aurait pas lieu avant plusieurs jours, les généraux de l’armée décrétèrent une grande fête nationale. Et quelques heures plus tard, la liqueur de shooki coulait déjà à flots dans les rues de Fyre.
 
Et effectivement, l’Empereur Thesop s’était fait assassiner. Bien que le meurtre ait eu lieu à l’Agora en pleine séance publique, personne ne réussit à se saisir de l’assassin. Nul des présents n'avait su non plus expliquer comment cette personne vêtue de noir était parvenue à passer sans encombre la garde impériale pour trancher la tête du sharükos. Pourtant, pour beaucoup, il ne fallait pas chercher bien loin : tout le monde souhaitait la mort de Thesop. Depuis longtemps déjà, beaucoup suspectaient que le duel héroïque qui avait opposé Thesop le Bâtisseur au tyrannique Empereur Pyto, quarante-deux ans auparavant, n’était qu’une fable. Une propagande visant à cacher que Thesop avait en réalité tué son frère, et peut-être même leur père. Le plus surprenant dans cette histoire restait donc la longueur du règne du tyran. Comment Thesop avait-il pu se maintenir au pouvoir si longtemps, malgré les rumeurs et le sens de la justice exacerbé des Fyros ? Là résidait le principal mystère. Un mystère non résolu qui n'empêcha pas les citoyens de Fyre de jeter la dépouille de Thesop aux gingos. Dans la foulée, son nom fut effacé du Sanctuaire. Ainsi donc s’achevait le règne de Thesop le Fratricide, fils cadet d’Abylus l’Érudit et onzième sharükos du peuple fyros. Thesop n’ayant pas eu de descendance, la couronne revenait à Krospas, le fils unique de Pyto. Âgé de dix ans lorsque son père mourut, Krospas avait passé son existence auprès de son oncle, qui ne voyait en lui qu’un outil de propagande. Aujourd’hui âgé de cinquante ans, l’Empereur légitime allait donc pouvoir reprendre son dû. En attendant son couronnement, qui n’aurait pas lieu avant plusieurs jours, les généraux de l’armée décrétèrent une grande fête nationale. Et quelques heures plus tard, la liqueur de shooki coulait déjà à flots dans les rues de Fyre.
C’est dans leur taverne préférée, située sur la Place Arispotle, que la bande de jeunes adultes se réunit en début de soirée. La place, déjà bondée en temps normal, débordait de fêtards et de badauds. Les senteurs épicées de Fyre se mélangeaient aux effluves de sueurs et aux émanations d’alcool, et le brouhaha de la foule se mêlait aux compositions festives des musiciens de rue. Bélénor, pourtant connu pour sa ponctualité, arriva plusieurs dizaines de minutes après l’heure convenue. L’air renfrogné qu’il présenta à ses amis tranchait avec l’atmosphère jubilatoire de la cité. Varran, déjà un peu ivre, interpella le retardataire.
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C’est dans leur taverne préférée, située sur la Place Arispotle, que la bande de jeunes adultes se réunit en début de soirée. La place, déjà bondée en temps normal, débordait de fêtards et de badauds. Les senteurs épicées de Fyre se mélangeaient aux effluves de sueurs et aux émanations d’alcool, et le brouhaha de la foule se mêlait aux compositions festives des musiciens de rue. Bélénor, pourtant connu pour sa ponctualité, arriva plusieurs dizaines de minutes après l’heure convenue. L’air renfrogné qu’il présenta à ses camarades tranchait avec l’atmosphère jubilatoire de la cité. Varran, déjà un peu ivre, interpella le retardataire.
  
 
« Ben alors Bélénor, tu fais la gueule ? Tu vas pas me dire que t’es triste pour Thesop ? »
 
« Ben alors Bélénor, tu fais la gueule ? Tu vas pas me dire que t’es triste pour Thesop ? »
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Heureuse du soutien apporté par Melkiar, Tisse s’affaissa elle aussi contre lui. L’alcool aidant, elle osa poser sa main contre la cuisse dénudée du Fyros, qui pour toute réaction, termina sa pinte cul-sec. Un voile sombre recouvrit aussitôt le visage de Xynala. Bélénor croisa son regard et tenta de lui envoyer un sourire réconfortant. En vain.
 
Heureuse du soutien apporté par Melkiar, Tisse s’affaissa elle aussi contre lui. L’alcool aidant, elle osa poser sa main contre la cuisse dénudée du Fyros, qui pour toute réaction, termina sa pinte cul-sec. Un voile sombre recouvrit aussitôt le visage de Xynala. Bélénor croisa son regard et tenta de lui envoyer un sourire réconfortant. En vain.
  
« Avez-vous déjà rencontré un Agent de la Karavan ? » répliqua Brandille sans prévenir.
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« Avez-vous déjà rencontré un agent de la Karavan ? » répliqua Brandille sans prévenir.
  
 
Cette fois-ci, toutes et tous se tournèrent vers leur camarade. Depuis le début de la conversation, Brandille semblait avoir la tête ailleurs. Melkiar, qui commençait à être ivre, laissa échapper un rire.
 
Cette fois-ci, toutes et tous se tournèrent vers leur camarade. Depuis le début de la conversation, Brandille semblait avoir la tête ailleurs. Melkiar, qui commençait à être ivre, laissa échapper un rire.
Строка 133: Строка 133:
 
— Tout et rien à la fois ! En réalité, d’aussi loin que je me souvienne, Thesop a toujours dégagé une aura étrange. À la fois terrifiante et fascinante. Une aura surnaturelle qui me rappelait celle des agents de la Karavan.
 
— Tout et rien à la fois ! En réalité, d’aussi loin que je me souvienne, Thesop a toujours dégagé une aura étrange. À la fois terrifiante et fascinante. Une aura surnaturelle qui me rappelait celle des agents de la Karavan.
  
— Tu penses que Thesop était un Agent de la Karavan ? ironisa Melkiar.
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— Tu penses que Thesop était un agent de la Karavan ? ironisa Melkiar.
  
 
— Oh, moi je ne pense rien, tu sais. Je sème simplement des idées… Des idées et de la pagaille, répondit Brandille d’un air narquois.
 
— Oh, moi je ne pense rien, tu sais. Je sème simplement des idées… Des idées et de la pagaille, répondit Brandille d’un air narquois.
Строка 143: Строка 143:
 
Melkiar, qui avait lui aussi posé sa main sur la cuisse de Tisse, tapa de son poing libre sur la table.
 
Melkiar, qui avait lui aussi posé sa main sur la cuisse de Tisse, tapa de son poing libre sur la table.
  
« Je les déteste ! Pour qui se prennent-ils ? Pour te répondre Brandille, oui, j’ai déjà rencontré des Agents. Un jour, lorsque j'étais encore enfant, la Karavan s’est présentée à ma tribu. Je me souviens parfaitement de ce matin de tempête, où trois ombres descendirent du ciel orangé les mains pleines de cadeaux et les discours pleins de promesses. Je me souviens de leurs voix monocordes. Froides. Comme mortes. Comme si leurs casques noirs et épais étouffaient toute trace de vie. Ils nous ont proposé ressources et protection. En échange, nous n’avions qu'à suivre les commandements de Jena. Ils ne demandaient rien de plus. Bien sûr, mon père refusa. Enfin, il essaya… En vérité, cela ne fut pas vraiment acquis. Car oui, je me souviens de l’étrange pression psychique qu’ils ont exercée. Je me souviens du regard hésitant et désorienté de mon père. Heureusement que ma mère était là en soutien. Lorsque mon père refusa finalement, beaucoup des miens crurent à notre fin : l’un des Agents, plus insistant que les autres, nous menaça de représailles. Mais mes parents tinrent bon, et en fin de compte, les trois étrangers s’élevèrent dans les cieux et repartirent vers là d'où ils étaient venus. Je déteste la Karavan, autant que les Kamis… Ils se prennent pour nos maîtres… Et cela durera, tant que nous continuerons à les nommer « Puissances » ! Car aussi longtemps que les homins s’enchaîneront à eux, aussi longtemps ils resteront des esclaves à leurs yeux ! Moi, j’ai déjà fait mon choix, ce jour-là : plutôt mourir libre que de vivre asservi ! »
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« Je les déteste ! Pour qui se prennent-ils ? Pour te répondre Brandille, oui, j’ai déjà rencontré des agents. Un jour, lorsque j'étais encore enfant, la Karavan s’est présentée à ma tribu. Je me souviens parfaitement de ce matin de tempête, où trois ombres descendirent du ciel orangé les mains pleines de cadeaux et les discours pleins de promesses. Je me souviens de leurs voix monocordes. Froides. Comme mortes. Comme si leurs casques noirs et épais étouffaient toute trace de vie. Ils nous ont proposé ressources et protection. En échange, nous n’avions qu'à suivre les commandements de Jena. Ils ne demandaient rien de plus. Bien sûr, mon père refusa. Enfin, il essaya… En vérité, cela ne fut pas vraiment acquis. Car oui, je me souviens de l’étrange pression psychique qu’ils ont exercée. Je me souviens du regard hésitant et désorienté de mon père. Heureusement que ma mère était là en soutien. Lorsque mon père refusa finalement, beaucoup des miens crurent à notre fin : l’un des agents, plus insistant que les autres, nous menaça de représailles. Mais mes parents tinrent bon, et en fin de compte, les trois étrangers s’élevèrent dans les cieux et repartirent vers là d'où ils étaient venus. Je déteste la Karavan, autant que les Kamis… Ils se prennent pour nos maîtres… Et cela durera, tant que nous continuerons à les nommer « Puissances » ! Car aussi longtemps que les homins s’enchaîneront à eux, aussi longtemps ils resteront des esclaves à leurs yeux ! Moi, j’ai déjà fait mon choix, ce jour-là : plutôt mourir libre que de vivre asservi ! »
  
 
Bélénor, qui commençait lui aussi à être alcoolisé, ne laissa pas passer la remarque de Melkiar.
 
Bélénor, qui commençait lui aussi à être alcoolisé, ne laissa pas passer la remarque de Melkiar.

Версия 17:12, 22 февраля 2022

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