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« Laisse-toi faire ! dit le Matis d’un air grave. Le coup que je vais te porter va t’infliger une blessure critique. Si tu bouges, il risque de t’être fatal. Je te maintiendrai en vie jusqu’à ce que les renforts arrivent. Nous te conduirons ensuite à Matia ! »
 
« Laisse-toi faire ! dit le Matis d’un air grave. Le coup que je vais te porter va t’infliger une blessure critique. Si tu bouges, il risque de t’être fatal. Je te maintiendrai en vie jusqu’à ce que les renforts arrivent. Nous te conduirons ensuite à Matia ! »
  
Si le général semblait confiant en sa capacité de l’amener vivant auprès du roi des Matis, Pü préférait mourir mille fois plutôt que de devenir captif des suppôts de la Karavan. Il essaya à nouveau de se débattre, mais les racines enserraient maintenant sa taille et commençaient à remonter sur son ventre. Voilà, c’était ainsi que s’achevait sa courte vie. Finalement, Grand-Mère Bä-Bä avait eu tort. Lui qui avait grandi avec l’idée de devenir l’Ombre du Masque Noir et de périr parmi les siens en protégeant son frère, allait mourir seul et loin de chez lui, avec pour dernière vision l’éblouissante empreinte astrale de Jena. Quelle ironie. Alors que le Zoraï avait tourné son masque sur la gauche pour ne pas avoir à supporter plus longtemps le reflet moqueur de la cuirasse, il aperçut une étrange source lumineuse au-delà de la lisière de la route, sous l’ombre des grands arbres sylvestres. En se concentrant, il put discerner nettement deux sphères de taille identique. Elles étaient d’une blancheur éclatante et luisaient d’autant plus vivement qu’elles étaient environnées d’obscurité. Non, ce n’était pas seulement l’obscurité… Pü distingua une petite silhouette noire parmi les ombres. Son sang se glaça de nouveau. Ce n’étaient pas des sphères, c’étaient des yeux. Ceux du Kami de la jungle qui lui était apparu deux fois jusqu’alors. Il était là. Ma-Duk le regardait.
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Si le général semblait confiant en sa capacité de l’amener vivant auprès du roi des Matis, Pü préférait mourir mille fois plutôt que de devenir captif des suppôts de la Karavan. Il essaya à nouveau de se débattre, mais les racines enserraient maintenant sa taille et commençaient à remonter sur son ventre. Voilà, c’était ainsi que s’achevait sa courte vie. Finalement, Grand-Mère Bä-Bä avait eu tort. Lui qui avait grandi avec l’idée de devenir l’Ombre du Masque Noir et de périr parmi les siens en protégeant son frère, allait mourir seul et loin de chez lui, avec pour dernière vision l’éblouissante empreinte astrale de Jena. Quelle ironie. Alors que le Zoraï avait tourné son masque sur la gauche pour ne pas avoir à supporter plus longtemps le reflet moqueur de la cuirasse, il aperçut une étrange source lumineuse au-delà de la lisière de la route, sous l’ombre des grands arbres sylvestres. En se concentrant, il put discerner nettement deux sphères de taille identique. Elles étaient d’une blancheur éclatante et luisaient d’autant plus vivement qu’elles étaient environnées d’obscurité. Non, ce n’était pas seulement l’obscurité… Pü distingua une petite silhouette noire parmi les ombres. Son sang se glaça de nouveau. Ce n’étaient pas des sphères, c’étaient des yeux. Ceux du Kami Noir qui lui était apparu deux fois jusqu’alors. Il était là. Ma-Duk le regardait.
  
 
Non, il ne pouvait abandonner. Il était un Guerrier Noir de Ma-Duk, forgé par les meilleurs combattants de la Jungle et béni des Kamis. Tant qu’il pourrait se battre, il n’abandonnerait pas. Revigoré, son corps réagit d’instinct lorsque le général abattit son arme sur lui pour lui transpercer la clavicule gauche. Il envoya son bras droit au contact de la lame massive pour se protéger, et si son épée courte ne réussit pas à bloquer le coup, elle permit néanmoins de dévier l’attaque, au prix d’une partie de sa main, qui vola en éclats. L’état d’extrême tension dans lequel se trouvait le jeune guerrier eut pour effet positif de lui faire totalement ignorer la douleur. L’épée l’érafla et se planta lourdement dans le sol. Profitant de la seconde de répit qu’il lui était offerte, Pü lâcha la dague qu’il tenait dans sa main gauche et manipula la Sève alentour pour incanter à deux mains un sortilège. Sa paire d’amplificateurs de magie étant accrochée à sa ceinture désormais enchevêtrée avec les racines, il ne put s’en équiper. Mais pour ce qu’il comptait faire, un sortilège brut devrait suffire. Alors '''il n’hésita pas, et enflamma son corps pour s’évader de sa prison de bois'''. Il réussit à se dégager des racines partiellement consumées au moment où le général arrachait son épée du sol. Alors qu’il lançait son second assaut, Pü réussit à l’éviter de justesse grâce à une roulade. Le Matis enchaîna avec une série de frappes d’estoc et de taille, que le jeune guerrier esquiva à l’aide de diverses acrobaties. Désarmé, il n’était pas en mesure de parer les attaques. S’il était bien plus habile que le général encombré de sa lourde armure, celui-ci semblait bien plus endurant, et n’avait pas encore subi de blessures. Plus inquiétant encore, ses coups se faisaient de plus en plus précis. Pour la première fois de sa vie, Pü combattait un maître d’armes dans un combat à mort. L’expérience du Matis parlait, et il ne lui fallut que peu de temps pour commencer d’anticiper les mouvements du jeune guerrier.
 
Non, il ne pouvait abandonner. Il était un Guerrier Noir de Ma-Duk, forgé par les meilleurs combattants de la Jungle et béni des Kamis. Tant qu’il pourrait se battre, il n’abandonnerait pas. Revigoré, son corps réagit d’instinct lorsque le général abattit son arme sur lui pour lui transpercer la clavicule gauche. Il envoya son bras droit au contact de la lame massive pour se protéger, et si son épée courte ne réussit pas à bloquer le coup, elle permit néanmoins de dévier l’attaque, au prix d’une partie de sa main, qui vola en éclats. L’état d’extrême tension dans lequel se trouvait le jeune guerrier eut pour effet positif de lui faire totalement ignorer la douleur. L’épée l’érafla et se planta lourdement dans le sol. Profitant de la seconde de répit qu’il lui était offerte, Pü lâcha la dague qu’il tenait dans sa main gauche et manipula la Sève alentour pour incanter à deux mains un sortilège. Sa paire d’amplificateurs de magie étant accrochée à sa ceinture désormais enchevêtrée avec les racines, il ne put s’en équiper. Mais pour ce qu’il comptait faire, un sortilège brut devrait suffire. Alors '''il n’hésita pas, et enflamma son corps pour s’évader de sa prison de bois'''. Il réussit à se dégager des racines partiellement consumées au moment où le général arrachait son épée du sol. Alors qu’il lançait son second assaut, Pü réussit à l’éviter de justesse grâce à une roulade. Le Matis enchaîna avec une série de frappes d’estoc et de taille, que le jeune guerrier esquiva à l’aide de diverses acrobaties. Désarmé, il n’était pas en mesure de parer les attaques. S’il était bien plus habile que le général encombré de sa lourde armure, celui-ci semblait bien plus endurant, et n’avait pas encore subi de blessures. Plus inquiétant encore, ses coups se faisaient de plus en plus précis. Pour la première fois de sa vie, Pü combattait un maître d’armes dans un combat à mort. L’expérience du Matis parlait, et il ne lui fallut que peu de temps pour commencer d’anticiper les mouvements du jeune guerrier.
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« Abandonne mon garçon ! » dit-il en chargeant.
 
« Abandonne mon garçon ! » dit-il en chargeant.
  
À nouveau, Pü n’aurait qu’une seule chance. Et jusqu’alors, la chance lui avait souvent souri. Finalement, peut-être que le Kami de la jungle veillait réellement sur lui.  Alors que le soldat se précipitait dans sa direction, l’épée dirigée vers l’avant, Pü attendit le bon moment et jeta sa dague en l’air, loin au-dessus de lui. Aussitôt fait, il infusa tout ce qu’il put de Sève dans ses jambes et fit gonfler ses cuisses comme jamais. Puisant à la limite de ce qu’il pouvait endurer, il souleva un nuage de sciure et bondit dans les airs d’un saut surhomin.
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À nouveau, Pü n’aurait qu’une seule chance. Et jusqu’alors, la chance lui avait souvent souri. Finalement, peut-être que le Kami Noir veillait réellement sur lui.  Alors que le soldat se précipitait dans sa direction, l’épée dirigée vers l’avant, Pü attendit le bon moment et jeta sa dague en l’air, loin au-dessus de lui. Aussitôt fait, il infusa tout ce qu’il put de Sève dans ses jambes et fit gonfler ses cuisses comme jamais. Puisant à la limite de ce qu’il pouvait endurer, il souleva un nuage de sciure et bondit dans les airs d’un saut surhomin.
  
 
Totalement surpris par la nature de l’attaque et partiellement aveuglé par le brouillard de débris, le Matis crut à tort que le Zoraï tentait simplement de s’enfuir. Il comprit trop tard la réalité de la situation lorsque qu’il sentit son épée s’alourdir brusquement sur l’avant. Pü venait d’atterrir sur le plat de la lame et s’élançait tel un funambule en direction de son porteur. Déjà fort déséquilibré, le Matis tenta en vain de se redresser au moment où Pü prit à nouveau appui sur l’arme pour voltiger. Le jeune guerrier atterrit cette fois-ci sur ses épaules, et se propulsa une derrière fois en direction du ciel, obligeant par la force de ses jambes le Matis à poser un genou au sol. Pü devait se situer à environ quatre mètres du sol, et survolait le nuage de poussière qui commençait à se dissiper. Il n’eut qu’à tendre son bras valide pour attraper la dague qu’il avait précisément jetée quelques secondes auparavant. Écartant les jambes et regardant vers sol, alors que la gravité commençait à faire effet, il posa ses yeux sur le visage du général. Celui-ci avait perdu son regard terrifiant et ouvrait grand les paupières. Pü y lut de l’admiration. L’enfant effectua à nouveau un lancer parfait et la dague alla se planter droit dans le crâne du Matis.
 
Totalement surpris par la nature de l’attaque et partiellement aveuglé par le brouillard de débris, le Matis crut à tort que le Zoraï tentait simplement de s’enfuir. Il comprit trop tard la réalité de la situation lorsque qu’il sentit son épée s’alourdir brusquement sur l’avant. Pü venait d’atterrir sur le plat de la lame et s’élançait tel un funambule en direction de son porteur. Déjà fort déséquilibré, le Matis tenta en vain de se redresser au moment où Pü prit à nouveau appui sur l’arme pour voltiger. Le jeune guerrier atterrit cette fois-ci sur ses épaules, et se propulsa une derrière fois en direction du ciel, obligeant par la force de ses jambes le Matis à poser un genou au sol. Pü devait se situer à environ quatre mètres du sol, et survolait le nuage de poussière qui commençait à se dissiper. Il n’eut qu’à tendre son bras valide pour attraper la dague qu’il avait précisément jetée quelques secondes auparavant. Écartant les jambes et regardant vers sol, alors que la gravité commençait à faire effet, il posa ses yeux sur le visage du général. Celui-ci avait perdu son regard terrifiant et ouvrait grand les paupières. Pü y lut de l’admiration. L’enfant effectua à nouveau un lancer parfait et la dague alla se planter droit dans le crâne du Matis.

Версия 17:16, 21 января 2022


en:Chapter IV - Sylvan Exile fr:Chapitre IV - Exil sylvestre
 
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Примечания : (Lanstiril, 2022-01-21)


IV - Exil sylvestre

An 2474 de Jena


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Bélénor Nébius, narrateurCheng Lai'SuKi, illustratrice

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