Внутреннее тестирование Вики/XIII — различия между версиями
Материал из ЭнциклопАтис
Lanstiril (обсуждение | вклад) м |
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— Xynala, nous n’avons pas le temps ! Brûle son corps et laisse ses cendres au Désert ! Personne ne l’oubliera ! » | — Xynala, nous n’avons pas le temps ! Brûle son corps et laisse ses cendres au Désert ! Personne ne l’oubliera ! » | ||
− | Les crampons de ses bottes partiellement enfoncés dans le sol meuble, la Fyrosse jura et enfila ses amplificateurs de magie. Elle attrapa la sangle que Tisse lui tendit, l’accrocha solidement à son harnais, puis décrocha le respirateur et les armes du cadavre ballotant de leur défunt camarade. Malheureusement, son précieux sac avait explosé sous le choc et ne pouvait pas être récupéré. Une fois le matériel saisi, Xynala fixa du regard l’épaisse visière d’ambre du masque de Tisse. Elle attendit que l’homine lui réponde d’un signe de tête, puis compta jusqu’à trois. Alors, les deux Fyrosses détachèrent simultanément les mousquetons qui les liaient à Eurixus. Telle une poupée de chiffon, le corps s’envola en queue de cortège. Finalement, Xynala imprima sa volonté à la Sève qui l’irriguait et, précise, envoya un jet de flamme en direction du corps du soldat, qui s’embrasa instantanément. Cloîtré dans sa combinaison protectrice, et allongé sur le sol instable et bouillonnant, Bélénor n’était pas capable de voir à plus de deux mètres. Il comprit malgré tout de quoi il s’agissait lorsqu’il vit la masse enflammée passer derrière le rideau de sciure écarlate. Il avait entendu la plainte de Xynala. | + | Les crampons de ses bottes partiellement enfoncés dans le sol meuble, la Fyrosse jura et enfila ses amplificateurs de magie. Elle attrapa la sangle que Tisse lui tendit, l’accrocha solidement à son harnais, puis décrocha le respirateur et les armes du cadavre ballotant de leur défunt camarade. Malheureusement, son précieux sac avait explosé sous le choc et ne pouvait pas être récupéré. Une fois le matériel saisi, Xynala fixa du regard l’épaisse visière d’ambre du masque de Tisse. Elle attendit que l’homine lui réponde d’un signe de tête, puis compta jusqu’à trois. Alors, les deux Fyrosses détachèrent simultanément les mousquetons qui les liaient à Eurixus. Telle une poupée de chiffon, le corps s’envola en queue de cortège. Finalement, Xynala imprima sa volonté à la Sève qui l’irriguait et, précise, envoya un jet de flamme en direction du corps du soldat, qui s’embrasa instantanément. Cloîtré dans sa combinaison protectrice, et allongé sur le sol instable et bouillonnant, Bélénor n’était pas capable de voir à plus de deux mètres. Il comprit malgré tout de quoi il s’agissait lorsqu’il vit la masse enflammée passer derrière le rideau de sciure écarlate. Il avait entendu la plainte de Xynala. Garius, dernier maillon de la chaîne homine, posa une main rassurante sur le casque épais du Fyros. |
« Ne t’inquiète pas Bélénor, je veille sur toi. Allez, on se relève ! » | « Ne t’inquiète pas Bélénor, je veille sur toi. Allez, on se relève ! » | ||
Строка 46: | Строка 46: | ||
Bélénor fût tiré de ses pensées par le cris lointain de Brandille. | Bélénor fût tiré de ses pensées par le cris lointain de Brandille. | ||
− | « On grimpe ! » exhorta Melkiar | + | « On grimpe ! » exhorta Melkiar. |
− | + | Sans attendre, Bélénor attrapa sa longe et se hissa tant bien que mal jusqu’à l’imposante racine, dont ses camarades étaient déjà en train de faire l’ascension. Lorsqu’il planta finalement ses gants crantés dans le bois épais de l’excroissance ligneuse, il se rendit compte en regardant ses pieds que le sol avait déjà mué en une épaisse coulée de sciure embrasée. | |
− | « Bélénor, on t’aime bien, mais on va pas se tuer pour toi, d’accord ? Alors arrête de rêvasser, c’est vraiment pas le moment ! | + | « Bélénor, accélère ! » hurla Xynala. |
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+ | Le Fyros fût pris d’une peur panique lorsqu’il vit que la dune située en amont avait gonflé de plusieurs mètres cubes et était désormais en train de fondre dans leur direction. Si ses camarades étaient placés assez haut pour esquiver la vague de sciure brulante, lui devrait sans nul doute l’encaisser. Alors, Bélénor s’agrippa fermement à la racine, espérant n'en pas être arraché par à l’impact. C’était compter sans la force et la portée des bras de Garius, qui, suspendu par la cheville au bras de Xynala, réussit à saisir son camarade par les épaules, à l’écarter de la paroi d’écorce, et à le propulser au-dessus de lui. Varran et Melkiar attrapèrent Bélénor au moment où Garius se redressait, esquivant de peu le torrent de feu. Plaquant le Fyros contre la racine, le colosse appuya violemment sur ses mains et pieds, de telle sorte qu’il adhère à l’écorce. | ||
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+ | « Bélénor, on t’aime bien, mais on ne va pas se tuer pour toi, d’accord ? Alors arrête de rêvasser, c’est vraiment pas le moment ! | ||
— Pa… Pardon Varran », souffla Bélénor, encore sous le choc. | — Pa… Pardon Varran », souffla Bélénor, encore sous le choc. | ||
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Brandille tourna le dos à ses camarades, se mit à entonner un chant, puis sautilla plein ouest. En direction de là où, à l’horizon, Fort Kronk s’élevait tel un mirage sur les hautes et obscures falaises de la Dorsale du Dragon. | Brandille tourna le dos à ses camarades, se mit à entonner un chant, puis sautilla plein ouest. En direction de là où, à l’horizon, Fort Kronk s’élevait tel un mirage sur les hautes et obscures falaises de la Dorsale du Dragon. | ||
{{Couillard}} | {{Couillard}} | ||
− | « Plus on s’approche du but, plus celui-ci semble lointain. » | + | « Plus on s’approche du but, plus celui-ci semble lointain. » Bélénor avait beau essayer de rationaliser, en cet instant, c’était exactement ce qu’il pensait : jamais les kilomètres ne lui avaient semblé aussi longs. Après trois semaines de marche à travers la fournaise, la simple idée de pouvoir dormir dans un endroit sûr et frais paraissait irréelle. Un mirage parmi tant d’autres… Car le Désert de Feu, qu'ils avaient quitté deux heures à peine auparavant, n'offrait que de très rares moments d'accalmie. La journée, la chaleur émise par l’astre du jour venait s’ajouter à celle des profondeurs, rendant l’atmosphère irrespirable. La seule issue consistait alors à faire appel au pouvoir de la Sève pour limiter les dégâts, ou à fuir la surface bouillonnante en escaladant arbres et racines. Ces promontoires salvateurs étaient souvent peuplés d’animaux, eux aussi à la recherche de fraîcheur, de repos, et de nourriture. D’ailleurs, Bélénor ne s’était toujours pas remis du décès de Xacallon, qui occupé à chasser le rendor en solitaire sur une haute racine, s’était fait attaquer par une meute de varinx affamés. Ces félins trapus, au pelage jaune tacheté de noir, avaient la particularité de posséder une peau ignifuge, faisant ainsi d’eux les maîtres incontestés du désert. Pour ces prédateurs, capables de se mouvoir efficacement en pleine journée, les promontoires de fraicheurs aériens représentaient de véritables viviers, qu’ils scrutaient avec attention depuis le sol. La nuit, les températures diminuaient légèrement, permettant aux homins et aux animaux de circuler plus facilement. La troupe avait donc pris l’habitude de ne tracer la route qu'après le lever de l’astre ambré. Malheureusement, telle était aussi, évidemment, la stratégie de toutes les tribus homines osant affronter la fournaise. Ainsi, les attaques de Sauvages avaient presque toujours eu lieu au cœur de la nuit… Finalement, après un tel périple, il allait sans dire que le simple confort d’une forteresse aussi sûre que Fort Kronk tenait du fantasme. |
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− | Bélénor avait beau essayer de rationaliser, en cet instant, c’était exactement ce qu’il pensait : jamais les kilomètres ne lui avaient semblé aussi longs. Après trois semaines de marche à travers la fournaise, la simple idée de pouvoir dormir dans un endroit sûr et frais paraissait irréelle. Un mirage parmi tant d’autres… Car le Désert de Feu, qu'ils avaient quitté deux heures à peine auparavant, n'offrait que de très rares moments d'accalmie. La journée, la chaleur émise par l’astre du jour venait s’ajouter à celle des profondeurs, rendant l’atmosphère irrespirable. La seule issue consistait alors à faire appel au pouvoir de la Sève pour limiter les dégâts, ou à fuir la surface bouillonnante en escaladant arbres et racines. Ces promontoires salvateurs étaient souvent peuplés d’animaux, eux aussi à la recherche de fraîcheur, de repos, et de nourriture. D’ailleurs, | ||
− | Bélénor, qui s’évertuait à marcher dans les traces de pas du soldat qui le devançait, soupira et releva la tête quelques instants. La troupe était en train d’emprunter un imposant pont racinaire large d’environ dix mètres, qui permettait de traverser une longue crevasse. La contourner aurait rallongé la fin du voyage de deux heures. Sur l’horizon, Fort Kronk semblait à la fois si proche et si lointain. Depuis longtemps, cette forteresse avait été désignée comme la dernière zone habitée du monde connu, là où les cartes devenaient muettes. Au-delà, il n’y avait rien de plus qu’une mer de dunes s’étendant à l’ouest, vers l’infini. Le fort avait été construit dans le coude brisé de la Dorsale du Dragon, à l’endroit où le plateau continental rejoignait la barrière montagneuse et les immenses falaises du sud, qui séparaient le Désert de la Grande Flaque. La craquelure dans laquelle les Fyros s’étaient installés ressemblait beaucoup à celle qui accueillait la cité de Fyre. Mais à l’inverse de la capitale impériale, qui s’était étendue et consolidée décennie après décennie, la forteresse du bout du monde n’avait jamais été rien de plus qu’un fort, comme l’indiquait si bien son nom. Un fort qui, à peine bâti, devint objet de convoitise et sources de conflits. À ce jour, personne n’était capable de dire qui était réellement à l’origine de sa construction, tant différentes tribus avaient combattu pour le posséder. L’immense plaine accidentée située entre Fort Kronk et le Désert de Feu était d’ailleurs considérée comme le plus grand champ de bataille du pays. Jamais autant de Fyros n’étaient morts que face à Fort Kronk, en témoignait le nombre d’armes et de pièces d’armure de toutes époques que les vents violents réussissaient à draguer quotidiennement. La dernière bataille, datant d’à peine quelques mois, avait opposé la tribu des Sauvages à la coalition éphémère formée par les Larmes du Dragon. C’était à cette occasion que Tigriron, le père de Melkiar, le commandant de la coalition, réussit à reprendre la forteresse des mains de leurs ennemis de toujours. De quoi donc alimenter encore la plaine désertique en épées. En cet instant, juché sur l’imposant pont racinaire, Bélénor craignait qu’un nouveau torrent d’air venu des profondeurs soulève une tempête de sciure… et de lames. Mais il y avait pire que les lames, dans ce désert aux cent périls. Il y avait les gigantesques et magnifiques chardons violacés qui tapissaient la Dorsale au niveau de Fort Kronk, et dont les imposantes épines étaient régulièrement arrachées par la violence des vents. Le Fyros repensa à Eurixus, tué quelques heures plus tôt par l’une de ces épines, et secoua la tête. | + | Bélénor, qui s’évertuait à marcher dans les traces de pas du soldat qui le devançait, soupira et releva la tête quelques instants. La troupe était en train d’emprunter un imposant pont racinaire large d’environ dix mètres, qui permettait de traverser une longue crevasse. La contourner aurait rallongé la fin du voyage de deux heures. Sur l’horizon, Fort Kronk semblait à la fois si proche et si lointain. Depuis longtemps, cette forteresse avait été désignée comme la dernière zone habitée du monde connu, là où les cartes devenaient muettes. Au-delà, il n’y avait rien de plus qu’une mer de dunes s’étendant à l’ouest, vers l’infini. Le fort avait été construit dans le coude brisé de la Dorsale du Dragon, à l’endroit où le plateau continental rejoignait la barrière montagneuse racinaire et les immenses falaises du sud, qui séparaient le Désert de la Grande Flaque. La craquelure dans laquelle les Fyros s’étaient installés ressemblait beaucoup à celle qui accueillait la cité de Fyre. Mais à l’inverse de la capitale impériale, qui s’était étendue et consolidée décennie après décennie, la forteresse du bout du monde n’avait jamais été rien de plus qu’un fort, comme l’indiquait si bien son nom. Un fort qui, à peine bâti, devint objet de convoitise et sources de conflits. À ce jour, personne n’était capable de dire qui était réellement à l’origine de sa construction, tant différentes tribus avaient combattu pour le posséder. L’immense plaine accidentée située entre Fort Kronk et le Désert de Feu était d’ailleurs considérée comme le plus grand champ de bataille du pays. Jamais autant de Fyros n’étaient morts que face à Fort Kronk, en témoignait le nombre d’armes et de pièces d’armure de toutes époques que les vents violents réussissaient à draguer quotidiennement. La dernière bataille, datant d’à peine quelques mois, avait opposé la tribu des Sauvages à la coalition éphémère formée par les Larmes du Dragon. C’était à cette occasion que Tigriron, le père de Melkiar, le commandant de la coalition, réussit à reprendre la forteresse des mains de leurs ennemis de toujours. De quoi donc alimenter encore la plaine désertique en épées. En cet instant, juché sur l’imposant pont racinaire, Bélénor craignait qu’un nouveau torrent d’air venu des profondeurs soulève une tempête de sciure… et de lames. Mais il y avait pire que les lames, dans ce désert aux cent périls. Il y avait les gigantesques et magnifiques chardons violacés qui tapissaient la Dorsale au niveau de Fort Kronk, et dont les imposantes épines étaient régulièrement arrachées par la violence des vents. Le Fyros repensa à Eurixus, tué quelques heures plus tôt par l’une de ces épines, et secoua la tête. |
« Arrête de rêvasser, et regardes où tu marches Bélénor, lança Garius, toujours en queue de cortège. | « Arrête de rêvasser, et regardes où tu marches Bélénor, lança Garius, toujours en queue de cortège. | ||
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Brusquement, sa poitrine se souleva. Et le temps se figea. Le souffle coupé et les pupilles dilatées, Bélénor regardait fixement l’étrange racine qui lui enserrait la cheville gauche. Une racine constituée de cinq doigts. Comprenant à qui appartenait cette main, le Fyros saisit instantanément l’ampleur de la menace : ils devaient à tout prix quitter le pont racinaire et rejoindre le plateau désertique. Bélénor eu à peine le temps de crier « Sauvages ! » qu’une hachette surgit de la sciure et lui trancha le pied. Au même moment, plusieurs de ses camarades tombèrent au sol. Et tels des Kamis, une trentaine d’êtres s’extirpèrent de la racine, comme s'ils n'avaient jusqu'alors fait qu’un avec l’écorce. Réagissant aussi vite qu’il put, Garius plongea son immense main dans la sciure et attrapa la gorge de l’homin embusqué dans sa cache. Sans autre forme de procès, il fit appel à sa force surhomine et l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin. Le Sauvage rebondit violemment sur l’écorce, tenta en vain de s'assurer une prise, puis chuta dans l'abîme en hurlant. Jamais Bélénor n’avait été autant rassuré par la présence de Garius qu’en cet instant. Faisant fi de toute douleur, le Fyros attrapa son pied sectionné et le positionna sur son moignon. Si l’opération allait prendre quelques minutes, il savait être capable de ressouder son pied grâce aux pouvoirs de la Sève. Naturellement, Garius resta auprès de son ami. Dégainant sa gigantesque hache, il menaça verbalement les Sauvages qui tentaient de l’approcher. D’un coup d’œil rapide Bélénor fit un état des lieux de l’escarmouche : si Melkiar, Varran et quelques soldats s’étaient rués sur les Sauvages, et avaient déjà réussi à en abattre plusieurs, Xynala essayait pour sa part de les tenir éloignés des blessés, désormais entre les mains de Brandille. Quant à Tisse Apoan, elle scrutait l’horizon avec son fusil. Rapidement, le nombre de Sauvages diminua, et cinq des leurs se retrouvèrent finalement coincés entre Garius d’un côté, et le reste des soldats de l’autre. Malheureusement, l’embuscade ne semblait constituer qu’une partie du plan de l’ennemi. | Brusquement, sa poitrine se souleva. Et le temps se figea. Le souffle coupé et les pupilles dilatées, Bélénor regardait fixement l’étrange racine qui lui enserrait la cheville gauche. Une racine constituée de cinq doigts. Comprenant à qui appartenait cette main, le Fyros saisit instantanément l’ampleur de la menace : ils devaient à tout prix quitter le pont racinaire et rejoindre le plateau désertique. Bélénor eu à peine le temps de crier « Sauvages ! » qu’une hachette surgit de la sciure et lui trancha le pied. Au même moment, plusieurs de ses camarades tombèrent au sol. Et tels des Kamis, une trentaine d’êtres s’extirpèrent de la racine, comme s'ils n'avaient jusqu'alors fait qu’un avec l’écorce. Réagissant aussi vite qu’il put, Garius plongea son immense main dans la sciure et attrapa la gorge de l’homin embusqué dans sa cache. Sans autre forme de procès, il fit appel à sa force surhomine et l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin. Le Sauvage rebondit violemment sur l’écorce, tenta en vain de s'assurer une prise, puis chuta dans l'abîme en hurlant. Jamais Bélénor n’avait été autant rassuré par la présence de Garius qu’en cet instant. Faisant fi de toute douleur, le Fyros attrapa son pied sectionné et le positionna sur son moignon. Si l’opération allait prendre quelques minutes, il savait être capable de ressouder son pied grâce aux pouvoirs de la Sève. Naturellement, Garius resta auprès de son ami. Dégainant sa gigantesque hache, il menaça verbalement les Sauvages qui tentaient de l’approcher. D’un coup d’œil rapide Bélénor fit un état des lieux de l’escarmouche : si Melkiar, Varran et quelques soldats s’étaient rués sur les Sauvages, et avaient déjà réussi à en abattre plusieurs, Xynala essayait pour sa part de les tenir éloignés des blessés, désormais entre les mains de Brandille. Quant à Tisse Apoan, elle scrutait l’horizon avec son fusil. Rapidement, le nombre de Sauvages diminua, et cinq des leurs se retrouvèrent finalement coincés entre Garius d’un côté, et le reste des soldats de l’autre. Malheureusement, l’embuscade ne semblait constituer qu’une partie du plan de l’ennemi. | ||
− | « Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades. | + | « Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. |
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+ | Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades. | ||
« Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | « Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | ||
Строка 110: | Строка 114: | ||
« Fuyez, ils vont se faire sauter ! » | « Fuyez, ils vont se faire sauter ! » | ||
− | Bélénor, qui s’apprêtait à s’élancer en arrière, eut tout juste le temps de lancer un ultime regard à Melkiar. Pour la première, et peut-être pour la dernière fois de sa vie, il lut de la terreur dans les yeux de son ami. L’explosion fut terrible. Sans qu’il ne puisse rien faire, l’onde de choc le projeta contre la paroi de la crevasse, qu’il percuta de plein fouet. Inconscient, il chuta alors dans les | + | Bélénor, qui s’apprêtait à s’élancer en arrière, eut tout juste le temps de lancer un ultime regard à Melkiar. Pour la première, et peut-être pour la dernière fois de sa vie, il lut de la terreur dans les yeux de son ami. L’explosion fut terrible. Sans qu’il ne puisse rien faire, l’onde de choc le projeta contre la paroi de la crevasse, qu’il percuta de plein fouet. Inconscient, il chuta alors dans les profondeurs d’Atys, dans une pluie de feu, de bois brisé et de morceaux de chair calcinée. |
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