Внутреннее тестирование Вики/II — различия между версиями

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{{NavChap|[[Chapitre I - Un destin pavé de gloire]]|[[Chroniques de la Première Croisade#Table des matières|Table des matières]]|[[Chapitre III - Mourir pour renaître]]}}
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|DE=<!--Kapitel II - Brüderlichkeit -->
 
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— Tu t'inquiètes pour père, c’est ça ? répondit Niï en se rasseyant brusquement.
 
— Tu t'inquiètes pour père, c’est ça ? répondit Niï en se rasseyant brusquement.
  
— Niï… Tu connais ton père. Surtout, ne tiens pas compte de ce qu’il dira ce soir. » dit-elle d’un ton compatissant.
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— Niï… Tu connais ton père. Surtout, ne tiens pas compte de ce qu’il dira ce soir », dit-elle d’un ton compatissant.
  
Et au moment même, l'homin en question, comme obéissant à une invocation, passa les rideaux de la hutte. Posé sur un cou et des trapèzes musclés, l’impressionnant masque entièrement tatoué de noir balaya la pièce du regard. Voyant que son aîné était déjà arrivé, Sang s’arrêta net. Il le fixa froidement quelques secondes, puis déporta son regard sur sa femme.
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Et au moment même, l'homin en question, comme obéissant à une invocation, passa les rideaux de la hutte. Posé sur un cou et des trapèzes musclés, l’impressionnant masque entièrement tatoué de noir balaya la pièce du regard. Voyant que son aîné était déjà arrivé, Sang s’arrêta net. Il le fixa froidement quelques secondes, puis déporta son regard sur son épouse.
  
« Nous avions raison Looï. J’ai passé ma journée à traquer les Agents de la Karavan, et je confirme qu’ils ont installé un campement loin au sud, à la frontière des terres empoisonnées. Ils mènent des expériences sur la Goo, j’en suis convaincu ! »
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« Nous avions raison Looï. J’ai passé ma journée à traquer les agents de la Karavan, et je confirme qu’ils ont installé un campement à l’ouest, à la frontière des Marais Pourpres. Ils mènent des expériences sur le mal qui y sévit, j’en suis convaincu ! »
  
Au mot « Goo », le corps de Looï se tendit. La Goo était une forme mystérieuse de pollution ou de maladie, semblant consumer Atys au gré de sa progression. Constituée d’une matière gélatineuse mauve, brillante et translucide, elle était plus abondante dans la Jungle que dans les autres régions du monde connu. Du fait de sa croissance perpétuelle, bon nombre d’érudits la considéraient comme une matière vivante, à l’appétit insatiable. En tant que protecteurs d’Atys, les Kamis abhorraient la Goo. Ils semblaient d’ailleurs la craindre encore plus que les homins ou les autres espèces animales d’Atys, à l’inverse des Agents de la Karavan, qui montraient un intérêt tout particulier à l’égard de l’étrange matière.
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À la mention des Marais Pourpres, le corps de Looï se tendit. Cette région malade de la Jungle était en proie à une forme mystérieuse de pollution ou de maladie, capable de contaminer les êtres vivants et semblant consumer Atys au gré de sa progression.
  
 
Sang continua, sur ton toujours aussi rageur.
 
Sang continua, sur ton toujours aussi rageur.
  
« Ces démons venus des cieux sont réellement l’incarnation du mal ! Je maudis la Théocratie de s’être liée à eux. D’ailleurs, peut-être est-elle de mèche, et les autorise à mener leurs sombres expérimentations ! »
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« Ces démons venus des cieux sont réellement l’incarnation du mal ! Je maudis la Théocratie de s’être liée à eux. D’ailleurs, peut-être est-elle de mèche, et les autorise à mener leurs sombres expérimentations ? »
  
 
Looï mit les morceaux que Niï venait de finir de couper dans une jatte contenant des fruits secs et se leva.
 
Looï mit les morceaux que Niï venait de finir de couper dans une jatte contenant des fruits secs et se leva.
  
« Je ne pense pas, Sang. La Théocratie est cupide et corrompue, mais pas au point d’encourager la Karavan à mener des expériences sur la Goo. Jamais les Kamis ne pardonneraient à Min-Cho. Demain, un rendez-vous diplomatique entre les différentes tribus de la Jungle et la Théocratie se tiendra à Zoran. Je tâcherai d’en savoir plus. »
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« Je ne pense pas, Sang. La Théocratie est cupide et corrompue, mais pas au point d’encourager la Karavan à mener des expériences dans les Marais Pourpres. Jamais les Kamis ne pardonneraient à Min-Cho. Demain, un rendez-vous diplomatique entre les différentes tribus de la Jungle et la Théocratie se tiendra à Zoran. Je tâcherai d’en savoir plus. »
  
 
Sang maugréa quelques mots à l’évocation de Min-Cho, le soi-disant Grand Sage, et attrapa une outre d’eau. Looï continua, ignorant l’agacement de son époux.
 
Sang maugréa quelques mots à l’évocation de Min-Cho, le soi-disant Grand Sage, et attrapa une outre d’eau. Looï continua, ignorant l’agacement de son époux.
  
« D’ailleurs, j’ai reçu cette après-midi une nouvelle importante, par [[izam]], en provenance de l’Empire Fyros. Une nouvelle au fort impact géopolitique… Sang, tu m’écoutes ? »
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« D’ailleurs, j’ai reçu cet après-midi une nouvelle importante, par [[izam]], en provenance de l’Empire Fyros. Une nouvelle au fort impact international… Sang, tu m’écoutes ? »
  
 
De fait le Masque Noir n’écoutait pas son épouse, mais fixait son fils avec insistance. Une fois désaltéré, il s’avança vers lui.
 
De fait le Masque Noir n’écoutait pas son épouse, mais fixait son fils avec insistance. Une fois désaltéré, il s’avança vers lui.
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« Sang, pas ici. Pas à l’heure du repas. D’ailleurs Niï, va chercher ton frère s’il te plaît. Il est dans mon atelier. »
 
« Sang, pas ici. Pas à l’heure du repas. D’ailleurs Niï, va chercher ton frère s’il te plaît. Il est dans mon atelier. »
  
Le masque baissé et les poings serrés, le jeune adulte se dirigea vers la sortie de la hutte. Lorsqu’il franchit les rideaux, sa mère fixait toujours son père intensément, et lui tendait désormais l'ustensile de cuisine. L’atmosphère semblait extrêmement tendue. Dehors, les lucioles qui peuplaient la souche de l’arbre-ciel s’étaient éveillées, baignant les abords de la hutte de poches de lumières mouvantes. Plein de colère, Niï attrapa l’épée courte qu’il avait rangée dans le râtelier en arrivant, et la projeta au loin. L’arme alla se planter dans une épaisse racine voûtée qui servait de portail pour les homins, et de perchoir pour les izams, ces messagers ailés rouges et blancs qui s’envolaient désormais à tire-d’aile en direction du plafond d’écorce, en poussant leur cris moqueurs et stridents.
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Le masque baissé et les poings serrés, le jeune adulte se dirigea vers la sortie de la hutte. Lorsqu’il franchit les rideaux, sa mère fixait toujours son père intensément, et lui tendait désormais l'ustensile de cuisine. L’atmosphère semblait extrêmement tendue. Dehors, les lucioles qui peuplaient la souche de l’arbre-ciel s’étaient éveillées, baignant les abords de la hutte de poches de lumières mouvantes. Plein de colère, Niï attrapa l’épée courte qu’il avait rangée dans le râtelier en arrivant, et la projeta au loin. L’arme alla se planter dans une épaisse racine voûtée qui servait de portail pour les homins, et de perchoir pour les izams, ces messagers ailés rouges et blancs qui s’envolaient désormais à tire-d’aile en direction du plafond d’écorce, en poussant leurs cris moqueurs et stridents.
 
{{Couillard}}
 
{{Couillard}}
 
Penché au-dessus d’une bassine d’eau, Pü admirait son reflet. Certes, son visage ne possédait pas encore le masque osseux caractéristique de ceux de son peuple, mais la figure ainsi recouverte de peinture, il se trouvait particulièrement beau. En effet, le jeune Zoraï avait peint l’entièreté de son visage en blanc et reproduit les symboles ésotériques noirs tatoués sur les masques de ses aînés. Ressemblerait-il à cela lorsqu’il deviendrait adulte après la pousse de son masque ? Il se le demandait bien. Autour de son cou, plusieurs colliers bien trop grands pour lui étaient emmêlés. Il en allait de même pour les bracelets qu’il était obligé de retenir en mains, car trop larges pour ses poignets. C'est alors qu’il s’apprêtait, pour finir, à couronner ses cheveux bleus et crépus d’un magnifique diadème, qu'un craquement sonore se fit entendre dans son dos. Instinctivement, Pü roula sur le côté et se mit en posture défensive : bien qu'encore enfant, il était un guerrier né, en partie déjà conditionné, de plus, par plusieurs années d'entraînement intensif. Scrutant la petite pièce, il fronça les sourcils. Hormis les nombreux outils et bijoux qui y étaient entreposés, elle était vide de toute présence. Pensant avoir rêvé, il se retourna alors vers la bassine d’eau, et tel un animal surpris, bondit en arrière : un Kami se tenait désormais face au récipient et semblait lui aussi contempler son reflet.
 
Penché au-dessus d’une bassine d’eau, Pü admirait son reflet. Certes, son visage ne possédait pas encore le masque osseux caractéristique de ceux de son peuple, mais la figure ainsi recouverte de peinture, il se trouvait particulièrement beau. En effet, le jeune Zoraï avait peint l’entièreté de son visage en blanc et reproduit les symboles ésotériques noirs tatoués sur les masques de ses aînés. Ressemblerait-il à cela lorsqu’il deviendrait adulte après la pousse de son masque ? Il se le demandait bien. Autour de son cou, plusieurs colliers bien trop grands pour lui étaient emmêlés. Il en allait de même pour les bracelets qu’il était obligé de retenir en mains, car trop larges pour ses poignets. C'est alors qu’il s’apprêtait, pour finir, à couronner ses cheveux bleus et crépus d’un magnifique diadème, qu'un craquement sonore se fit entendre dans son dos. Instinctivement, Pü roula sur le côté et se mit en posture défensive : bien qu'encore enfant, il était un guerrier né, en partie déjà conditionné, de plus, par plusieurs années d'entraînement intensif. Scrutant la petite pièce, il fronça les sourcils. Hormis les nombreux outils et bijoux qui y étaient entreposés, elle était vide de toute présence. Pensant avoir rêvé, il se retourna alors vers la bassine d’eau, et tel un animal surpris, bondit en arrière : un Kami se tenait désormais face au récipient et semblait lui aussi contempler son reflet.
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« B… Bonjour Kami. Je m’appelle Pü Fu-Tao. T… Tu as un nom ? »
 
« B… Bonjour Kami. Je m’appelle Pü Fu-Tao. T… Tu as un nom ? »
  
Le Kami pointa derechef sa griffe dans sa direction
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Le Kami pointa derechef sa griffe dans sa direction.
  
 
« Heu… Tu sais parler ? On m’a dit que les Kamis savaient parler. »
 
« Heu… Tu sais parler ? On m’a dit que les Kamis savaient parler. »
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Niï s’agenouilla face à son petit frère.
 
Niï s’agenouilla face à son petit frère.
  
« Si c’est vrai, alors c’est que tu es probablement très spécial, Pü. J’ai moi même déjà vu un Kami, un jour en mission, mais seulement de loin. »
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« Si c’est vrai, alors c’est que tu es probablement très spécial, Pü. J’ai moi-même déjà vu un Kami, un jour en mission, mais seulement de loin. »
  
 
La voix de Niï changea, pour prendre un ton bien plus morne.
 
La voix de Niï changea, pour prendre un ton bien plus morne.
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Et effectivement, Sang Fu-Tao semblait en colère. Comme promis, Pü ne parla pas de la clochette. D’ailleurs, personne ne prononça un mot, et la famille dégusta sa soupe en silence. L’atmosphère était bien plus pesante qu’à l’ordinaire. Tendu, et ne sachant pas pourquoi son père était en colère, Pü tenta d’égayer l’ambiance avec ce qu’il imaginait être une bonne nouvelle. Il prit la parole d’une voix hésitante.
 
Et effectivement, Sang Fu-Tao semblait en colère. Comme promis, Pü ne parla pas de la clochette. D’ailleurs, personne ne prononça un mot, et la famille dégusta sa soupe en silence. L’atmosphère était bien plus pesante qu’à l’ordinaire. Tendu, et ne sachant pas pourquoi son père était en colère, Pü tenta d’égayer l’ambiance avec ce qu’il imaginait être une bonne nouvelle. Il prit la parole d’une voix hésitante.
  
« Ah, au fait, tout à l’heure quand… quand j’étais dans l’atelier, avant que Niï vienne me chercher, un Kami est apparu. Il voulait ton diadème, maman !»
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« Ah, au fait, tout à l’heure quand… quand j’étais dans l’atelier, avant que Niï vienne me chercher, un Kami est apparu. Il voulait ton diadème, maman ! »
  
 
À ces mots, son père manqua s’étouffer.
 
À ces mots, son père manqua s’étouffer.
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Le jeune Zoraï sourit gaiement à son père et hocha la tête, trop jeune pour comprendre qu’il venait de sceller le sort du dîner. Sang répliqua sans tarder.
 
Le jeune Zoraï sourit gaiement à son père et hocha la tête, trop jeune pour comprendre qu’il venait de sceller le sort du dîner. Sang répliqua sans tarder.
  
« Pü, l’heure n’est pas à l’amusement. Arrête de raconter des bêtises et concentre toi sur ton bol. »
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« Pü, l’heure n’est pas à l’amusement. Arrête de raconter des bêtises et concentre-toi sur ton bol. »
  
 
Un voile de peine recouvrit instantanément le visage de l’enfant.
 
Un voile de peine recouvrit instantanément le visage de l’enfant.
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« Mais… Je… Je ne raconte pas de bêtises…
 
« Mais… Je… Je ne raconte pas de bêtises…
  
— Pü, s’il te plaît, mange. Et en silence »
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— Pü, s’il te plaît, mange. Et en silence. »
  
La cadet lança un regard plein de tristesse à sa mère, convaincu qu’elle prendrait sa défense sans tarder, mais, à sa grande surprise, c'est son grand frère qui s'en chargea dans un sursaut. Habituellement, Niï ne s’opposait pas à son père, avec qui il était rarement en désaccord. Mais cette fois-ci, excédé par l'injuste remontrance du Masque Noir, il ne réussit pas à contenir sa colère. L'aîné tapa du poing sur la table et se leva brusquement.
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Le cadet lança un regard plein de tristesse à sa mère, convaincu qu’elle prendrait sa défense sans tarder, mais, à sa grande surprise, c'est son grand frère qui s'en chargea dans un sursaut. Habituellement, Niï ne s’opposait pas à son père, avec qui il était rarement en désaccord. Mais cette fois-ci, excédé par l'injuste remontrance du Masque Noir, il ne réussit pas à contenir sa colère. L'aîné tapa du poing sur la table et se leva brusquement.
  
 
« Ne traite pas Pü de menteur ! »
 
« Ne traite pas Pü de menteur ! »
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— Tu… Tu m’as bien entendu ! Si Pü a dit qu’il a vu un Kami, alors c’est qu’il en a vu un ! Pü n’est pas un menteur.
 
— Tu… Tu m’as bien entendu ! Si Pü a dit qu’il a vu un Kami, alors c’est qu’il en a vu un ! Pü n’est pas un menteur.
  
— Tu as laissé Pü attraper ta clochette et maintenant, tu couvres ses mensonges ? Mais à quoi joues-tu ? répondit le Masque Noir d’un air trompeusement calme. »
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— Tu as laissé Pü attraper ta clochette et maintenant, tu couvres ses mensonges ? Mais à quoi joues-tu ? » répondit le Masque Noir d’un air trompeusement calme.
  
 
Niï explosa de colère.
 
Niï explosa de colère.
  
Je ne l’ai pas laissé prendre la clochette, il s’est simplement extrêmement bien débrouillé ! Il serait temps que tu acceptes que, parfois, les choses puissent ne pas se passer comme tu le souhaites ! Tu n’es que Masque Noir, tu n’as pas les dons de prescience de Grand-Mère Bä-Bä !
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« Je ne l’ai pas laissé prendre la clochette, il s’est simplement extrêmement bien débrouillé ! Il serait temps que tu acceptes que, parfois, les choses puissent ne pas se passer comme tu le souhaites ! Tu n’es que Masque Noir, tu n’as pas les dons de prescience de Grand-Mère Bä-Bä ! »
  
 
Sang fit valser son tabouret et s’avança vers son fils. Alors la Grande Prêtresse se leva, et la hutte se chargea en influx d’énergie. Autour d’elle, l’air se mit à vibrer, et la lumière se déforma brutalement : Looï dégageait une aura écrasante.
 
Sang fit valser son tabouret et s’avança vers son fils. Alors la Grande Prêtresse se leva, et la hutte se chargea en influx d’énergie. Autour d’elle, l’air se mit à vibrer, et la lumière se déforma brutalement : Looï dégageait une aura écrasante.
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« Sang, Pü ne ment pas ! J’ai senti la présence voisine d’un Kami tout à l’heure, il confirme donc mon intuition. N’oublie pas, tu n’es pas seulement le Masque Noir, tu es aussi le père de ces enfants ! Niï, respecte ton père, et ne blasphème pas ! Le Masque Noir et Grand-Mère Bä-Bä jouent chacun leur rôle. Ta comparaison est déshonorante ! Maintenant, terminons de dîner, et en silence, s’il vous plaît. »
 
« Sang, Pü ne ment pas ! J’ai senti la présence voisine d’un Kami tout à l’heure, il confirme donc mon intuition. N’oublie pas, tu n’es pas seulement le Masque Noir, tu es aussi le père de ces enfants ! Niï, respecte ton père, et ne blasphème pas ! Le Masque Noir et Grand-Mère Bä-Bä jouent chacun leur rôle. Ta comparaison est déshonorante ! Maintenant, terminons de dîner, et en silence, s’il vous plaît. »
  
Les deux Zoraïs se rassirent sans dire mot. Pü fixait sa mère, les yeux brillants d’admiration. Celle-ci lui adressa un sourire. Conformément à ses ordres, et malgré la tension palpable, la suite du repas se déroula calmement. Lorsque tous quatre eurent terminé leur bol de fruits et que la table fût débarrassée, Sang se leva et se dirigea vers la sortie de la hutte.
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Les deux Zoraïs se rassirent sans dire mot. Pü fixait sa mère, les yeux brillants d’admiration. Celle-ci lui adressa un sourire. Conformément à ses ordres, et malgré la tension palpable, la suite du repas se déroula calmement. Lorsque tous quatre eurent terminé leur bol de fruits et que la table fut débarrassée, Sang se leva et se dirigea vers la sortie de la hutte.
  
« Niï, prends ton équipement et rejoins-moi au dojo. » dit son père d’un air calme.
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« Niï, prends ton équipement et rejoins-moi au dojo », dit son père d’un air calme.
  
 
Niï se leva et jeta un regard vers son frère et sa mère. Tous deux lui renvoyèrent un sourire encourageant.
 
Niï se leva et jeta un regard vers son frère et sa mère. Tous deux lui renvoyèrent un sourire encourageant.
  
« Oui père, je vous suis. »
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« Oui père, je te suis. »
  
 
Sang et son aîné sortirent de la hutte et l’atmosphère s’apaisa instantanément. Pü courut se réfugier dans les bras de sa mère, toujours assise devant la table en bois.
 
Sang et son aîné sortirent de la hutte et l’atmosphère s’apaisa instantanément. Pü courut se réfugier dans les bras de sa mère, toujours assise devant la table en bois.
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Looï serra son fils dans ses bras et émit un rire.
 
Looï serra son fils dans ses bras et émit un rire.
  
« Tout dépend Pü. Ton père est un bien meilleur guerrier que moi. Au corps à corps, je ne fais pas le poids. En revanche, comme Grand-Mère Bä-Bä, j’ai été bénie par les Kamis. Ma maîtrise de la magie est bien supérieure à la vôtre.
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« Tout dépend Pü. Ton père est un bien meilleur guerrier que moi. Au corps-à-corps, je ne fais pas le poids. En revanche, comme Grand-Mère Bä-Bä, j’ai été bénie par les Kamis. Ma maîtrise de la magie est bien supérieure à la vôtre.
  
— Moi aussi je veux être béni par les Kamis ! répondit Pü en lui rendant son étreinte. Looï s'esclaffa à nouveau.
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— Moi aussi je veux être béni par les Kamis ! » répondit Pü en lui rendant son étreinte.
  
— Ce n’est pas quelque chose qu'on choisit, Pü. Ce sont les Kamis qui nous choisissent. D’ailleurs, peux-tu m’en dire plus sur le Kami que tu as rencontré ?
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Looï s'esclaffa à nouveau.
  
— Il était tout poilu, tout noir, et avait de grands yeux blancs. Il m’a pointé de la griffe plusieurs fois de suite, sans que je ne comprenne pourquoi. Et puis j’ai compris qu’il voulait ton diadème, alors je lui ai donné ! Mais il disparu en le laissant tomber au moment où Niï est arrivé…
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« Ce n’est pas quelque chose qu'on choisit, Pü. Ce sont les Kamis qui nous choisissent. D’ailleurs, peux-tu m’en dire plus sur le Kami que tu as rencontré ?
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— Il était tout poilu, tout noir, et avait de grands yeux blancs. Il m’a pointé de la griffe plusieurs fois de suite, sans que je ne comprenne pourquoi. Et puis j’ai compris qu’il voulait ton diadème, alors je lui ai donné ! Mais il a disparu en le laissant tomber au moment où Niï est arrivé… »
  
 
Pensive, Looï passa une main derrière la nuque de son fils et lui caressa tendrement le crâne.
 
Pensive, Looï passa une main derrière la nuque de son fils et lui caressa tendrement le crâne.
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Looï se leva, obligeant son cadet à descendre de ses genoux.
 
Looï se leva, obligeant son cadet à descendre de ses genoux.
  
« Pü, peux-tu m’attendre dehors pour tes cours du soir ? Comme tu le verras, le programme du jour à changé. »
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« Pü, peux-tu m’attendre dehors pour tes cours du soir ? Comme tu le verras, le programme du jour a changé. »
  
Pu acquiesça et sortit de la hutte.
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acquiesça et sortit de la hutte.
 
{{Couillard}}
 
{{Couillard}}
 
Installé au bord de la grosse racine sur laquelle était construite la hutte familiale, Pü observait les autres habitations du village, situées de part et d’autre des hauteurs de la souche, et éclairées par le bal infatigable des lucioles. Plusieurs étages sous ses pieds, il pouvait apercevoir le toit de chaume du dojo, où son père était probablement en train d'entraîner son frère. Il espérait que tous deux s'étaient calmés. Pü entretenait une relation très complice avec son grand frère, qui lui témoignait constamment de l’amour, et qui savait néanmoins faire preuve d’autorité lorsque nécessaire. Il était son meilleur ami ainsi que son confident.
 
Installé au bord de la grosse racine sur laquelle était construite la hutte familiale, Pü observait les autres habitations du village, situées de part et d’autre des hauteurs de la souche, et éclairées par le bal infatigable des lucioles. Plusieurs étages sous ses pieds, il pouvait apercevoir le toit de chaume du dojo, où son père était probablement en train d'entraîner son frère. Il espérait que tous deux s'étaient calmés. Pü entretenait une relation très complice avec son grand frère, qui lui témoignait constamment de l’amour, et qui savait néanmoins faire preuve d’autorité lorsque nécessaire. Il était son meilleur ami ainsi que son confident.
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Comme convenu, sa mère ne tarda pas à le rejoindre pour ses cours du soir. Elle s’assit à côté de lui.
 
Comme convenu, sa mère ne tarda pas à le rejoindre pour ses cours du soir. Elle s’assit à côté de lui.
  
« Donc, comme je disais tout à l’heure, j’ai décidé de changer le programme du jour. Initialement, je comptais te donner un cours approfondi de géologie, mais de fraîches et importantes nouvelles me sont venues de l’Empire [[Fyros]], plus tôt dans l’après-midi. Elles concernent la politique impériale. J’ai donc pensé qu’il serait plus pertinent de prendre le temps d’en discuter. Cela te convient-il ? »
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« Donc, comme je disais tout à l’heure, j’ai décidé de changer le programme du jour. Initialement, je comptais te donner un cours approfondi de botanique, mais de fraîches et importantes nouvelles me sont venues de l’Empire [[Fyros]], plus tôt dans l’après-midi. Elles concernent la politique impériale. J’ai donc pensé qu’il serait plus pertinent de prendre le temps d’en discuter. Cela te convient-il ? »
  
Pü hocha la tête et se blottit contre sa mère. Il adorait ces moments passés avec elle, en toute intimité, sans personne pour les déranger. Il adorait écouter sa voix, et la rendre fière, en récitant ses leçons à la perfection. En tant que future Ombre du Masque Noir, Pü devait plus que quiconque connaître l’Histoire d’Atys, pour en maîtriser la géopolitique, et ainsi conseiller son frère au mieux lorsque celui-ci mènerait la Guerre Sacrée. Aujourd’hui, le cours de géologie s’était donc transformé en une séance de discussion sur les actualités de l’Empire Fyros, dont le territoire situé dans les lointains déserts boréaux avait toujours fasciné Pü. Habitué aux jungles luxuriantes, le jeune Zoraï s’était toujours demandé comment il était possible de vivre dans de telles contrées. Mais le climat hostile qu'elles subissaient correspondait cependant bien à l’idée qu’il se faisait des Fyros, ce peuple de fiers et courageux guerriers, dont le tempérament ardent les poussait sans cesse à avancer. D’ailleurs, même le physique des Fyros transpirait la rudesse : corps trapu, muscles saillants, peau basanée. Des guerriers nés. Alors que l’attitude va-t-en-guerre de la tribu de Pü la rendait presque unique au sein des différentes peuplades de la Jungle, elle était son dénominateur commun avec celles du Désert.
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Pü hocha la tête et se blottit contre sa mère. Il adorait ces moments passés avec elle, en toute intimité, sans personne pour les déranger. Il adorait écouter sa voix, et la rendre fière, en récitant ses leçons à la perfection. En tant que future Ombre du Masque Noir, Pü devait plus que quiconque connaître l’Histoire d’Atys, pour apprécier correctement les rapports entre ses nations, et ainsi conseiller son frère au mieux lorsque celui-ci mènerait la Guerre Sacrée. Aujourd’hui, le cours de botanique s’était donc transformé en une séance de discussion sur les actualités de l’Empire Fyros, dont le territoire situé dans les lointains déserts boréaux avait toujours fasciné Pü. Habitué aux jungles luxuriantes, le jeune Zoraï s’était toujours demandé comment il était possible de vivre dans de telles contrées. Mais le climat hostile qu'elles subissaient correspondait cependant bien à l’idée qu’il se faisait des Fyros, ce peuple de fiers et courageux guerriers, dont le tempérament ardent les poussait sans cesse à avancer. D’ailleurs, même le physique des Fyros transpirait la rudesse : corps trapu, muscles saillants, peau basanée. Des guerriers nés. Alors que l’attitude va-t-en-guerre de la tribu de Pü la rendait presque unique au sein des différentes peuplades de la Jungle, elle était son dénominateur commun avec celles du Désert.
  
 
« Bien. Je ne t’apprendrais rien en rappelant que l’Empereur actuel des Fyros est Thesop, le fils cadet d'Abylus l'Érudit. Car si c'est Pyto, son fils aîné, qui lui succéda à sa mort, comme le veut la tradition impériale, le règne de ce dernier fut fort court. Comme tu sais, deux ans après son accession au trône il fut assassiné par son petit frère Thesop. »
 
« Bien. Je ne t’apprendrais rien en rappelant que l’Empereur actuel des Fyros est Thesop, le fils cadet d'Abylus l'Érudit. Car si c'est Pyto, son fils aîné, qui lui succéda à sa mort, comme le veut la tradition impériale, le règne de ce dernier fut fort court. Comme tu sais, deux ans après son accession au trône il fut assassiné par son petit frère Thesop. »
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Pü hocha la tête de haut en bas.
 
Pü hocha la tête de haut en bas.
  
« Bien. Comme tu le sais, le début du règne de Thesop a été marqué par une répression féroce et une véritable chasse aux démons. Les généraux impériaux, très fidèles à l’Empereur Pyto, n’ont jamais pardonné à son frère. C'est pourquoi, probablement, l'assassinat de Thesop le Fratricide, voici une semaine, n'a été suivi d'aucune cérémonie funéraire. On dit même que le peuple fyros fête depuis maintenant plusieurs nuits le couronnement de son successeur, qui n'est autre que le fils du regretté Pyto, le désormais empereur Krospas… Telles sont les nouvelles qui me sont parvenues du Désert cet après-midi, et dont je tenais à te faire part. »
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« Bien. Comme tu le sais, le début du règne de Thesop a été marqué par une répression féroce et une véritable chasse aux démons. Les généraux impériaux, très fidèles à l’Empereur Pyto, n’ont jamais pardonné à son frère. C'est pourquoi, probablement, l'assassinat de Thesop le Fratricide, voici une semaine, n'a été suivi d'aucune cérémonie funéraire. On dit même que le peuple Fyros fête depuis maintenant plusieurs nuits le couronnement de son successeur, qui n'est autre que le fils du regretté Pyto, le désormais Empereur Krospas… Telles sont les nouvelles qui me sont parvenues du Désert cet après-midi, et dont je tenais à te faire part. »
  
 
Le visage de Pü s’illumina.
 
Le visage de Pü s’illumina.
  
« Wouah ! Pyto a été vengé ! On sait qui est l’assassin ?
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« Waouh ! Pyto a été vengé ! On sait qui est l’assassin ?
  
 
— Pas à ma connaissance, non. Bien qu'il ait été assassiné en public, sur l'Agora de Fyre...
 
— Pas à ma connaissance, non. Bien qu'il ait été assassiné en public, sur l'Agora de Fyre...
Строка 257: Строка 260:
 
— Ça va changer beaucoup de choses, tu penses ?
 
— Ça va changer beaucoup de choses, tu penses ?
  
— Pour les Fyros peuplant les villes de l’Empire oui, beaucoup. Très peu de Fyros soutenaient Thesop. Pour le Royaume de Matia, la Fédération de Trykoth, et la Théocratie Zoraï, je ne saurais encore me prononcer. Tout dépendra de la politique internationale que mènera l’empereur Krospas. Pour nous en revanche, cela ne change rien : les Fyros sont certes en bons termes avec les Kamis et en froid avec la Karavan, mais ils restent pour la plupart des mécréants qui ignorent l’existence de Ma-Duk, le Kami Suprême. Tôt ou tard, nous devrons les convertir à la Vraie Foi. »
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— Pour les Fyros peuplant les villes de l’Empire oui, beaucoup. Très peu de Fyros soutenaient Thesop. Pour le Royaume de Matia, la Fédération de Trykoth, et la Théocratie Zoraï, je ne saurais encore me prononcer. Tout dépendra de la politique internationale que mènera l’Empereur Krospas. Pour nous en revanche, cela ne change rien : les Fyros sont certes en bons termes avec les Kamis et en froid avec la Karavan, mais ils restent pour la plupart des mécréants qui ignorent l’existence de Ma-Duk, le Kami Suprême. Tôt ou tard, nous devrons les convertir à la Vraie Foi. »
  
 
Pü acquiesçait mollement, quand soudain, une voix se fit entendre. Elle appartenait à Ke’val, le frère de son père. Le frère du Masque Noir, donc. Son frère et son Ombre, à qui Pü devrait un jour succéder.
 
Pü acquiesçait mollement, quand soudain, une voix se fit entendre. Elle appartenait à Ke’val, le frère de son père. Le frère du Masque Noir, donc. Son frère et son Ombre, à qui Pü devrait un jour succéder.
Строка 263: Строка 266:
 
« Looï, Pü, je ne vous dérange pas, j’espère.
 
« Looï, Pü, je ne vous dérange pas, j’espère.
  
— Non Ke’val, j’étais en train de discuter avec Pü de l’assassinat de l’Empereur Thesop, nous avions justement terminé. » répondit Looï en se levant.
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— Non Ke’val, j’étais en train de discuter avec Pü de l’assassinat de l’Empereur Thesop, nous avions justement terminé », répondit Looï en se levant.
  
Pü se leva à son tour. Son oncle ressemblait beaucoup à son père, jusqu’aux cornes de son masque. Seul les parties non tatouées de celui-ci permettait de différencier facilement les deux homins. Pü appréciait beaucoup son oncle, qui était son maître instructeur référent. Il s’entraînait avec lui presque tous les jours. Comme son père, Ke’val était très sévère. Mais à l’inverse de celui-ci, il savait exprimer des compliments. Repensant à la conversation qu’il venait d’avoir avec sa mère, Pü ne put s’empêcher de se demander si Ke’val avait déjà souhaité prendre la place du Masque Noir. Cette idée le terrifia. Fort heureusement, son oncle ne lui donna pas l’occasion de s’égarer plus longtemps dans ses pensées.
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Pü se leva à son tour. Son oncle ressemblait beaucoup à son père, jusqu’aux cornes de son masque. Seules les parties non tatouées de celui-ci permettaient de différencier facilement les deux homins. Pü appréciait beaucoup son oncle, qui était son maître instructeur référent. Il s’entraînait avec lui presque tous les jours. Comme son père, Ke’val était très sévère. Mais à l’inverse de celui-ci, il savait exprimer des compliments. Repensant à la conversation qu’il venait d’avoir avec sa mère, Pü ne put s’empêcher de se demander si Ke’val avait déjà souhaité prendre la place du Masque Noir. Cette idée le terrifia. Fort heureusement, son oncle ne lui donna pas l’occasion de s’égarer plus longtemps dans ses pensées.
  
 
« Pü, je tenais à te féliciter. Shengi m’a parlé de tes prouesses au dojo. »
 
« Pü, je tenais à te féliciter. Shengi m’a parlé de tes prouesses au dojo. »
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