Внутреннее тестирование Вики/XVI — различия между версиями
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« Bélénor ! » | « Bélénor ! » | ||
− | Décontenancé, le Fyros se releva en chancelant. Garius ? Impossible. Il était en train de perdre la tête. Pourtant c’est bien son ami qu’il vit en se retournant : un géant au crâne rasé et aux épaules larges comme des branches de botoga. Son ami ou Varran, évidemment. Le jumeau Décos, vêtu d’une tenue en peau de varinx jaune et | + | Décontenancé, le Fyros se releva en chancelant. Garius ? Impossible. Il était en train de perdre la tête. Pourtant c’est bien son ami qu’il vit en se retournant : un géant au crâne rasé et aux épaules larges comme des branches de botoga. Son ami ou Varran, évidemment. Le jumeau Décos, vêtu d’une tenue en peau de varinx jaune et tachetée de noir, caractéristique de la tribu des Larmes du Dragon, venait de la place Hempios, au nord de l’avenue Dyros. Là où un certain nombre de Fyros semblaient s’être réunis. Là où plusieurs petits engins de la Karavan étaient en train d’effectuer des rondes autour du Palais Impérial. Varran leva ses grands bras et cria une seconde fois. |
« Bélénor ! Melkiar et moi avons entendu Brandille crier ! Où est-il ? Et Tisse ? Et Xynala ? » | « Bélénor ! Melkiar et moi avons entendu Brandille crier ! Où est-il ? Et Tisse ? Et Xynala ? » | ||
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Et pour toute réponse, Brandille se mit à chanter, sans quitter Bélénor des yeux. Instantanément, sa voix si singulière se répercuta en écho autour des Fyros, dans un étrange effet hypnotique. | Et pour toute réponse, Brandille se mit à chanter, sans quitter Bélénor des yeux. Instantanément, sa voix si singulière se répercuta en écho autour des Fyros, dans un étrange effet hypnotique. | ||
− | Dans leurs rêves les plus fous, | + | ::''Dans leurs rêves les plus fous, |
− | Imposteurs et dictateurs, | + | ::''Imposteurs et dictateurs, |
− | Ont fait plier vos genoux, | + | ::''Ont fait plier vos genoux, |
− | Ont vaincu les Profondeurs. | + | ::''Ont vaincu les Profondeurs. |
− | Dans ma cage sidérale, | + | ::''Dans ma cage sidérale, |
− | Modelé et cultivée, | + | ::''Modelé et cultivée, |
− | De leurs pouvoirs ineffables, | + | ::''De leurs pouvoirs ineffables, |
− | Ont gravé ma destinée, | + | ::''Ont gravé ma destinée, |
À peine le dernier vers chanté, l’acrobate coula dans le dos de Varran. Ne comprenant pas comment il avait pu lui échapper, le colosse freina et tenta de se saisir du petit être. Mais c’était compter sans les capacités athlétiques de Brandille qui roula sur le sol, fit quelques saltos et atterrit sur un haut bloc d’écorce arraché. Incapable de réagir, les trois Fyros observèrent l’équilibriste en silence. Et si Xynala et Varran partageaient le même air ahuri, Bélénor sourit : finalement, le visage de Brandille avait retrouvé sa moue joviale. Le gratifiant d’un dernier clin d’œil, son amie leva haut les bras face à l’engin de la Karavan, désormais tout proche, et hurla : | À peine le dernier vers chanté, l’acrobate coula dans le dos de Varran. Ne comprenant pas comment il avait pu lui échapper, le colosse freina et tenta de se saisir du petit être. Mais c’était compter sans les capacités athlétiques de Brandille qui roula sur le sol, fit quelques saltos et atterrit sur un haut bloc d’écorce arraché. Incapable de réagir, les trois Fyros observèrent l’équilibriste en silence. Et si Xynala et Varran partageaient le même air ahuri, Bélénor sourit : finalement, le visage de Brandille avait retrouvé sa moue joviale. Le gratifiant d’un dernier clin d’œil, son amie leva haut les bras face à l’engin de la Karavan, désormais tout proche, et hurla : | ||
− | Et puis je crie, je me réveille ! | + | ::''Et puis je crie, je me réveille ! |
− | Entre leurs griffes, je m’émerveille ! | + | ::''Entre leurs griffes, je m’émerveille ! |
− | Alors je fuis, je vole au vent ! | + | ::''Alors je fuis, je vole au vent ! |
− | Je suis vivante, je suis vivant ! | + | ::''Je suis vivante, je suis vivant ! |
Sans perdre une seconde de plus, Brandille bondit par-dessus ses amis. Le véhicule noir, qui avait commencé à accélérer, réalisa aussitôt une embardée aérienne et s’élança à la poursuite de l’acrobate, qui glissait désormais à vitesse folle en direction d’une ruelle adjacente à l’avenue. À cette occasion, Bélénor put observer en détail l’engin de la Karavan, dont la forme rappelait celle d’une larme. C’était un véhicule d’une quinzaine de mètres de long et de cinq de large dans sa partie la plus bombée. Et s’il était doté d’une multitude d’excroissances technologiques étranges, dont Bélénor ne connaissait pas l’usage, le Fyros devina malgré tout quelques canons et le système qui, probablement, permettait à la machine de vaincre la gravité. Sur le côté de l’engin, les portes latérales ouvertes laissèrent aussi entrevoir plusieurs soldats en combinaison noire, armés d’étranges lances et de fusils. Des soldats prêts à intervenir. Le cœur de Bélénor se serra en se rendant compte que la machine était plus rapide que Brandille. Par chance sa taille joua contre elle, et trop large, elle dut reprendre de l’altitude au moment où l’acrobate disparaissait d’une roulade dans la petite allée sinueuse. Pour autant, l’engin n’abandonna pas et remonta à vive allure les cent mètres de la paroi d’écorce avant de continuer à traquer sa proie en rase-motte au-dessus de la Dorsale. | Sans perdre une seconde de plus, Brandille bondit par-dessus ses amis. Le véhicule noir, qui avait commencé à accélérer, réalisa aussitôt une embardée aérienne et s’élança à la poursuite de l’acrobate, qui glissait désormais à vitesse folle en direction d’une ruelle adjacente à l’avenue. À cette occasion, Bélénor put observer en détail l’engin de la Karavan, dont la forme rappelait celle d’une larme. C’était un véhicule d’une quinzaine de mètres de long et de cinq de large dans sa partie la plus bombée. Et s’il était doté d’une multitude d’excroissances technologiques étranges, dont Bélénor ne connaissait pas l’usage, le Fyros devina malgré tout quelques canons et le système qui, probablement, permettait à la machine de vaincre la gravité. Sur le côté de l’engin, les portes latérales ouvertes laissèrent aussi entrevoir plusieurs soldats en combinaison noire, armés d’étranges lances et de fusils. Des soldats prêts à intervenir. Le cœur de Bélénor se serra en se rendant compte que la machine était plus rapide que Brandille. Par chance sa taille joua contre elle, et trop large, elle dut reprendre de l’altitude au moment où l’acrobate disparaissait d’une roulade dans la petite allée sinueuse. Pour autant, l’engin n’abandonna pas et remonta à vive allure les cent mètres de la paroi d’écorce avant de continuer à traquer sa proie en rase-motte au-dessus de la Dorsale. | ||
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« Varran, c’est bien toi ? Xynala ? Aidez ces civils à rejoindre le Palais ! » | « Varran, c’est bien toi ? Xynala ? Aidez ces civils à rejoindre le Palais ! » | ||
− | À l’unisson, tous tournèrent la tête vers le sud de l’avenue. Cinquante mètres plus bas, la générale était occupée à se battre contre deux kinchers haut de trois mètres. Elle était le mektoubier qu’ils avaient aperçu plus tôt en contrebas. Entre elle et le groupe d’amis, une homine et deux enfants, visiblement au bord de l'épuisement, étaient en train de courir en direction du Palais. Sans perdre une seconde, les trois | + | À l’unisson, tous tournèrent la tête vers le sud de l’avenue. Cinquante mètres plus bas, la générale était occupée à se battre contre deux kinchers haut de trois mètres. Elle était le mektoubier qu’ils avaient aperçu plus tôt en contrebas. Entre elle et le groupe d’amis, une homine et deux enfants, visiblement au bord de l'épuisement, étaient en train de courir en direction du Palais. Sans perdre une seconde, les trois Fyros se précipitèrent vers eux. Xynala attrapa la fillette, Varran la mère et le garçon. Bélénor, quant à lui, enfila sa paire d’amplificateurs puis soutint la mektoubière de ses soins. L’armure de la vénérable Fyrosse, ainsi que celle de son mektoub, étaient écaillées de toute part. La monture semblait même gravement blessée. Pour autant, cela n’empêchait pas le brave animal de porter le corps d’un homin à l’aide de sa puissante trompe. Finalement, grâce au soutien magique de Bélénor, la générale réussit à achever l’un des deux monstres d’un coup de pique bien placé. Et tandis que le groupe arrivait finalement à l’entrée de la place Hempios, un étrange sifflement retentit. Un flash de lumière plus tard, le dernier kincher s’effondra dans la sciure, le crâne transpercé. Ne comprenant pas ce qui venait de se passer, Bélénor se retourna vers la grande arche racinaire. Face à lui, un agent de la Karavan pointait le bras droit sur la carcasse de la créature. Le projectile lumineux avait été émis par l’étrange appareil qui équipait son avant-bras. |
C’était la première fois que Bélénor observait d’aussi près un agent de la Karavan. Mesurant environ un mètre soixante, l’hominoïde était vêtu d’une combinaison intégrale laissant apercevoir des formes féminines, mais ne dévoilant aucun centimètre carré de peau. À ce vêtement serré était associé un voile accroché au niveau du bassin et une capuche recouvrant le casque de l’individu. Un casque constitué d’une large visière blanche et de ce qui semblait être un masque respiratoire. À côté de l’agent, plusieurs autres, dont certains à la carrure plus masculine, scrutaient en silence la bataille céleste. Le Fyros contempla quelques secondes les êtres mystérieux puis ressentit soudainement une étrange pression psychique. La tireuse s’était tournée vers lui et semblait désormais le fixer. Aussitôt, Bélénor détourna le regard et s’avança sous l’arche. Comme Melkiar et Brandille lui avaient un jour dit, les agents de la Karavan dégageaient une aura surnaturelle, à la fois terrifiante et fascinante. Dorénavant, il comprenait. Et sans aucun doute, la sensation était semblable à celle qu’il avait ressentie les rares fois où ses yeux s’étaient posés sur l’Empereur Thesop le Fratricide, comme cette fois-là sur la tribune des vainqueurs, après sa victoire aux Jeux de l’Académie. Imaginant son amie contrainte par plusieurs de ces agents, le Fyros sentit la panique l’assaillir à nouveau. En cet instant, toutes ses pensées étaient tournées vers Brandille. En vie, Brandille l’était. Il le sentait. Mais son amie était-elle libre ? Il le fallait… Sa promesse devait être tenue. | C’était la première fois que Bélénor observait d’aussi près un agent de la Karavan. Mesurant environ un mètre soixante, l’hominoïde était vêtu d’une combinaison intégrale laissant apercevoir des formes féminines, mais ne dévoilant aucun centimètre carré de peau. À ce vêtement serré était associé un voile accroché au niveau du bassin et une capuche recouvrant le casque de l’individu. Un casque constitué d’une large visière blanche et de ce qui semblait être un masque respiratoire. À côté de l’agent, plusieurs autres, dont certains à la carrure plus masculine, scrutaient en silence la bataille céleste. Le Fyros contempla quelques secondes les êtres mystérieux puis ressentit soudainement une étrange pression psychique. La tireuse s’était tournée vers lui et semblait désormais le fixer. Aussitôt, Bélénor détourna le regard et s’avança sous l’arche. Comme Melkiar et Brandille lui avaient un jour dit, les agents de la Karavan dégageaient une aura surnaturelle, à la fois terrifiante et fascinante. Dorénavant, il comprenait. Et sans aucun doute, la sensation était semblable à celle qu’il avait ressentie les rares fois où ses yeux s’étaient posés sur l’Empereur Thesop le Fratricide, comme cette fois-là sur la tribune des vainqueurs, après sa victoire aux Jeux de l’Académie. Imaginant son amie contrainte par plusieurs de ces agents, le Fyros sentit la panique l’assaillir à nouveau. En cet instant, toutes ses pensées étaient tournées vers Brandille. En vie, Brandille l’était. Il le sentait. Mais son amie était-elle libre ? Il le fallait… Sa promesse devait être tenue. | ||
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Instinctivement, la Fyrosse accentua la pression de l’étreinte. Sa voix était nouée par l'émotion : | Instinctivement, la Fyrosse accentua la pression de l’étreinte. Sa voix était nouée par l'émotion : | ||
− | « Tisse s’est sacrifiée pour me sauver. Tout est allé très vite, je n’ai rien pu | + | « Tisse s’est sacrifiée pour me sauver. Tout est allé très vite, je n’ai rien pu faire… » |
Un voile de tristesse traversa le regard de Melkiar, bientôt remplacé par une lueur réconfortante. | Un voile de tristesse traversa le regard de Melkiar, bientôt remplacé par une lueur réconfortante. | ||
Строка 154: | Строка 154: | ||
Melkiar soupira et desserra son étreinte, au grand dam de Bélénor et Xynala. D’un large signe de main, le chef de tribu désigna ses camarades. | Melkiar soupira et desserra son étreinte, au grand dam de Bélénor et Xynala. D’un large signe de main, le chef de tribu désigna ses camarades. | ||
− | « Tous ces valeureux soldats sont des membres de ma tribu, dont je vous ferai la présentation plus tard. Ils vous connaissent, je leur ai beaucoup parlé de vous. Comme prévu, nous nous apprêtions à rencontrer l’Empereur Cerakos II, afin de discuter de la situation politique du désert occidental. Puis les tuyères de kün-trazen ont grondé. Les créatures volantes cracheuses de feu sont apparues au moment où le héraut de | + | « Tous ces valeureux soldats sont des membres de ma tribu, dont je vous ferai la présentation plus tard. Ils vous connaissent, je leur ai beaucoup parlé de vous. Comme prévu, nous nous apprêtions à rencontrer l’Empereur Cerakos II, afin de discuter de la situation politique du désert occidental. Puis les tuyères de kün-trazen ont grondé. Les créatures volantes cracheuses de feu sont apparues au moment où le héraut de l’Empereur arrivait en bas de l’escalier menant au Palais. |
— Ce sont elles qui ont attaqué le Palais ? » questionna Xynala en pointant du doigt les importants dégâts occasionnés au bâtiment phare. | — Ce sont elles qui ont attaqué le Palais ? » questionna Xynala en pointant du doigt les importants dégâts occasionnés au bâtiment phare. | ||
Строка 198: | Строка 198: | ||
« Peu m’importe », finit-il par trancher, avant de faire volte-face en direction du Palais Impérial, suivi par ses sbires. | « Peu m’importe », finit-il par trancher, avant de faire volte-face en direction du Palais Impérial, suivi par ses sbires. | ||
− | C’est ainsi que les quatre amis quittèrent le champ de linceuls pour suivre les agents de la Karavan. Avant de partir, Melkiar ordonna à ses autres compagnons de brûler le corps de l'homine auprès de laquelle ses amis l'avaient trouvé agenouillé. Le varinx noir, qui avait suivi le groupe, ne lâchait pas Melkiar d’une semelle. Méfiant, Bélénor observait le prédateur du coin l'œil. | + | C’est ainsi que les quatre amis quittèrent le champ de linceuls pour suivre les agents de la Karavan. Avant de partir, Melkiar ordonna à ses autres compagnons de brûler le corps de l'homine auprès de laquelle ses amis l'avaient trouvé agenouillé. Le varinx noir, qui avait suivi le groupe, ne lâchait pas Melkiar d’une semelle. Méfiant, Bélénor observait le prédateur du coin de l'œil. |
« Ne t’inquiète pas Bélénor, il est inoffensif, dit son ami en caressant la grosse tête de l’animal. Comme tu le sais, ma tribu élève des varinx depuis toujours. Celui-ci s’appelle Krodaken. Il est né il y trois ans, juste après le décès de mon père. Une brave bête. | « Ne t’inquiète pas Bélénor, il est inoffensif, dit son ami en caressant la grosse tête de l’animal. Comme tu le sais, ma tribu élève des varinx depuis toujours. Celui-ci s’appelle Krodaken. Il est né il y trois ans, juste après le décès de mon père. Une brave bête. | ||
Строка 222: | Строка 222: | ||
Bras écartés et paumes tournées vers l’arrière, Melkiar poussa ses amis à reculer. Comprenant que les homins n’allaient pas leur obéir sagement, plusieurs agents décrochèrent de leur ceinture un bâton gris semblable à une matraque, dont l’extrémité se chargea aussitôt d’électricité. Puis, ils s’avancèrent. Simultanément, le véhicule se posa derrière les quatre Fyros dans un vrombissement sourd. En forme de croissant, il devait mesurer dans les vingt mètres de large. Derrière le nuage de sciure que venait de soulever la descente de la machine, une porte coulissa alors de bas en haut, et une petite rampe se déploya jusqu’au sol. Deux autres agents sortirent de la navette occultée par la poussière. Les homins étaient désormais encerclés. | Bras écartés et paumes tournées vers l’arrière, Melkiar poussa ses amis à reculer. Comprenant que les homins n’allaient pas leur obéir sagement, plusieurs agents décrochèrent de leur ceinture un bâton gris semblable à une matraque, dont l’extrémité se chargea aussitôt d’électricité. Puis, ils s’avancèrent. Simultanément, le véhicule se posa derrière les quatre Fyros dans un vrombissement sourd. En forme de croissant, il devait mesurer dans les vingt mètres de large. Derrière le nuage de sciure que venait de soulever la descente de la machine, une porte coulissa alors de bas en haut, et une petite rampe se déploya jusqu’au sol. Deux autres agents sortirent de la navette occultée par la poussière. Les homins étaient désormais encerclés. | ||
− | « Obéissons, | + | « Obéissons, Melkiar… On n’a pas le choix, murmura Xynala. |
— Tu comptes vraiment les laisser triturer ton esprit ? Ils sont certainement capables de réécrire nos pensées. C’est trop dangereux. » | — Tu comptes vraiment les laisser triturer ton esprit ? Ils sont certainement capables de réécrire nos pensées. C’est trop dangereux. » | ||
Строка 272: | Строка 272: | ||
« Cinquième commandement de Jena : ''Dans les entrailles d’Atys tu ne descendras point, pour que la Sainte Lumière ne quitte point ton cœur, et que les Ténèbres du Dragon ne dévorent point ton âme.'' Or, alors qu'ils s'étaient enfoncés plus profondément que jamais dans les Mines d’Ambre de Coriolis, des mineurs fyros ont hier découvert et attaqué un nid de kitins. Aujourd’hui, c’est toute l’hominité qui en paie le prix ! » | « Cinquième commandement de Jena : ''Dans les entrailles d’Atys tu ne descendras point, pour que la Sainte Lumière ne quitte point ton cœur, et que les Ténèbres du Dragon ne dévorent point ton âme.'' Or, alors qu'ils s'étaient enfoncés plus profondément que jamais dans les Mines d’Ambre de Coriolis, des mineurs fyros ont hier découvert et attaqué un nid de kitins. Aujourd’hui, c’est toute l’hominité qui en paie le prix ! » | ||
− | À ces mots, le cœur de Bélénor se souleva et ses genoux plièrent sous son poids. Non pas à cause de la détonation vocale, mais en raison de la signification du discours prononcé. Car il a six ans déjà, les Mines d’Ambre de Coriolis avaient été rachetées par Tiralion Nebius. Son père qui, poussé par la quête du profit, avait ordonné à ses Têtes de Pioche d’augmenter le rendement, en dépit des consignes de sécurité et des enseignements de l’Histoire. Ainsi, après le terrible incendie qui avait ravagé le Désert en 2435 et causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de Fyros, les Mines d’Ambre se retrouvaient au cœur d’une nouvelle catastrophe écologique. Et cette fois-ci, son père en était le responsable. Son nom serait à jamais associé à cette tragédie. Les yeux exorbités et la mâchoire serrée, Bélénor agrippa son visage et enfonça ses ongles dans sa peau. Ce n’était pas possible. Cette journée n’était qu’un interminable cauchemar, duquel il allait bientôt se réveiller. Il le fallait. Il ne pouvait en être autrement. | + | À ces mots, le cœur de Bélénor se souleva et ses genoux plièrent sous son poids. Non pas à cause de la détonation vocale, mais en raison de la signification du discours prononcé. Car il y a six ans déjà, les Mines d’Ambre de Coriolis avaient été rachetées par Tiralion Nebius. Son père qui, poussé par la quête du profit, avait ordonné à ses Têtes de Pioche d’augmenter le rendement, en dépit des consignes de sécurité et des enseignements de l’Histoire. Ainsi, après le terrible incendie qui avait ravagé le Désert en 2435 et causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de Fyros, les Mines d’Ambre se retrouvaient au cœur d’une nouvelle catastrophe écologique. Et cette fois-ci, son père en était le responsable. Son nom serait à jamais associé à cette tragédie. Les yeux exorbités et la mâchoire serrée, Bélénor agrippa son visage et enfonça ses ongles dans sa peau. Ce n’était pas possible. Cette journée n’était qu’un interminable cauchemar, duquel il allait bientôt se réveiller. Il le fallait. Il ne pouvait en être autrement. |
« Mon ami, relève-toi. Je sais à quoi tu penses, alors n’oublie pas : tu n’es pas ton père. Tu m’entends, Bélénor ? » | « Mon ami, relève-toi. Je sais à quoi tu penses, alors n’oublie pas : tu n’es pas ton père. Tu m’entends, Bélénor ? » | ||
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— Pour ce faire, vous emprunterez les tunnels d’évacuation du Palais, continua l’agente de sa voix grésillante et monocorde. Ceux-là même qui traversent la Dorsale du Dragon en direction du nord-ouest. Une fois le désert septentrional atteint, vous vous dirigerez vers l’arc-en-ciel que vous pourrez alors apercevoir cinquante kilomètres au nord. Il sera votre phare. Le valeureux Empereur Cerakos II mènera cette expédition, accompagné de puissants soldats de la Karavan. Ce n’est qu’une fois arrivés sur place que vous serez transportés dans… » | — Pour ce faire, vous emprunterez les tunnels d’évacuation du Palais, continua l’agente de sa voix grésillante et monocorde. Ceux-là même qui traversent la Dorsale du Dragon en direction du nord-ouest. Une fois le désert septentrional atteint, vous vous dirigerez vers l’arc-en-ciel que vous pourrez alors apercevoir cinquante kilomètres au nord. Il sera votre phare. Le valeureux Empereur Cerakos II mènera cette expédition, accompagné de puissants soldats de la Karavan. Ce n’est qu’une fois arrivés sur place que vous serez transportés dans… » | ||
− | Et le ciel explosa. Une déflagration assourdissante accompagnée d’une vague de chaleur balaya Fyre dans son ensemble. Bélénor, qui faillit perdre à nouveau l’équilibre, s’accrocha fermement au bras de Melkiar. Dans le ciel de Fyre, le monumental navire volant de la Karavan, désormais fumant et rongé par les flammes, était en train de chuter lentement vers les Portes Sud. Victorieux, les milliers de kitins survivants ne prirent pas une seconde de répit et fondirent aussitôt vers le | + | Et le ciel explosa. Une déflagration assourdissante accompagnée d’une vague de chaleur balaya Fyre dans son ensemble. Bélénor, qui faillit perdre à nouveau l’équilibre, s’accrocha fermement au bras de Melkiar. Dans le ciel de Fyre, le monumental navire volant de la Karavan, désormais fumant et rongé par les flammes, était en train de chuter lentement vers les Portes Sud. Victorieux, les milliers de kitins survivants ne prirent pas une seconde de répit et fondirent aussitôt vers le Palais. Immédiatement, les engins de la Karavan en lévitation au-dessus de la place se répartirent en cercle, face à la paroi d’écorce la délimitant, et larguèrent d’épais pylônes qui vinrent se planter fermement dans le sol. Une fois la manœuvre terminée, les étranges appareils se mirent à siffler bruyamment, et quelques secondes plus tard, un gigantesque dôme diaphane et bleuté se matérialisa autour et au-dessus de la place. Le véhicule en forme de croissant posé à côté de Varran et Xynala décolla sur-le-champ, et les agents qui les entouraient partirent à toute vitesse dans différentes directions, comme chacun de ceux qui peuplaient les alentours du Palais. La voix surnaturelle de l’agente vêtue de blanc tonna à nouveau. |
« Enfants de Jena, le temps joue contre nous, cette protection ne durera pas éternellement ! Je vous exhorte donc d’obéir à votre Empereur ! La survie de votre civilisation en dépend ! Que les enfants et les citoyens sélectionnés embarquent immédiatement, et que les autres rejoignent les tunnels d’évacuation du Palais ! » | « Enfants de Jena, le temps joue contre nous, cette protection ne durera pas éternellement ! Je vous exhorte donc d’obéir à votre Empereur ! La survie de votre civilisation en dépend ! Que les enfants et les citoyens sélectionnés embarquent immédiatement, et que les autres rejoignent les tunnels d’évacuation du Palais ! » | ||
− | Partout sur la place, un immense branle-bas de combat se déclencha. L’Empereur, qui venait d’être rejoint par son épouse et sa sœur, serra chacune d’elle dans ses bras. Puis, il caressa les cheveux duveteux de son fils. Malheureusement, les adieux ne purent s’éterniser, et à peine une étreinte plus tard, les deux Fyrosses descendaient l’escalier en toute hâte. Tout le monde savait que l’Impératrice Lydia, mais surtout Leanon, la fille cadette de feu | + | Partout sur la place, un immense branle-bas de combat se déclencha. L’Empereur, qui venait d’être rejoint par son épouse et sa sœur, serra chacune d’elle dans ses bras. Puis, il caressa les cheveux duveteux de son fils. Malheureusement, les adieux ne purent s’éterniser, et à peine une étreinte plus tard, les deux Fyrosses descendaient l’escalier en toute hâte. Tout le monde savait que l’Impératrice Lydia, mais surtout Leanon, la fille cadette de feu Empereur Krospas, ne rejoignaient pas les transporteurs par peur des kitins, mais par devoir. Car s’il devait arriver quelque chose à Cerakos II, la lignée impériale serait ainsi préservée. Tandis que de nombreux Fyros commençaient déjà à grimper les marches en direction du Palais, Melkiar s’avança vers l’Empereur. Les deux homins n’avaient qu’un an d’écart. |
« Mon sharükos, pardonne-moi, mais je ne peux t’obéir. J’ai rejoint Fyre pour discuter avec toi de l’avenir des tribus du désert occidental. Nombreux sont ceux qui attendent mon retour. Il est impensable que je les abandonne. | « Mon sharükos, pardonne-moi, mais je ne peux t’obéir. J’ai rejoint Fyre pour discuter avec toi de l’avenir des tribus du désert occidental. Nombreux sont ceux qui attendent mon retour. Il est impensable que je les abandonne. | ||
Строка 306: | Строка 306: | ||
« Que la Mère de l’Hominité pardonne vos blasphèmes et votre arrogance, homin, et qu’elle vous donne la force de mener à bien votre quête. Trouvez les survivants, et réfugiez-vous loin des kitins et des bombardements. Car quelle que soit la manière dont mes mots ont été interprétés, sachez que Jena porte dans son cœur chacun d’entre vous. Des plus magnifiques de ses héritiers aux plus faibles de ses rejetons. Votre réussite sera donc célébrée, autant que votre échec sera pleuré. Adieu. » | « Que la Mère de l’Hominité pardonne vos blasphèmes et votre arrogance, homin, et qu’elle vous donne la force de mener à bien votre quête. Trouvez les survivants, et réfugiez-vous loin des kitins et des bombardements. Car quelle que soit la manière dont mes mots ont été interprétés, sachez que Jena porte dans son cœur chacun d’entre vous. Des plus magnifiques de ses héritiers aux plus faibles de ses rejetons. Votre réussite sera donc célébrée, autant que votre échec sera pleuré. Adieu. » | ||
− | Bélénor, qui n'avait que distraitement écouté les échanges entre l’Empereur, Melkiar et l’agente, regardait ses pieds d’un air hagard, incapable de penser à autre chose qu’à son père. Peu auparavant, en priant les Kamis face à l’essaim qui déferlait des Portes Sud, il avait eu une pensée affectueuse à son égard. Chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps. Désormais, il ne cessait de réprimer à grand peine une nausée. L’Empereur salua Melkiar, lui adressa quelques dernières paroles, puis grimpa les marches qui le séparaient du Palais. De longues minutes passèrent ainsi, durant lesquelles Melkiar, posté au milieu de l’escalier et rejoint par Xynala, Varran et les membres de sa tribu, tenta de convaincre d’autres homins et homines de le suivre. À sa grande surprise, nombreux furent ceux qui acceptèrent, qu’ils soient soldats ou de simples civils. Ils recroisèrent la générale Euriyaseus Icaron, qui, n’ayant évidemment pas consenti à gagner la place de choix qui lui avait été réservée dans l’un des transporteurs, leur promit de faire tout son possible pour protéger l’Empereur et sécuriser le lieu de repli en attendant leur retour. Toujours perdu dans ses pensées, Bélénor regardait les événements se dérouler devant ses yeux, apathique. Il ne réagit même pas lorsque Varran insulta longuement son père, et osa même, dans l'état second où l'avait plongé sa colère, questionner une fois de plus sa responsabilité dans la mort de Garius. Xynala et Melkiar blâmèrent aussitôt Varran, mais à nouveau, Bélénor ne réagit pas. Ce n’est que bien plus tard, alors que le gros des réfugiés avait finalement rejoint le Palais et que le dôme d’énergie commençait légèrement à faiblir, qu’une voix connue parvint enfin à éveiller son attention. | + | Bélénor, qui n'avait que distraitement écouté les échanges entre l’Empereur, Melkiar et l’agente, regardait ses pieds d’un air hagard, incapable de penser à autre chose qu’à son père. Peu auparavant, en priant les Kamis face à l’essaim qui déferlait des Portes Sud, il avait eu une pensée affectueuse à son égard. Chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps. Désormais, il ne cessait de réprimer à grand-peine une nausée. L’Empereur salua Melkiar, lui adressa quelques dernières paroles, puis grimpa les marches qui le séparaient du Palais. De longues minutes passèrent ainsi, durant lesquelles Melkiar, posté au milieu de l’escalier et rejoint par Xynala, Varran et les membres de sa tribu, tenta de convaincre d’autres homins et homines de le suivre. À sa grande surprise, nombreux furent ceux qui acceptèrent, qu’ils soient soldats ou de simples civils. Ils recroisèrent la générale Euriyaseus Icaron, qui, n’ayant évidemment pas consenti à gagner la place de choix qui lui avait été réservée dans l’un des transporteurs, leur promit de faire tout son possible pour protéger l’Empereur et sécuriser le lieu de repli en attendant leur retour. Toujours perdu dans ses pensées, Bélénor regardait les événements se dérouler devant ses yeux, apathique. Il ne réagit même pas lorsque Varran insulta longuement son père, et osa même, dans l'état second où l'avait plongé sa colère, questionner une fois de plus sa responsabilité dans la mort de Garius. Xynala et Melkiar blâmèrent aussitôt Varran, mais à nouveau, Bélénor ne réagit pas. Ce n’est que bien plus tard, alors que le gros des réfugiés avait finalement rejoint le Palais et que le dôme d’énergie commençait légèrement à faiblir, qu’une voix connue parvint enfin à éveiller son attention. |
« Jeune maître, c’est bien toi ? » | « Jeune maître, c’est bien toi ? » | ||
Строка 318: | Строка 318: | ||
« Bélénor. Si tu souhaites rejoindre ta mère, je comprendrai parfaitement. J’aurais tant voulu passer plus de temps avec la mienne… » | « Bélénor. Si tu souhaites rejoindre ta mère, je comprendrai parfaitement. J’aurais tant voulu passer plus de temps avec la mienne… » | ||
− | Alors, Bélénor comprit que l'homine aux cheveux noirs devant laquelle il avait retrouvé son ami agenouillé, dans le champ de linceuls, n’était | + | Alors, Bélénor comprit que l'homine aux cheveux noirs devant laquelle il avait retrouvé son ami agenouillé, dans le champ de linceuls, n’était autre que la mère de Melkiar. Trop concentré sur ses peurs, le Fyros avait profondément manqué d’empathie, et ne s’était même pas intéressé à l’identité de la défunte. Successivement, Bélénor fixa Penala, Melkiar, Xynala, le fusil de Tisse et Varran, en qui il reconnut Garius. Et puis soudainement, le visage de Brandille lui apparut. Sa chère amie, qui lui avait fait la promesse de revenir. Sa chère amie, de qui il serait à jamais séparé s’il fuyait loin de Fyre. |
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Adossé contre la paroi d’écorce de l’étroit tunnel, Bélénor buvait son bouillon en silence. Bien qu'il l'ait laissée entre de bonnes mains, quitter Penala lui avait assurément été douloureux. Mais abandonner Brandille était inconcevable. De plus, rien n’excluait que le Fyros retrouvât d’ici peu sa nourrice, sa mère, ou encore les amphithéâtres de l’Académie. Peut-être que cet essaim allait être endigué par la Karavan sans que Fyre ne soit complètement détruite, peut-être que les Kamis réapparaîtraient miraculeusement, ou dans le pire des cas, peut-être que tous se rejoindraient autre part. Loin de leur chez-soi certes, mais réunis et vivants. C’était d’ailleurs plus ou moins le plan : faire un grand tour du Désert, rassembler les survivants, puis rejoindre ce mystérieux « arc-en-ciel » dont l’agente vêtue de blanc avait approximativement indiqué la position, et qui devrait les emmener loin des kitins, dans les Primes Racines, le temps que les créatures soient éliminées par le Feu Stellaire de la Karavan. Cela dit, après dix jours à crapahuter dans les galeries qui tapissaient les profondeurs de Fyre, sous la crainte permanente d’être repéré par une patrouille de kitins ou de périr dans un éboulement, le Fyros regrettait déjà le confort du manoir familial. Lequel, d'ailleurs, était peut-être à cette heure déjà réduit en poussière… Se remémorant l'époque où les massacres n'étaient que fiction, il s'imaginait relisant ''La Guerre Sacrée'', confortablement installé dans le second salon. Ce salon qu’il affectionnait particulièrement, et dans lequel son père adorait lui aussi se prélasser… Bélénor fixa quelques instants le reflet que lui renvoyait le bouillon et fut pris d’une nouvelle nausée. Physiquement, il lui ressemblait tant… Le ventre noué et incapable d’ingurgiter quoi que ce soit d’autre, le Fyros proposa son bol à Messen Dyn, secouru il y a deux jours dans les ruines de son petit temple. Le vieux moine kamiste sourit à son jeune adepte, accepta la précieuse nourriture, et posa le parchemin sur lequel il était en train d’écrire. | Adossé contre la paroi d’écorce de l’étroit tunnel, Bélénor buvait son bouillon en silence. Bien qu'il l'ait laissée entre de bonnes mains, quitter Penala lui avait assurément été douloureux. Mais abandonner Brandille était inconcevable. De plus, rien n’excluait que le Fyros retrouvât d’ici peu sa nourrice, sa mère, ou encore les amphithéâtres de l’Académie. Peut-être que cet essaim allait être endigué par la Karavan sans que Fyre ne soit complètement détruite, peut-être que les Kamis réapparaîtraient miraculeusement, ou dans le pire des cas, peut-être que tous se rejoindraient autre part. Loin de leur chez-soi certes, mais réunis et vivants. C’était d’ailleurs plus ou moins le plan : faire un grand tour du Désert, rassembler les survivants, puis rejoindre ce mystérieux « arc-en-ciel » dont l’agente vêtue de blanc avait approximativement indiqué la position, et qui devrait les emmener loin des kitins, dans les Primes Racines, le temps que les créatures soient éliminées par le Feu Stellaire de la Karavan. Cela dit, après dix jours à crapahuter dans les galeries qui tapissaient les profondeurs de Fyre, sous la crainte permanente d’être repéré par une patrouille de kitins ou de périr dans un éboulement, le Fyros regrettait déjà le confort du manoir familial. Lequel, d'ailleurs, était peut-être à cette heure déjà réduit en poussière… Se remémorant l'époque où les massacres n'étaient que fiction, il s'imaginait relisant ''La Guerre Sacrée'', confortablement installé dans le second salon. Ce salon qu’il affectionnait particulièrement, et dans lequel son père adorait lui aussi se prélasser… Bélénor fixa quelques instants le reflet que lui renvoyait le bouillon et fut pris d’une nouvelle nausée. Physiquement, il lui ressemblait tant… Le ventre noué et incapable d’ingurgiter quoi que ce soit d’autre, le Fyros proposa son bol à Messen Dyn, secouru il y a deux jours dans les ruines de son petit temple. Le vieux moine kamiste sourit à son jeune adepte, accepta la précieuse nourriture, et posa le parchemin sur lequel il était en train d’écrire. | ||
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