Внутреннее тестирование Вики/XI — различия между версиями
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Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor fût déconcerté par la manœuvre effectuée par son amie au beau milieu d’une discussion, il fût surtout surpris de n'avoir presque pas ressenti de pression sur ses épaules. Définitivement, la Sève qui traversait Brandille n’avait rien de comparable à celle qui parcourait les autres homins, Bélénor en était persuadé. Le Fyros s’était par le passé posé beaucoup de questions à ce propos. Si son amie restait énigmatique quant à sa petite enfance, et s’amusait à raconter différentes histoires aux différentes personnes qui la questionnaient, un élément semblait pourtant revenir régulièrement. En effet, Brandille faisait souvent référence aux Terres d’Orages, cette mystérieuse contrée située à l’Est de la Grande Mer, et dont la titanesque et infinie tempête qui y roulait sans cesse empêchait toute exploration. Si les échanges entre la Fédération de Trykoth et l’Empire Fyros étaient monnaie courante depuis la construction de l’Aqueduc, et s'il lui arrivait parfois de croiser des Trykers à Fyre, Bélénor n’avait jamais entendu parler d’homins installés dans les Terres d’Orages. Pour finir, Brandille n’avait jamais expliqué clairement la raison de sa présence à Fyre. Depuis qu’il connaissait son amie, il l’avait toujours vue habiter l’orphelinat de la capitale. Le mystère restait donc entier, même tant d'années après leur rencontre. | Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor fût déconcerté par la manœuvre effectuée par son amie au beau milieu d’une discussion, il fût surtout surpris de n'avoir presque pas ressenti de pression sur ses épaules. Définitivement, la Sève qui traversait Brandille n’avait rien de comparable à celle qui parcourait les autres homins, Bélénor en était persuadé. Le Fyros s’était par le passé posé beaucoup de questions à ce propos. Si son amie restait énigmatique quant à sa petite enfance, et s’amusait à raconter différentes histoires aux différentes personnes qui la questionnaient, un élément semblait pourtant revenir régulièrement. En effet, Brandille faisait souvent référence aux Terres d’Orages, cette mystérieuse contrée située à l’Est de la Grande Mer, et dont la titanesque et infinie tempête qui y roulait sans cesse empêchait toute exploration. Si les échanges entre la Fédération de Trykoth et l’Empire Fyros étaient monnaie courante depuis la construction de l’Aqueduc, et s'il lui arrivait parfois de croiser des Trykers à Fyre, Bélénor n’avait jamais entendu parler d’homins installés dans les Terres d’Orages. Pour finir, Brandille n’avait jamais expliqué clairement la raison de sa présence à Fyre. Depuis qu’il connaissait son amie, il l’avait toujours vue habiter l’orphelinat de la capitale. Le mystère restait donc entier, même tant d'années après leur rencontre. | ||
− | Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à | + | Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à sa hauteur et Melkiar ralentit. Bélénor se raidit. |
« Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ? | « Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ? | ||
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« Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? » | « Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? » | ||
− | Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival | + | Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival la cueillait d’un coup de pied retourné dévastateur : face à un tel adversaire, innover était essentiel. La pointe de la botte s’enfonça dans son rein droit, et elle fût propulsée de plusieurs mètres en arrière. Avantagé, Melkiar se précipita vers la Fyrosse, désormais couchée dans la sciure. Infusant de la Sève au niveau de ses côtes cassées, Xynala se releva aussi vite qu’elle put. Malheureusement, elle n’eut pas le temps d’anticiper le lancé de rondache de Melkiar. Le projectile percuta violemment son bras droit et sa massue voltigea. Le guerrier arriva au corps-à-corps et une longue passe d’armes débuta, durant laquelle Melkiar prit progressivement l’ascendant. Plusieurs minutes passèrent ainsi, et finalement, le guerrier porta un coup crucial à son adversaire : sa hachette se ficha en profondeur dans la cuisse gauche de Xynala dont la jambe s’écroula instantanément. Dégainant une dague de sa ceinture, bien décidé à égorger sa rivale afin de pousser un soigneur à intervenir, Melkiar crut la victoire à portée de main. Mais contre toute attente, la Fyrosse poussa sur sa jambe valide et sa massue devenue béquille pour se relever. Si cela ne fit qu’accentuer la gravité de sa blessure, elle profita de l’effet pour asséner un violent coup de tête à son rival qui manqua d’en perdre l’équilibre. Et avant même que le guerrier ne puisse comprendre ce qui venait d’arriver, la massue de Xynala s’écrasa sur la grille de son casque, qui s’enfonça profondément dans son visage. |
Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar fût totalement soigné, Xynala se redressa, la jambe gauche vierge de toute blessure. Désormais armée d’une massue et d’une hachette, elle était aussi toujours équipée de son casque. Melkiar était quant à lui visage découvert, et armé d'une simple dague. Si Xynala avait clairement l’avantage, le regard déterminé que lui envoya Melkiar lui rappela de ne pas le sous-estimer. Durant un petit moment, les deux adversaires se jaugèrent. Apparemment touchée par les échos du duel mental, la foule se calma soudainement. La tension était palpable dans tout le Colisée. De longues secondes passèrent ainsi, comme si le temps était suspendu. Et puis, finalement, Melkiar fondit sur sa rivale. | Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar fût totalement soigné, Xynala se redressa, la jambe gauche vierge de toute blessure. Désormais armée d’une massue et d’une hachette, elle était aussi toujours équipée de son casque. Melkiar était quant à lui visage découvert, et armé d'une simple dague. Si Xynala avait clairement l’avantage, le regard déterminé que lui envoya Melkiar lui rappela de ne pas le sous-estimer. Durant un petit moment, les deux adversaires se jaugèrent. Apparemment touchée par les échos du duel mental, la foule se calma soudainement. La tension était palpable dans tout le Colisée. De longues secondes passèrent ainsi, comme si le temps était suspendu. Et puis, finalement, Melkiar fondit sur sa rivale. |
Версия 14:00, 11 февраля 2022
“Dans leurs navires volants,
Esseulés et affamés,
Guidés par le chant du vent,
Ont trouvé astre à leur pied.
Dans la nuit interminable,
Pèlerins et orphelins,
De leurs pouvoirs ineffables,
Ont fait germer le matin.
Dans leur fabrique à idées,
Arrogants et impatients,
Ont oublié le passé,
Ont payé le prix du sang.
Dans leurs barques vacillantes,
Visionnaires et tortionnaires,
De leur mains sanguinolentes,
Ont enfanté des chimères.— Bélénor Nébius, narrateur
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