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Car le conflit qui opposait la tribu au reste du pays était avant tout religieux. Certes, tous les Zoraïs vénéraient les [[Kamis]], de mystérieuses entités spirituelles protectrices des [[Écosystème|écosystèmes]]. Capables de changer d’apparence à volonté et de voyager sans contrainte physique, ces gardiens divins s’assuraient en permanence que personne ne compromette le fragile équilibre d’[[Atys]], la planète végétale où tous coexistaient. Bien que discrets, ils entretenaient d’étroites relations avec les homins, tant que ceux-ci se montraient respectueux de la nature. Parmi les différents peuples homins, les Zoraïs étaient de loin les plus réceptifs à la magie des Kamis. Déjà pourvus d’une grande taille et d’une peau bleue, qui les distinguaient du reste de l’hominité, un masque osseux et cornu leur poussait en outre sur le visage, depuis leur front, dans leur adolescence. Ce masque représentait l’âme véritable de son porteur et témoignait du lien unique qu’il entretenait avec les Kamis. Pourtant, si chaque Zoraï vénérait les Kamis, tous n’étaient pas d’accord quant à l’identité du Kami Suprême. Pour la majorité des Zoraïs, les Kamis servaient [[Jena]], la Déesse de l'Astre du Jour et la Mère de l’Hominité. Pour la tribu dissidente, Jena était une déesse usurpatrice venue du ciel, étrangère à Atys, et lui voulant du mal. Selon eux, le seul et unique Kami Suprême était Ma-Duk, signifiant « Grand Masque » en langage zoraï. Il était le Grand Géniteur, endormi dans les profondeurs d’Atys. Un dieu que personne ne reconnaissait hormis eux. | Car le conflit qui opposait la tribu au reste du pays était avant tout religieux. Certes, tous les Zoraïs vénéraient les [[Kamis]], de mystérieuses entités spirituelles protectrices des [[Écosystème|écosystèmes]]. Capables de changer d’apparence à volonté et de voyager sans contrainte physique, ces gardiens divins s’assuraient en permanence que personne ne compromette le fragile équilibre d’[[Atys]], la planète végétale où tous coexistaient. Bien que discrets, ils entretenaient d’étroites relations avec les homins, tant que ceux-ci se montraient respectueux de la nature. Parmi les différents peuples homins, les Zoraïs étaient de loin les plus réceptifs à la magie des Kamis. Déjà pourvus d’une grande taille et d’une peau bleue, qui les distinguaient du reste de l’hominité, un masque osseux et cornu leur poussait en outre sur le visage, depuis leur front, dans leur adolescence. Ce masque représentait l’âme véritable de son porteur et témoignait du lien unique qu’il entretenait avec les Kamis. Pourtant, si chaque Zoraï vénérait les Kamis, tous n’étaient pas d’accord quant à l’identité du Kami Suprême. Pour la majorité des Zoraïs, les Kamis servaient [[Jena]], la Déesse de l'Astre du Jour et la Mère de l’Hominité. Pour la tribu dissidente, Jena était une déesse usurpatrice venue du ciel, étrangère à Atys, et lui voulant du mal. Selon eux, le seul et unique Kami Suprême était Ma-Duk, signifiant « Grand Masque » en langage zoraï. Il était le Grand Géniteur, endormi dans les profondeurs d’Atys. Un dieu que personne ne reconnaissait hormis eux. | ||
− | Mais la discordance ne s'arrêtait pas là. La Théocratie Zoraï, devenue particulièrement isolationniste au cours du dernier siècle, avait construit la [[Grand Mur|Grande Muraille]], gigantesque édifice protégeant les frontières de la Jungle de tout contact étranger. Pourtant, cette Grande Muraille n'avait jamais empêché la Théocratie de maintenir ses relations avec la [[Karavan]], un étrange groupe d’hominoïdes vêtus de la tête aux pieds de surprenantes armures noires et usant d’instruments prodigieux. Ces singulières entités, dont personne ne connaissait la véritable nature, vivaient dans le ciel d’Atys. | + | Mais la discordance ne s'arrêtait pas là. La Théocratie Zoraï, devenue particulièrement isolationniste au cours du dernier siècle, avait construit la [[Grand Mur|Grande Muraille]], gigantesque édifice protégeant les frontières de la Jungle de tout contact étranger. Pourtant, cette Grande Muraille n'avait jamais empêché la Théocratie de maintenir ses relations avec la [[Karavan]], un étrange groupe d’hominoïdes vêtus de la tête aux pieds de surprenantes armures noires et usant d’instruments prodigieux. Ces singulières entités, dont personne ne connaissait la véritable nature, vivaient dans le ciel d’Atys. Pourvus d’une technologie inconnue de tous, et voyageant à l’aide de curieux véhicules capables de vaincre la gravité, ils sillonnaient la planète afin de propager la parole et servir les intérêts de la déesse Jena. En échange de leur loyauté, la Karavan avait transmis aux Zoraïs les secrets du magnétisme et des propriétés électrostatiques, et leur avait aussi enseigné l’écriture. Si les Kamis abominaient la Karavan, et n’hésitaient pas à le faire savoir aux homins, cela n’avait pourtant jamais empêché le Conseil des Sages d’accepter leurs cadeaux, et d’utiliser encore aujourd’hui le savoir karavanier pour faire léviter les bâtiments de Zoran. Pour la tribu dissidente, en tant qu’apôtre de Jena abhorrée des Kamis, la Karavan devait être considérée comme une menace sérieuse et être combattue en conséquence. |
Là, se situaient les divergences. Des divergences qui échauffaient l’esprit du Grand Sage Min-Cho et de ses conseillers, incapables d’accepter toute critique idéologique, et qui donnaient à la tribu dissidente des envies de guerre sainte. Plutôt que de l’attaquer frontalement, craignant les prouesses de ses soldats et les mystérieux pouvoirs de Grand-Mère Bä-Bä, la Théocratie Zoraï faisait passer la tribu pour une vulgaire secte païenne auprès des peuplades de la Jungle. Ce qui avait jusqu’alors plutôt bien fonctionné. | Là, se situaient les divergences. Des divergences qui échauffaient l’esprit du Grand Sage Min-Cho et de ses conseillers, incapables d’accepter toute critique idéologique, et qui donnaient à la tribu dissidente des envies de guerre sainte. Plutôt que de l’attaquer frontalement, craignant les prouesses de ses soldats et les mystérieux pouvoirs de Grand-Mère Bä-Bä, la Théocratie Zoraï faisait passer la tribu pour une vulgaire secte païenne auprès des peuplades de la Jungle. Ce qui avait jusqu’alors plutôt bien fonctionné. |