Внутреннее тестирование Вики/XII — различия между версиями
Материал из ЭнциклопАтис
Lanstiril (обсуждение | вклад) м |
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Строка 82: | Строка 82: | ||
— Ah ! Alors je ne vais pas te faire languir plus longtemps, cher Melkiar ! » | — Ah ! Alors je ne vais pas te faire languir plus longtemps, cher Melkiar ! » | ||
− | À ces mots, Brandille s’arrêta quelques secondes. Melkiar fronça les sourcils, les deux camarades échangèrent un regard, et finalement, la nouvelle tomba. | + | À ces mots, Brandille s’arrêta quelques secondes. Melkiar fronça les sourcils, l’acrobate ouvrit grand ses yeux mauves, les deux camarades échangèrent un regard, et finalement, la nouvelle tomba. |
« Le sharükos Thesop s’est fait assassiner ! » | « Le sharükos Thesop s’est fait assassiner ! » | ||
Строка 167: | Строка 167: | ||
« Énor, allons lui parler ! » | « Énor, allons lui parler ! » | ||
− | Sans attendre, Brandille attrapa Bélénor par la main et le tira en direction de l’inconnu. Le Fyros se laissa faire, bien que paniqué à l’idée de rencontrer un Zoraï. S’il lui était déjà arrivé d’en croiser quelques rares fois dans les rues de Fyre, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux en tête-à-tête. C’était d’ailleurs le cas de la grande majorité des Fyros. En effet, il était souvent difficile d’approcher le peuple Zoraï, devenu particulièrement isolationniste avec le temps. On racontait que les Zoraïs n’avaient jamais pardonné aux armées fyrosses d’avoir assiégé Zoran sur un malentendu, en 2328, croyant que la Théocratie était l’alliée du Royaume de Matia. Il faut dire que la Grande Bibliothèque de Zoran, à l’époque composée de plusieurs milliers de volumes traitant en grande majorité des Kamis, avait été entièrement détruite par l’artillerie fyrosse… Cette erreur militaire avait convaincu la Théocratie d’étendre la construction de sa Grande Muraille à toutes les frontières de la Jungle. Une Grande Muraille que les Zoraïs refusèrent d’ouvrir aux réfugiés Trykers lorsque le Royaume de Matia envahit Trykoth trente cinq ans auparavant, et réduit en esclavage le peuple des Lacs. De quoi rendre méfiants beaucoup d’homins à l’égard des Zoraïs, donc… Bélénor, pour sa part, était bien loin de ces considérations, et souhaitait ardemment une telle rencontre. Tant qu’il en avait développé une forme de frustration. Car, à force d'écrire sur un peuple dont il n'avait jamais réellement rencontré de représentant, il craignait que sa fascination soit excessive, qu'elle confine au fétichisme racial. Lorsque les deux camarades arrivèrent au niveau du comptoir, ils comprirent que l’individu était en réalité une homine. Accoudée au bar, la Zoraï était en train de boire une soupe à l’aide d’une étrange paille. Instantanément, Bélénor tomba de passion pour sa peau bleue, mais surtout pour son masque. De forme allongée et aux cornes asymétriques, il était aussi totalement blanc. Si le Fyros était fasciné par sa forme et sa couleur, un détail l'intriguait plus que tout : sa texture. En cet instant, il aurait tout donné pour passer ses doigts sur ce visage osseux, que l'on disait être chaud et doux. Toucher ce cadeau sacré des Kamis, dont le peuple Zoraï était l’unique et chanceux propriétaire. Comprenant que son ami ne prendrait pas la parole de lui-même, Brandille prit son plus beau matéis et interpella la Zoraï. Car, si rien n'assurait qu’elle parle correctement le fyrk, la langue | + | Sans attendre, Brandille attrapa Bélénor par la main et le tira en direction de l’inconnu. Le Fyros se laissa faire, bien que paniqué à l’idée de rencontrer un Zoraï. S’il lui était déjà arrivé d’en croiser quelques rares fois dans les rues de Fyre, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux en tête-à-tête. C’était d’ailleurs le cas de la grande majorité des Fyros. En effet, il était souvent difficile d’approcher le peuple Zoraï, devenu particulièrement isolationniste avec le temps. On racontait que les Zoraïs n’avaient jamais pardonné aux armées fyrosses d’avoir assiégé Zoran sur un malentendu, en 2328, croyant que la Théocratie était l’alliée du Royaume de Matia. Il faut dire que la Grande Bibliothèque de Zoran, à l’époque composée de plusieurs milliers de volumes traitant en grande majorité des Kamis, avait été entièrement détruite par l’artillerie fyrosse… Cette erreur militaire avait convaincu la Théocratie d’étendre la construction de sa Grande Muraille à toutes les frontières de la Jungle. Une Grande Muraille que les Zoraïs refusèrent d’ouvrir aux réfugiés Trykers lorsque le Royaume de Matia envahit Trykoth trente cinq ans auparavant, et réduit en esclavage le peuple des Lacs. De quoi rendre méfiants beaucoup d’homins à l’égard des Zoraïs, donc… Bélénor, pour sa part, était bien loin de ces considérations, et souhaitait ardemment une telle rencontre. Tant qu’il en avait développé une forme de frustration. Car, à force d'écrire sur un peuple dont il n'avait jamais réellement rencontré de représentant, il craignait que sa fascination soit excessive, qu'elle confine au fétichisme racial. Lorsque les deux camarades arrivèrent au niveau du comptoir, ils comprirent que l’individu était en réalité une homine. Accoudée au bar, la Zoraï était en train de boire une soupe à l’aide d’une étrange paille. Instantanément, Bélénor tomba de passion pour sa peau bleue, mais surtout pour son masque. De forme allongée et aux cornes asymétriques, il était aussi totalement blanc. Si le Fyros était fasciné par sa forme et sa couleur, un détail l'intriguait plus que tout : sa texture. En cet instant, il aurait tout donné pour passer ses doigts sur ce visage osseux, que l'on disait être chaud et doux. Toucher ce cadeau sacré des Kamis, dont le peuple Zoraï était l’unique et chanceux propriétaire. Comprenant que son ami ne prendrait pas la parole de lui-même, Brandille prit son plus beau matéis et interpella la Zoraï. Car, si rien n'assurait qu’elle parle correctement le fyrk, la langue fyrosse, il était rare que les voyageurs ne maîtrisent pas le matéis. |
« Bonjour, et désolés de vous déranger. Nous ne sommes pas habitués à croiser des personnes des Zoraïs, ici à Fyre. Nous étions donc curieux de vous rencontrer. Auriez-vous du temps à nous accorder ? » | « Bonjour, et désolés de vous déranger. Nous ne sommes pas habitués à croiser des personnes des Zoraïs, ici à Fyre. Nous étions donc curieux de vous rencontrer. Auriez-vous du temps à nous accorder ? » | ||
Строка 232: | Строка 232: | ||
— Je ne crois pas Xynala, répondit le Fyros en lui caressant tendrement les cheveux. Un jour, nous ne serons plus amis, c’est une certitude. Les potentielles raisons sont nombreuses : divergences idéologiques, lassitude, éloignement géographique, ou tout simplement la mort. Tout passe Xynala. Tout… Désolé, je ne suis pas le meilleur en réconfort. Ce que j’essaie de te dire, c’est simplement que tu iras mieux, bientôt, et quoi qu’il advienne. Ainsi va la vie. Ainsi va le temps. » | — Je ne crois pas Xynala, répondit le Fyros en lui caressant tendrement les cheveux. Un jour, nous ne serons plus amis, c’est une certitude. Les potentielles raisons sont nombreuses : divergences idéologiques, lassitude, éloignement géographique, ou tout simplement la mort. Tout passe Xynala. Tout… Désolé, je ne suis pas le meilleur en réconfort. Ce que j’essaie de te dire, c’est simplement que tu iras mieux, bientôt, et quoi qu’il advienne. Ainsi va la vie. Ainsi va le temps. » | ||
− | La | + | La Fyrosse desserra son étreinte et se redressa. Si ses yeux étaient toujours embués de larmes, son accès de tristesse semblait être passé. |
« Tu crois que toi et moi tomberons un jour amoureux d’un homin qui ressentira la même chose pour nous ? | « Tu crois que toi et moi tomberons un jour amoureux d’un homin qui ressentira la même chose pour nous ? | ||
Строка 238: | Строка 238: | ||
— Oui, j’en suis quasiment certain. Toi et moi vivrons l’amour. Un amour tout aussi transitoire que le reste. | — Oui, j’en suis quasiment certain. Toi et moi vivrons l’amour. Un amour tout aussi transitoire que le reste. | ||
− | — Comment peux-tu rester aussi pragmatique, Bélénor ? répondit la | + | — Comment peux-tu rester aussi pragmatique, Bélénor ? répondit la Fyrosse en se frottant les yeux. |
— C’est Brandille. À force de traîner avec elle, je vois le monde avec philosophie, répliqua-t-il sur un ton ironique. | — C’est Brandille. À force de traîner avec elle, je vois le monde avec philosophie, répliqua-t-il sur un ton ironique. |