Внутреннее тестирование Вики/E-XII — различия между версиями

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:''"Have you ever met a Zorai homin or homina?"
 
:''"Have you ever met a Zorai homin or homina?"
▼ TO TRANSLATE ▼
 
Bélénor regarda Brandille, interloqué. Puis son amie pointa en direction du coin opposé de la taverne.
 
  
« Là bas. »
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Bélénor looked at Brandille, dumbstruck. Then his friend pointed in the direction of the opposite corner of the tavern.
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:''"Over there."
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Belenor turned his head, and with a throat full of shookie, nearly choked. A member of the Zorai people was indeed seated at the counter with his back to them.
  
Bélénor tourna la tête, et la gorge pleine de shookie, manqua de s'étouffer. Un membre du peuple Zoraï était en effet attablé au comptoir, dos à eux.
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:''"Enor, let's go talk to him!"
  
« Énor, allons lui parler ! »
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Without waiting, Brandille grabbed Belenor by the hand and pulled him toward the stranger. The Fyros let her, though panicked at the thought of meeting a Zorai. If he had already come across some of them on seldom times in the streets of Fyre, he had never had the opportunity to talk to one of them face to face. Besides, this was the case for the vast majority of Fyros. Indeed, it was often difficult to approach the Zorai people, who had become particularly isolationist over time. It was told that the Zorai had never forgiven the Fyro armies for having laid siege to Zoran on a misunderstanding in 2328, believing that the Theocracy was the ally of the Kingdom of Matia. It must be said that the Great Library of Zoran, which at the time consisted of several thousand volumes dealing mostly with the Kamis, had been completely destroyed by Fyross artillery... This military error had convinced the Theocracy to extend the construction of its Great Wall to all the borders of the Jungle. A Great Wall that the Zoraïs refused to open to Tryker refugees when the Kingdom of Matia invaded Trykoth thirty-five years earlier and enslaved the Lake people. Enough to make many homins suspicious of the Zoraïs, then... Belenor, for his part, was far from these considerations, and ardently wished such a meeting. So much so that he had developed a form of frustration. For, by dint of writing about a people of whom he had never actually met a representative, he feared that his fascination was excessive, that it bordered on racial fetishism. When the two comrades arrived at the counter, they realized that the individual was actually a homina. Leaning against the bar, the Zoraï was drinking a soup through a strange straw. Instantly, Belenor fell captivated by her blue skin, but especially with her mask. Of elongated form and with asymmetrical horns, it was also completely white. If the Fyros was fascinated by its shape and color, one detail intrigued him more than anything else: its texture. At that moment, he would have given anything to run his fingers over that bony face, which was said to be warm and soft. To touch this sacred gift of the Kamis, of which the Zorai people were the sole and lucky owners. Realizing that his friend would not take the floor on his own, Brandille took his best Mateis and called out to the Zorai. For while there was no guarantee that she spoke Fyrk, the Fyro language, correctly, it was rare for travelers not to master Mateis.
  
Sans attendre, Brandille attrapa Bélénor par la main et le tira en direction de l’inconnu. Le Fyros se laissa faire, bien que paniqué à l’idée de rencontrer un Zoraï. S’il lui était déjà arrivé d’en croiser quelques rares fois dans les rues de Fyre, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux en tête-à-tête. C’était d’ailleurs le cas de la grande majorité des Fyros. En effet, il était souvent difficile d’approcher le peuple Zoraï, devenu particulièrement isolationniste avec le temps. On racontait que les Zoraïs n’avaient jamais pardonné aux armées fyrosses d’avoir assiégé Zoran sur un malentendu, en 2328, croyant que la Théocratie était l’alliée du Royaume de Matia. Il faut dire que la Grande Bibliothèque de Zoran, à l’époque composée de plusieurs milliers de volumes traitant en grande majorité des Kamis, avait été entièrement détruite par l’artillerie fyrosse… Cette erreur militaire avait convaincu la Théocratie d’étendre la construction de sa Grande Muraille à toutes les frontières de la Jungle. Une Grande Muraille que les Zoraïs refusèrent d’ouvrir aux réfugiés Trykers lorsque le Royaume de Matia envahit Trykoth trente cinq ans auparavant, et réduit en esclavage le peuple des Lacs. De quoi rendre méfiants beaucoup d’homins à l’égard des Zoraïs, donc… Bélénor, pour sa part, était bien loin de ces considérations, et souhaitait ardemment une telle rencontre. Tant qu’il en avait développé une forme de frustration. Car, à force d'écrire sur un peuple dont il n'avait jamais réellement rencontré de représentant, il craignait que sa fascination soit excessive, qu'elle confine au fétichisme racial. Lorsque les deux camarades arrivèrent au niveau du comptoir, ils comprirent que l’individu était en réalité une homine. Accoudée au bar, la Zoraï était en train de boire une soupe à l’aide d’une étrange paille. Instantanément, Bélénor tomba de passion pour sa peau bleue, mais surtout pour son masque. De forme allongée et aux cornes asymétriques, il était aussi totalement blanc. Si le Fyros était fasciné par sa forme et sa couleur, un détail l'intriguait plus que tout : sa texture. En cet instant, il aurait tout donné pour passer ses doigts sur ce visage osseux, que l'on disait être chaud et doux. Toucher ce cadeau sacré des Kamis, dont le peuple Zoraï était l’unique et chanceux propriétaire. Comprenant que son ami ne prendrait pas la parole de lui-même, Brandille prit son plus beau matéis et interpella la Zoraï. Car, si rien n'assurait qu’elle parle correctement le fyrk, la langue fyros, il était rare que les voyageurs ne maîtrisent pas le matéis.
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:''"Hello, and sorry to bother you. We are not used to meeting Zorais here in Fyre. So we were curious to meet you. Would you have some time for us?"
  
« Bonjour, et désolés de vous déranger. Nous ne sommes pas habitués à croiser des personnes des Zoraïs, ici à Fyre. Nous étions donc curieux de vous rencontrer. Auriez-vous du temps à nous accorder ? »
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The Zorai lowered her head in the direction of the two youths and tilted her mask to the side. Facing her, and though she was seating, Brandille looked tiny. While the Zorai must have been over six feet tall, Brandille was only four feet tall, the average height of the Tryker people. Belenor winced, certain that her friend had been too abrupt. His inability to read the facial expressions of his bony-faced interlocutor only accentuated his anguish. But against all odds, the Zoraï withdrew the straw of the labial slit of her mask and answered in a very comprehensible fyrk.
La Zoraï baissa sa tête en direction des deux jeunes et pencha son masque sur le côté. Face à elle, et bien qu’elle fût assise, Brandille semblait minuscule. Si la Zoraï devait dépasser le mètre quatre-vingt-cinq, Brandille ne mesurait qu’un mètre quarante, la taille moyenne du peuple Tryker. Bélénor grimaça, certain que son amie avait été trop brusque. Son incapacité à lire les expressions faciales de son interlocutrice au visage osseux ne faisait d’ailleurs qu’accentuer son angoisse. Mais contre toute attente, la Zoraï retira la paille de la fente labiale de son masque et répondit en un fyrk très compréhensible.
 
  
« Bonjour. Les Fyros et les Trykers sont définitivement bien curieux. Que puis-je faire pour vous ? »
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:''"Hello. The Fyros and Trykers are definitely quite curious. What can I do for you?"
  
Sans plus de réserve, Brandille grimpa sur le tabouret situé à droite de la Zoraï. Bélénor, hésitant, resta debout. En temps normal, il aurait probablement fui. Mais c’était sans compter les effets désinhibants de l’alcool.
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Without further reservation, Brandille climbed onto the stool to the right of the Zorai. Belenor, hesitant, remained standing. In normal circumstances, he would probably have fled. But it was without counting the disinhibiting effects of alcohol.
« Merci beaucoup ! Voyez-vous, mon ami ici présent est en train de finir l’écriture d’une histoire mettant en scène des Zoraï. Pourtant, il n’a jamais rencontré l’un ou l'une des vôtres. J’imaginais que vous pourriez l’aider à rendre son récit plus crédible. Mais vous êtes certainement très occupée ! D’ailleurs, que faites-vous à Fyre ?
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:''"Thank you very much! You see, my friend here is finishing writing a story featuring Zorais. But he's never met any of you people. I was thinking you might be able to help him make his story more believable. But you are certainly very busy! Besides, what are you doing in Fyre?"
  
— Je suis en mission commerciale, répondit la Zoraï en rangeant sa paille dans la petite sacoche qui flanquait sa cuisse gauche. Mais l’assassinat du sharükos change beaucoup de choses. Je vais donc devoir repartir d’ici peu. Un récit sur mon peuple, donc ? Intéressant. Je t’écoute, jeune Fyros. Quelles questions souhaites-tu me poser ? »
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:''"I'm on a trade mission," the Zorai replied, tucking her straw into the small pouch thet fwas flanking her left thigh. But the assassination of the sharükos changes many things. So I'll have to leave again soon. A story about my people, then? Interesting. I am listening, young Fyros. What questions do you wish to ask me?"
  
Fidèle à lui-même, Bélénor rougit. Il était fasciné par le masque de son interlocutrice, qui semblait doté d’une légère flexibilité au niveau de la mâchoire.
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True to himself, Belenor blushed. He was fascinated by the mask of his interlocutor, who seemed to have a slight flexibility in his jaw.
  
« M… Merci de nous accorder un peu de votre temps. À vrai dire, je n’ai pas de questions précises. Je n’avais pas prévu de rencontrer un membre de votre peuple aujourd’hui… Je… Je suis assez pris au dépourvu.
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:''"Th… Thank you for giving us a little of your time. To tell you the truth, I don't have any specific questions. I hadn't planned to meet any of your people today… I… I'm pretty caught off guard."
  
— Alors parles-moi de l’histoire que tu écris, répondit calmement la Zoraï. Et je te dirai ce qu’elle m’inspire.
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:''"So tell me about the story you're writing, the Zorai replied calmly. And I will tell you what it inspires me."
  
Ah… Heu… D’accord. C’est l’histoire d’un Zoraï originaire d’une tribu adoratrice des Kamis, mais réfutant l’idée que Jena soit le Kami Suprême. Une tribu farouchement opposée à la Karavan, qui décide un jour de lancer une grande expédition afin de prêcher la bonne parole et combattre les suppôts de la Karavan. C’est ce qu’ils appellent la « Guerre Sacrée ».
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:''"Ah… Heu… All right. It's a story about a Zorai from a tribe that worships the Kamis, but refutes the idea that Jena is the Supreme Kami. A tribe fiercely opposed to the Karavan, who decides one day to launch a great expedition in order to preach the good word and fight against the Karavan's minions. This is what they call the "Sacred War".
  
Ah ? C’est original. Et qui serait donc le Kami Suprême ? questionna la Zoraï en croisant ses doigts.
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:''"Ah? This is original. And who would the Supreme Kami be?" the Zorai asked, crossing her fingers.
  
— Le… Le Kami Suprême serait Atys elle-même. Ou plutôt son coeur. Je me suis inspiré d’un rêve que j’ai fait, où chaque Kami était en réalité le fragment d’une entité gigantesque terrée au centre d’Atys. Jena serait… une usurpatrice.
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:''"The… The Supreme Kami would be Atys itself. Or rather its heart. I was inspired by a dream I had, where each Kami was actually a fragment of a gigantic entity buried in the center of Atys. Jena would be… a usurper."
  
— Une vision intéressante, quoique très hérétique. Heureusement pour toi, les Sages de Zoran se situent bien loin de Fyre. Je te répondrai simplement qu’il existe dans la Jungle quelques tribus aux croyances païennes, comme cela est probablement le cas dans le Désert. En ça, ton invention est cohérente. »
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:''"An interesting, if very heretical, vision. Fortunately for you, the Sages of Zoran are quite far from Fyre. I would simply reply that there are some tribes in the Jungle with pagan beliefs, as there probably are in the Desert. In that, your invention is coherent."
  
Le visage de Bélénor s’illumina. Ce simple commentaire revêtait pour lui une grande importance. La Zoraï continua.
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Belenor's face lit up. This simple comment was of great importance to him. The Zorai continued.
  
« Je présume que la tribu que tu as imaginée possède des particularités culturelles, en lien avec cette croyance hérétique ?
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:''"I assume that the tribe you have imagined has some cultural particularities related to this heretical belief?"
  
— Oui, tout à fait ! répondit Bélénor, dorénavant très enthousiaste. J’ai essayé de respecter au mieux ce que je savais de la culture de votre peuple, tout en inventant certaines choses. Par exemple, je sais que les Zoraï peignent parfois leurs masques. J’ai imaginé que cette tribu n’utilisait pas de peinture, mais des tatouages.
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:''"Yes, absolutely!" said Belenor, now very enthusiastic. I tried to respect as much as possible what I knew about the culture of your people, while inventing some things. For example, I know that the Zorai sometimes paint their masks. I imagined that this tribe did not use paint, but tattoos."
  
— Des tatouages ?! Quelle horreur. Blesser volontairement son masque est une grave offense aux Kamis. Sans compter la terrible douleur associée…
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:''"Tattoos?! How horrible. To voluntarily injure your mask is a serious offense to the Kamis. Not to mention the terrible pain involved…
  
— Oui, j’en ai totalement conscience. Mais cette tribu pratiquerait justement des rites hérétiques hors norme, pour la plupart très douloureux. Chaque tatouage ajouté sur le masque serait par exemple un rite de passage honorifique. L’honneur ultime serait représenté par un tatouage intégral, celui du chef de la tribu, le Masque Noir.
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:''"Yes, I am fully aware of that. But this tribe is said to practice unusual heretical rites, most of them very painful. Each tattoo added on the mask would be for example an honorary rite of passage. The ultimate honor would be represented by a full tattoo, that of the tribe's chief, the Black Mask."
  
Le tabouret de Brandille bascula et Bélénor soutint son amie de justesse. La Zoraï s’était brusquement levée, sans raison apparente, et se dirigeait désormais vers la sortie d’un pas résolu. Brandille, à présent debout sur le siège branlant, haussa le ton.
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Brandille's stool toppled over and Belenor narrowly avoided his friend's fall. The Zorai had abruptly stood up, for no apparent reason, and was now walking towards the exit with a determined step. Brandille, now standing on the rickety seat, raised her voice.
« Hé ! Mais ça ne va pas ?! Qu’est ce qui vous prend ? Je… »
 
  
— Non Brandille. C’est bon. Laisse-là, s’il te plaît, l’interrompit Bélénor en lui attrapant la main. »
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:''"Hey! But don't you feel well?! What comes over you? I…"
  
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:''"No, Brandille. It's okay. Leave her alone, please," Belenor interrupted her, grabbing her hand.
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▼ TO TRANSLATE ▼
 
L’équilibriste, qui s’apprêtait à renchérir, jeta un coup d'œil à son ami. Il était livide. Si Bélénor comprenait la colère de Brandille, lui seul avait pu apercevoir le regard de la Zoraï derrière les interstices de son masque. Alors qu’il faisait mention du Masque Noir, ses yeux s’étaient remplis de peur. Et s’il ne comprenait pas le pourquoi d’une telle réaction, sa plus grande interrogation n’était pas là. Car à cet instant précis, la main serrée autour du poignet de Brandille, Bélénor désirait une seule et unique chose : ne pas se confronter davantage à son interlocutrice. Il était pris d’un désir inhabituel et dérangeant. Celui de ne pas vouloir en savoir plus. Celui d’oublier, à tout jamais, cet étrange et angoissant moment, et tout son potentiel de signification. Par chance, ses camarades lui donnèrent l’occasion de passer à autre chose : Xynala venait de se lever brusquement, renversant au passage les pintes que Bénélor et Brandille avaient oubliées, et s’était précipitée vers la sortie tête baissée. Autour de la table, seuls Varran et Garius semblaient se préoccuper du départ brutal de leur amie. Melkiar et Tisse, quant à eux, étaient trop occupés à s’embrasser. Sans attendre, Bélénor s’élança en direction de la porte. Il était suivi de près par Brandille et par l’ombre de ses doutes.
 
L’équilibriste, qui s’apprêtait à renchérir, jeta un coup d'œil à son ami. Il était livide. Si Bélénor comprenait la colère de Brandille, lui seul avait pu apercevoir le regard de la Zoraï derrière les interstices de son masque. Alors qu’il faisait mention du Masque Noir, ses yeux s’étaient remplis de peur. Et s’il ne comprenait pas le pourquoi d’une telle réaction, sa plus grande interrogation n’était pas là. Car à cet instant précis, la main serrée autour du poignet de Brandille, Bélénor désirait une seule et unique chose : ne pas se confronter davantage à son interlocutrice. Il était pris d’un désir inhabituel et dérangeant. Celui de ne pas vouloir en savoir plus. Celui d’oublier, à tout jamais, cet étrange et angoissant moment, et tout son potentiel de signification. Par chance, ses camarades lui donnèrent l’occasion de passer à autre chose : Xynala venait de se lever brusquement, renversant au passage les pintes que Bénélor et Brandille avaient oubliées, et s’était précipitée vers la sortie tête baissée. Autour de la table, seuls Varran et Garius semblaient se préoccuper du départ brutal de leur amie. Melkiar et Tisse, quant à eux, étaient trop occupés à s’embrasser. Sans attendre, Bélénor s’élança en direction de la porte. Il était suivi de près par Brandille et par l’ombre de ses doutes.
 
{{Couillard}}
 
{{Couillard}}

Версия 15:36, 27 февраля 2022

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