Внутреннее тестирование Вики/XI — различия между версиями
Материал из ЭнциклопАтис
Lanstiril (обсуждение | вклад) м |
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Строка 38: | Строка 38: | ||
Pour toute réponse, la Fyrosse lui tendit une main. Dans son regard, la sévérité avait laissé place à la compassion. | Pour toute réponse, la Fyrosse lui tendit une main. Dans son regard, la sévérité avait laissé place à la compassion. | ||
− | « Je | + | « Je vois… Tu les connais, ils ne sont pas méchants. Ils sont juste… un peu stupides ? » |
Bélénor attrapa la main de sa camarade et se releva. | Bélénor attrapa la main de sa camarade et se releva. | ||
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« Oh, arrête, j’ai plus d’un tour d’avance sur la coureuse en seconde place. D’ailleurs, Melkiar est bien placé cette année, il a encore progressé. Mais jusqu'où ira donc l’enfant prodige ? Je me le demande bien. Sinon, cela te dit de m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée, que je puisse me remettre à chanter ? » | « Oh, arrête, j’ai plus d’un tour d’avance sur la coureuse en seconde place. D’ailleurs, Melkiar est bien placé cette année, il a encore progressé. Mais jusqu'où ira donc l’enfant prodige ? Je me le demande bien. Sinon, cela te dit de m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée, que je puisse me remettre à chanter ? » | ||
− | Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude de l'avenue Dyros sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor | + | Bélénor acquiesça et les deux camarades repartirent côte à côte. Son amie avait beau être largement en tête, rien dans son comportement ou dans ses signaux corporels ne témoignait d’une quelconque fatigue. Brandille ne haletait pas. Brandille ne transpirait pas. D’ailleurs, Brandille ne courait pas : Brandille glissait. Les minutes passèrent, et avec elles, la lumière au bout du tunnel apparut. Pour Brandille, la ligne d’arrivée approchait, et pour Bélénor, le début d’un nouvel et interminable tour se préparait. Et alors que la calme obscurité de la veine asséchée laissait place à l’exaltation du public et à la chaleur écrasante du dehors, fidèle à sa réputation, Brandille bondit. Sans même lui demander son accord, l’acrobate sauta à pieds joints sur les épaules de Bélénor et se propulsa en l’air. Un quadruple salto plus tard, Brandille atterrissait dans la sciure chaude de l'avenue Dyros sous les acclamations de la foule en liesse, agglutinée aux pas-de-porte, aux fenêtres, ou sur les nombreux passages surélevés qui permettaient de naviguer entre les différents étages de la cité. Si Bélénor fut déconcerté par la manœuvre effectuée par son amie au beau milieu d’une discussion, il fut surtout surpris de n'avoir presque pas ressenti de pression sur ses épaules. Définitivement, la Sève qui traversait Brandille n’avait rien de comparable à celle qui parcourait les autres homins, Bélénor en était persuadé. Le Fyros s’était par le passé posé beaucoup de questions à ce propos. Si son amie restait énigmatique quant à sa petite enfance, et s’amusait à raconter différentes histoires aux différentes personnes qui la questionnaient, un élément semblait pourtant revenir régulièrement. En effet, Brandille faisait parfois référence aux Îles de l'Orage, cette mystérieuse contrée maritime située à l’Est de la Grande Flaque, et dont la titanesque et infinie tempête qui y roulait sans cesse empêchait toute exploration. Si les échanges entre la Fédération de Trykoth et l’Empire Fyros étaient monnaie courante depuis la construction de l’Aqueduc, et s'il lui arrivait parfois de croiser des Trykers à Fyre, Bélénor n’avait jamais entendu parler d’homins installés dans les Îles de l’Orage. Pour finir, Brandille n’avait jamais expliqué clairement la raison de sa présence à Fyre. Depuis qu’il connaissait son amie, il l’avait toujours vue habiter l’orphelinat de la capitale. Le mystère restait donc entier, même tant d'années après leur rencontre. |
Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince, à la poitrine généreuse et à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à sa hauteur et Melkiar ralentit. Bélénor se raidit. | Ivre de louanges, Brandille continua à voltiger théâtralement alors que la ligne d’arrivée approchait à grandes foulées. Si Bélénor essayait de rester concentré sur sa propre course, les pirouettes de son amie lui permettaient d’oublier les sensations de douleur et de fatigue qui le traversaient. Finalement, il dépassa Brandille, qui préférait enchaîner les performances acrobatiques, et entama son nouveau tour. La foule explosa lorsque son amie passa également la ligne d’arrivée. Par réflexe, Bélénor se retourna. Il faillit perdre l’équilibre en apercevant Melkiar, situé à seulement quelques mètres derrière lui. Il était accompagné de Tisse Apoan, une Fyrosse particulièrement mince, à la poitrine généreuse et à la chevelure rousse. Les deux coureurs arrivèrent à sa hauteur et Melkiar ralentit. Bélénor se raidit. | ||
Строка 106: | Строка 106: | ||
« Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ? | « Alors, Bélénor, comment vis-tu ton premier quart-coriolis ? | ||
− | — É… | + | — É… Éprouvant et ennuyeux. » |
Si Bélénor fit mine de rester concentré sur sa course, il ne put s’empêcher de jeter un œil à son camarade. Le corps de Melkiar était comparable à celui de Xynala. Il était simplement plus imposant et velu. Observant les gouttes de sueur perler entre les pectoraux du jeune adulte, Bélénor eut le malheur de déceler un effluve de sa transpiration noyé parmi les senteurs épicées qu'exhalaient les rues de Fyre. Un éclair le traversa, et instantanément, il devint écarlate. Fort heureusement, Melkiar ne se rendit compte de rien. Il continua. | Si Bélénor fit mine de rester concentré sur sa course, il ne put s’empêcher de jeter un œil à son camarade. Le corps de Melkiar était comparable à celui de Xynala. Il était simplement plus imposant et velu. Observant les gouttes de sueur perler entre les pectoraux du jeune adulte, Bélénor eut le malheur de déceler un effluve de sa transpiration noyé parmi les senteurs épicées qu'exhalaient les rues de Fyre. Un éclair le traversa, et instantanément, il devint écarlate. Fort heureusement, Melkiar ne se rendit compte de rien. Il continua. | ||
Строка 118: | Строка 118: | ||
À ces mots, le guerrier accéléra, porté par ses cuisses et son puissant fessier, et rattrapa Tisse. Finalement, les tours passèrent, et la course toucha à sa fin. Et contre toute attente, Bélénor ne finit pas en dernière position. | À ces mots, le guerrier accéléra, porté par ses cuisses et son puissant fessier, et rattrapa Tisse. Finalement, les tours passèrent, et la course toucha à sa fin. Et contre toute attente, Bélénor ne finit pas en dernière position. | ||
{{Couillard}} | {{Couillard}} | ||
− | Il était déjà tard lorsque Bélénor arriva devant le Colisée de Fyre. Rare bâtiment situé au sommet de la Dorsale du Dragon, le colossal édifice circulaire avait été creusé dans la souche d’un immense arbre-ciel. Du fait de l’absence d’arbres-ciel dans la région, les érudits supposaient que celui-ci datait d’une époque où le désert n’en était pas encore un. Si Fyre était pourvue d’escaliers, le moyen le plus simple permettant d’atteindre le sommet de la cité consistait à emprunter de grands monte-charges de conception trykère, fruit de l’alliance séculaire entre les deux peuples. Bélénor passa les grandes arches du bâtiment et accéda aux gradins sans encombre, malgré la densité des spectateurs réunis en masse pour assister à la dernière épreuve de la journée. Retrouver ses amies | + | Il était déjà tard lorsque Bélénor arriva devant le Colisée de Fyre. Rare bâtiment situé au sommet de la Dorsale du Dragon, le colossal édifice circulaire avait été creusé dans la souche d’un immense arbre-ciel. Du fait de l’absence d’arbres-ciel dans la région, les érudits supposaient que celui-ci datait d’une époque où le désert n’en était pas encore un. Si Fyre était pourvue d’escaliers, le moyen le plus simple permettant d’atteindre le sommet de la cité consistait à emprunter de grands monte-charges de conception trykère, fruit de l’alliance séculaire entre les deux peuples. Bélénor passa les grandes arches du bâtiment et accéda aux gradins sans encombre, malgré la densité des spectateurs réunis en masse pour assister à la dernière épreuve de la journée. Retrouver ses amies fut en revanche une autre paire de manches. Mais finalement, après de longues minutes à scruter la marée de chopes et de Fyros, il aperçut les grands mouvements de bras de Tisse et Brandille. Le Fyros se faufila entre les nombreux badauds, traversa des vapeurs d’alcool, grimpa un étage, et réussit pour finir à atteindre les deux as. Car si Brandille avait battu son meilleur temps au quart-coriolis, Tisse, pour la première fois, avait remporté l’épreuve de tir sportif. Malgré ses quatorze ans, la précision de l’adolescente était devenue légendaire au sein de l’Académie. Autour du trio, les regards se pressaient, et, par moment, on venait les féliciter. Alors que Brandille, tout sourire, acceptait une chope gratuite de shooki, Tisse serra dans ses bras une fillette, qui, prenant son courage à deux mains, était venue saluer sa nouvelle idole. Libérée de l’étreinte interminable de l’enfant, la Fyrosse se tourna vers Bélénor : |
« Alors Bélénor, comment vis-tu ton couronnement ? Personnellement, je pense que je pourrais très vite m’y habituer. | « Alors Bélénor, comment vis-tu ton couronnement ? Personnellement, je pense que je pourrais très vite m’y habituer. | ||
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— Quoi ? Ah, moi ? Ah, oui. Je ne sais pas. » | — Quoi ? Ah, moi ? Ah, oui. Je ne sais pas. » | ||
− | Car Bélénor avait, quelques heures auparavant, battu Melkiar durant l’épreuve finale de stratégie militaire. Chose qu’il n’arrivait toujours pas vraiment à réaliser. Cette épreuve consistait en des mises en situation de batailles d’armées sous la forme d’un jeu aux règles pointues. Partiellement caché derrière un paravent de table, chaque joueur disposait de troupes, représentées par divers pions, et d’une palette de matériel, tel que des tables de calcul, des instruments de mesure, ou encore des dés permettant de simuler l’effet de la chance. Un arbitre vérifiait les coups de chaque joueur et s’occupait de la gestion du temps. Cette épreuve, bien que parmi les plus anciennes de l’Académie, était bien moins populaire que les autres. La faute à son apparente complexité. De ce fait, Bélénor était bien moins sollicité par des admirateurs, ce qui, somme toute, lui convenait plutôt bien. Et s’il était fier d’avoir gagné le titre, c’était sa victoire contre Melkiar qui l’émouvait particulièrement. Jamais il n’oublierait le regard d’admiration que celui-ci lui avait lancé, alors que Bélénor jouait le coup qui l’avait contraint à se rendre. Plus tard dans la journée, Melkiar avait aussi perdu l’épreuve de force athlétique face à Varran, qui s’était alors retrouvé en finale contre son frère Garius. Les jumeaux Décos, identiques en tout point, n’avaient pas réussi à se départager, et avaient donc tous les deux | + | Car Bélénor avait, quelques heures auparavant, battu Melkiar durant l’épreuve finale de stratégie militaire. Chose qu’il n’arrivait toujours pas vraiment à réaliser. Cette épreuve consistait en des mises en situation de batailles d’armées sous la forme d’un jeu aux règles pointues. Partiellement caché derrière un paravent de table, chaque joueur disposait de troupes, représentées par divers pions, et d’une palette de matériel, tel que des tables de calcul, des instruments de mesure, ou encore des dés permettant de simuler l’effet de la chance. Un arbitre vérifiait les coups de chaque joueur et s’occupait de la gestion du temps. Cette épreuve, bien que parmi les plus anciennes de l’Académie, était bien moins populaire que les autres. La faute à son apparente complexité. De ce fait, Bélénor était bien moins sollicité par des admirateurs, ce qui, somme toute, lui convenait plutôt bien. Et s’il était fier d’avoir gagné le titre, c’était sa victoire contre Melkiar qui l’émouvait particulièrement. Jamais il n’oublierait le regard d’admiration que celui-ci lui avait lancé, alors que Bélénor jouait le coup qui l’avait contraint à se rendre. Plus tard dans la journée, Melkiar avait aussi perdu l’épreuve de force athlétique face à Varran, qui s’était alors retrouvé en finale contre son frère Garius. Les jumeaux Décos, identiques en tout point, n’avaient pas réussi à se départager, et avaient donc tous les deux remporté le titre. Éliminés à leur tour en demi-finale par Melkiar et Xynala durant l’épreuve de combat libre, ils attendaient la grande finale depuis la tribune privée des vaincus. |
Lorsque, de leur grincement si caractéristique, les deux portes de l’arène circulaire s’ouvrirent finalement, l’astre du jour avait perdu tout son éclat et l'astre ambré touchait à son apogée. À la lueur du gigantesque brasier suspendu au-dessus de l’amphithéâtre, les quarante-mille spectateurs réunis se turent. Comme attendu, Euriyaseus Icaron passa l’une des portes. La Fyrosse, qui avait fait ses armes avec les grands-parents de Xynala, était probablement la plus célèbre générale de l’Empire. En 2436, alors âgée de vingt-neuf ans, elle avait participé, aux côtés du futur Empereur Pyto, le frère de Thesop, à une attaque visant à rétablir la Route de l’Eau et l’exploitation de l’Aqueduc, ''via'' la reconquête du pays de Trykoth, envahi par les Matis suite aux ravages causés par l’incendie des Mines d’Ambre de Coriolis. Continuant sa carrière militaire par la suite, et cela malgré les décès des Empereurs Abylus et Pyto, elle avait fini par être promue générale. Si les rumeurs allaient bon train concernant son inimitié à l’égard de l’Empereur Thesop, que certains séparatistes notoires accusaient d’avoir assassiné son père et son frère trente ans auparavant, cela ne l’avait jamais empêchée de se donner corps et âme à l’Empire. Elle était notamment à l’origine de plusieurs coups d’éclat stratégiques ayant permis de repousser loin à l’ouest les tribus fyrosses insoumises. Aujourd’hui âgée de soixante ans, elle participait aussi à l’instruction militaire des élèves de l’Académie. | Lorsque, de leur grincement si caractéristique, les deux portes de l’arène circulaire s’ouvrirent finalement, l’astre du jour avait perdu tout son éclat et l'astre ambré touchait à son apogée. À la lueur du gigantesque brasier suspendu au-dessus de l’amphithéâtre, les quarante-mille spectateurs réunis se turent. Comme attendu, Euriyaseus Icaron passa l’une des portes. La Fyrosse, qui avait fait ses armes avec les grands-parents de Xynala, était probablement la plus célèbre générale de l’Empire. En 2436, alors âgée de vingt-neuf ans, elle avait participé, aux côtés du futur Empereur Pyto, le frère de Thesop, à une attaque visant à rétablir la Route de l’Eau et l’exploitation de l’Aqueduc, ''via'' la reconquête du pays de Trykoth, envahi par les Matis suite aux ravages causés par l’incendie des Mines d’Ambre de Coriolis. Continuant sa carrière militaire par la suite, et cela malgré les décès des Empereurs Abylus et Pyto, elle avait fini par être promue générale. Si les rumeurs allaient bon train concernant son inimitié à l’égard de l’Empereur Thesop, que certains séparatistes notoires accusaient d’avoir assassiné son père et son frère trente ans auparavant, cela ne l’avait jamais empêchée de se donner corps et âme à l’Empire. Elle était notamment à l’origine de plusieurs coups d’éclat stratégiques ayant permis de repousser loin à l’ouest les tribus fyrosses insoumises. Aujourd’hui âgée de soixante ans, elle participait aussi à l’instruction militaire des élèves de l’Académie. | ||
Строка 144: | Строка 144: | ||
« Xynala, Melkiar, combattez ! » | « Xynala, Melkiar, combattez ! » | ||
− | Les premiers coups furent portés par la Fyrosse. À peine le combat eut-il commencé que Xynala infusa de la Sève dans ses jambes et bondit de quatre mètres en avant, massues en l’air. Dans un fracas assourdissant, les deux armes percutèrent la rondache de Melkiar, dont les bottes s’enfoncèrent dans la sciure sous la puissance de l’impact. Profitant de sa lancée, la Fyrosse porta une multitude de coups à son adversaire, qui les para agilement tout en reculant. Et puis, tirant avantage de l’ascendant qu’il avait accordé à Xynala, Melkiar ouvrit subitement sa garde : repoussant l’une des massues d’un mouvement puissant de bouclier, il assena un coup de hachette précis à sa rivale. C’était compter sans l'habileté de Xynala, qui inclina son autre arme de telle sorte que la lame de la hachette se coinça entre deux disques de sa massue. Alors, d’un coup de poignet puissant, elle fit pivoter son arme, espérant désarmer ou déséquilibrer son adversaire. Ne comptant pas abdiquer aussi rapidement, Melkiar agrippa vigoureusement le manche de sa hachette et accompagna le mouvement rotatif engendré par Xynala. Le Fyros fit mine de basculer sur le côté, puis | + | Les premiers coups furent portés par la Fyrosse. À peine le combat eut-il commencé que Xynala infusa de la Sève dans ses jambes et bondit de quatre mètres en avant, massues en l’air. Dans un fracas assourdissant, les deux armes percutèrent la rondache de Melkiar, dont les bottes s’enfoncèrent dans la sciure sous la puissance de l’impact. Profitant de sa lancée, la Fyrosse porta une multitude de coups à son adversaire, qui les para agilement tout en reculant. Et puis, tirant avantage de l’ascendant qu’il avait accordé à Xynala, Melkiar ouvrit subitement sa garde : repoussant l’une des massues d’un mouvement puissant de bouclier, il assena un coup de hachette précis à sa rivale. C’était compter sans l'habileté de Xynala, qui inclina son autre arme de telle sorte que la lame de la hachette se coinça entre deux disques de sa massue. Alors, d’un coup de poignet puissant, elle fit pivoter son arme, espérant désarmer ou déséquilibrer son adversaire. Ne comptant pas abdiquer aussi rapidement, Melkiar agrippa vigoureusement le manche de sa hachette et accompagna le mouvement rotatif engendré par Xynala. Le Fyros fit mine de basculer sur le côté, puis réalisa une roue latérale en prenant appui sur le sol. Il répéta la figure une seconde fois, et esquiva le coup que sa rivale tenta de lui porter à l’aide de sa seconde massue. Ayant repris un peu de distance, Melkiar écarta finalement les bras en guise de provocation. Dans les gradins, la foule explosa, éblouie par cette première passe d’armes. |
« Joli blocage, Xynala. N’est-ce pas moi qui t’ai appris cette technique ? » | « Joli blocage, Xynala. N’est-ce pas moi qui t’ai appris cette technique ? » | ||
Строка 152: | Строка 152: | ||
« Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? » | « Jolie pirouette, Melkiar. C’est Brandille qui t'a appris cette acrobatie ? » | ||
− | Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival la cueillait d’un coup de pied retourné dévastateur : face à un tel adversaire, innover était essentiel. La pointe de la botte s’enfonça dans son rein droit, et elle | + | Melkiar laissa échapper un rire sincère et referma sa garde. Et à nouveau, Xynala bondit, prête à abattre ses massues. Ce n’est qu’une fois en l’air qu’elle comprit sa bêtise, au moment même où son rival la cueillait d’un coup de pied retourné dévastateur : face à un tel adversaire, innover était essentiel. La pointe de la botte s’enfonça dans son rein droit, et elle fut propulsée de plusieurs mètres en arrière. Avantagé, Melkiar se précipita vers la Fyrosse, désormais couchée dans la sciure. Infusant de la Sève au niveau de ses côtes cassées, Xynala se releva aussi vite qu’elle put. Malheureusement, elle n’eut pas le temps d’anticiper le lancer de rondache de Melkiar : le projectile percuta violemment son bras droit et sa massue voltigea. Le guerrier arriva alors au corps-à-corps et une longue passe d’armes débuta, durant laquelle Melkiar prit progressivement l’ascendant. Plusieurs minutes passèrent ainsi, et finalement, le guerrier porta un coup crucial à son adversaire : sa hachette se ficha en profondeur dans la cuisse gauche de Xynala dont la jambe s’écroula instantanément. Dégainant une dague de sa ceinture, bien décidé à égorger sa rivale afin de pousser un soigneur à intervenir, Melkiar crut la victoire à portée de main. Mais contre toute attente, la Fyrosse poussa sur sa jambe valide et sa massue devenue béquille pour se relever. Si cela ne fit qu’accentuer la gravité de sa blessure, elle profita de l’effet pour asséner un violent coup de tête à son rival qui manqua d’en perdre l’équilibre. Et avant même que le guerrier ne puisse comprendre ce qui venait d’arriver, la massue de Xynala s’écrasa sur la grille de son casque, qui s’enfonça profondément dans son visage. |
− | Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar | + | Melkiar poussa un cri et s’effondra en arrière, tandis que Xynala, branlante, arrachait la hachette plantée dans sa cuisse en serrant les dents. Sans quitter Melkiar du regard, qui tentait d’enlever son casque déformé, elle préféra soigner la plaie béante qui torturait sa jambe, plutôt que de lancer un assaut incertain. Une fois le Fyros décasqué, il infusa de la Sève dans son crâne et répara la fracture au visage qui le défigurait. Certes, cette blessure lui avait été infligée par la visière de son casque. Mais sans celle-ci, le pire aurait pu arriver. Lorsque Melkiar fut totalement soigné, Xynala se redressa, la jambe gauche vierge de toute blessure. Désormais armée d’une massue et d’une hachette, elle était aussi toujours équipée de son casque. Melkiar était quant à lui visage découvert, et armé d'une simple dague. Si Xynala avait clairement l’avantage, le regard déterminé que lui envoya Melkiar lui rappela de ne pas le sous-estimer. Durant un petit moment, les deux adversaires se jaugèrent. Apparemment touchée par les échos du duel mental, la foule se calma soudainement. La tension était palpable dans tout le Colisée. De longues secondes passèrent ainsi, comme si le temps était suspendu. Et puis, finalement, Melkiar fondit sur sa rivale. |
Le Fyros préparait quelque chose, Xynala en était convaincue. Tenant fermement ses armes, elle écarta légèrement ses jambes et abaissa son centre de gravité, raffermissant ainsi ses appuis. D’ici deux secondes, il serait au contact. Sans casque. Si elle arrivait à l’atteindre à la tête avec sa massue, ses chances de l’emporter augmenteraient grandement. Alors pourquoi s’exposait-il ? Dans quel piège tentait-il de la pousser ? Elle ne devait pas entrer dans son jeu. Elle ne devait pas l’attaquer. Elle l’attaqua. | Le Fyros préparait quelque chose, Xynala en était convaincue. Tenant fermement ses armes, elle écarta légèrement ses jambes et abaissa son centre de gravité, raffermissant ainsi ses appuis. D’ici deux secondes, il serait au contact. Sans casque. Si elle arrivait à l’atteindre à la tête avec sa massue, ses chances de l’emporter augmenteraient grandement. Alors pourquoi s’exposait-il ? Dans quel piège tentait-il de la pousser ? Elle ne devait pas entrer dans son jeu. Elle ne devait pas l’attaquer. Elle l’attaqua. | ||
Строка 168: | Строка 168: | ||
« En ligne, s’il vous plaît ! Oui, voilà, tenez-vous droits. Varran, sors ta tunique de tes braies. Mais, Brandille, tes cheveux ! | « En ligne, s’il vous plaît ! Oui, voilà, tenez-vous droits. Varran, sors ta tunique de tes braies. Mais, Brandille, tes cheveux ! | ||
− | — Comme d’ordinaire, mes tresses n’en font qu'à leur tête. Et je crois que ma tête ne veut pas être coiffée. | + | — Comme d’ordinaire, mes tresses n’en font qu'à leur tête. Et je crois que ma tête ne veut pas être coiffée. Tu as passé vingt minutes à essayer l’an dernier, sans succès, tu t'en souviens ? » |
Le costumier afficha une grimace dramatique puis se ressaisit. | Le costumier afficha une grimace dramatique puis se ressaisit. |