Внутреннее тестирование Вики/VIII — различия между версиями
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En un éclair, son oncle inclina son bouclier vers l’arrière, alors qu’au même moment, Sang sautait à pieds joints dessus. Tenant fermement la plaque protectrice du bras gauche, Ke’val n'eut qu'à infuser de la Sève dans son bras droit pour démultiplier sa force, et à écraser sa main sur l’arrière du bouclier afin de propulser son frère en direction du titanesque insecte. Le kinkoo, qui ne s’attendait pas à ce que les homins l’attaquent alors qu’il tentait de communiquer, et surtout pas depuis les airs, ne réagit pas à temps. Lancé tel un projectile par son Ombre, le Masque Noir atteignit la créature au moment où celle-ci commençait à lever l’un de ses gigantesques membres acérés, prêt à frapper. Rapide, Sang profita de la prise ainsi offerte pour l’agripper et bondir sur son abdomen hérissé d’épines. Tandis qu’il dégainait son épée, Ke'val, demeuré au sol, commença d’incanter des sorts neutralisants et débilitants, dans l’espoir de contenir le colosse de chitine. Une nouvelle vague d’effluves, cette fois-ci bien plus acerbes, envahit alors l’espace : incapacité par les pouvoirs du magicien et incapable de se débarrasser du guerrier qui venait de frapper l'arrière de son crâne avec son arme, le monstrueux insecte exprimait sa colère. | En un éclair, son oncle inclina son bouclier vers l’arrière, alors qu’au même moment, Sang sautait à pieds joints dessus. Tenant fermement la plaque protectrice du bras gauche, Ke’val n'eut qu'à infuser de la Sève dans son bras droit pour démultiplier sa force, et à écraser sa main sur l’arrière du bouclier afin de propulser son frère en direction du titanesque insecte. Le kinkoo, qui ne s’attendait pas à ce que les homins l’attaquent alors qu’il tentait de communiquer, et surtout pas depuis les airs, ne réagit pas à temps. Lancé tel un projectile par son Ombre, le Masque Noir atteignit la créature au moment où celle-ci commençait à lever l’un de ses gigantesques membres acérés, prêt à frapper. Rapide, Sang profita de la prise ainsi offerte pour l’agripper et bondir sur son abdomen hérissé d’épines. Tandis qu’il dégainait son épée, Ke'val, demeuré au sol, commença d’incanter des sorts neutralisants et débilitants, dans l’espoir de contenir le colosse de chitine. Une nouvelle vague d’effluves, cette fois-ci bien plus acerbes, envahit alors l’espace : incapacité par les pouvoirs du magicien et incapable de se débarrasser du guerrier qui venait de frapper l'arrière de son crâne avec son arme, le monstrueux insecte exprimait sa colère. | ||
− | Pü demeura figé quelques secondes. Le discours de son père ne laissait pas de le surprendre et occupait désormais toutes ses pensées. Était-il réellement fier de lui ? Depuis son retour d’exil, quelques années auparavant, Pü était en conflit public avec le Masque Noir. Alors pourquoi ce discours, pourquoi maintenant ? Était-il réellement fier de lui ? Comme lassé par les interminables questionnements intérieurs dont le Zoraï était coutumier, le ciel lui répondit par un grondement sourd. Enfin, Pü crut qu’il s’agissait du ciel. Levant la tête vers les hauteurs de la souche, son cœur se souleva d'allégresse, lorsqu’il comprit qu’il n’en était rien : de gigantesques éclairs incandescents étaient en train de balayer l’espace depuis la racine sur laquelle la hutte de Grand-Mère Bä-Bä était construite ; sa mère était, en cet instant, en train de démontrer en quoi elle était définitivement l’individu le plus puissant de la tribu. Il ne fallait que quelques secondes à ses arcs de lumière acérés pour réduire en cendre les monstres noirs, qui, conscients de la dangerosité de leur adversaire, s'amassaient dans sa direction pour la submerger. Bien que Pü supposât que Grand-Mère Bä-Bä était en train de soutenir magiquement sa mère, il savait aussi qu’elle ne pourrait pas faire indéfiniment étalage de sa supériorité. | + | Pü demeura figé quelques secondes. Le discours de son père ne laissait pas de le surprendre et occupait désormais toutes ses pensées. Était-il réellement fier de lui ? Depuis son retour d’exil, quelques années auparavant, Pü était en conflit public avec le Masque Noir. Alors pourquoi ce discours, pourquoi maintenant ? Était-il réellement fier de lui ? Comme lassé par les interminables questionnements intérieurs dont le Zoraï était coutumier, le ciel lui répondit par un grondement sourd. Enfin, Pü crut qu’il s’agissait du ciel. Levant la tête vers les hauteurs de la souche, son cœur se souleva d'allégresse, lorsqu’il comprit qu’il n’en était rien : de gigantesques éclairs incandescents étaient en train de balayer l’espace depuis la racine sur laquelle la hutte de Grand-Mère Bä-Bä était construite ; sa mère était, en cet instant, en train de démontrer en quoi elle était définitivement l’individu le plus puissant de la tribu. Il ne fallait que quelques secondes à ses arcs de lumière acérés pour réduire en cendre les monstres noirs, qui, conscients de la dangerosité de leur adversaire, s'amassaient dans sa direction pour la submerger. Bien que Pü supposât que Grand-Mère Bä-Bä était en train de soutenir magiquement sa mère, il savait aussi qu’elle ne pourrait pas faire indéfiniment étalage de sa supériorité. Pü s'imagina accourir la rejoindre, mais son frère, en lui donnant un coup sur l’épaule, ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longuement. |
D'autant que les deux gardes du monstrueux commandant kitin s'étaient rapprochés dangereusement. Décidant de laisser de l’espace pour leur père et leur oncle, Pü et Niï infusèrent de la Sève dans leurs cuisses et sortirent de la fosse en deux bonds. Les deux créatures les suivirent en maintenant l’écart, comme pour les jauger. Les deux frères reculèrent sans les lâcher du regard. Progressivement, elles s’éloignèrent l’une de l’autre, et se mirent à les contourner tout en avançant. Acculés, Pü et Niï s’arrêtèrent, dos à dos. Les deux kinreys leur tournaient désormais autour. À nouveau, leur façon d’agir n’avait rien à voir avec celle des premiers monstres qu’ils avaient rencontrés. Le combat s’annonçait bien plus difficile que le précédent. Pour les vaincre, ils devraient agir de concert avec une extrême concentration. Leurs armes étaient enchantées depuis le début de la bataille, et leurs poches étaient pleines de cristaux de Sève permettant de les alimenter en magie. Ils étaient prêts. Pü dégaina son épée courte et sa dague, Niï sa hachette et sa rondache, et tous deux foncèrent chacun sur une créature. Sa lame ayant rebondi sur la carapace ébène au premier coup qu’il porta, Pü sut que le combat serait long. À la première effusion de sang suintant de l’armure de Niï, il sut qu’ils n’auraient pas le droit à l’erreur. Le combat s’annonçait éreintant, physiquement et psychologiquement. Esquivant d’abord, grâce à de petits bonds, les attaques de son adversaire tout en surveillant son frère du coin de l’œil, le jeune guerrier rengaina ensuite ses armes pour glisser sans tarder ses mains à l’intérieur de ses amplificateurs de magie, sans même baisser les yeux. À peine les eut-il enfilés que les premières salves de magie salvatrice fusèrent en direction de son frère. Durant la manœuvre, et malgré son habileté, Pü ne réussit pas à esquiver l’un des nombreux coups de patte que son assaillant tentait de lui porter : une pointe acérée transperça son plastron jusqu'à la chair. La douleur, bien qu’intense, fut de courte durée. En effet, à peine sentit-il le flot de sang se déverser que le sortilège de soin envoyé en réponse par son frère referma la blessure. Soignés, les deux guerriers reprirent leurs armes aussi rapidement qu’ils les avaient rengainées et foncèrent à nouveau sur leurs proies. Les deux frères étaient rompus à cette façon de combattre, qui faisait la fierté de la tribu et expliquait la crainte qu’elle inspirait. Ni formations, ni rôles prédéfinis. Ils étaient à la fois le bouclier, l’arme et le remède. | D'autant que les deux gardes du monstrueux commandant kitin s'étaient rapprochés dangereusement. Décidant de laisser de l’espace pour leur père et leur oncle, Pü et Niï infusèrent de la Sève dans leurs cuisses et sortirent de la fosse en deux bonds. Les deux créatures les suivirent en maintenant l’écart, comme pour les jauger. Les deux frères reculèrent sans les lâcher du regard. Progressivement, elles s’éloignèrent l’une de l’autre, et se mirent à les contourner tout en avançant. Acculés, Pü et Niï s’arrêtèrent, dos à dos. Les deux kinreys leur tournaient désormais autour. À nouveau, leur façon d’agir n’avait rien à voir avec celle des premiers monstres qu’ils avaient rencontrés. Le combat s’annonçait bien plus difficile que le précédent. Pour les vaincre, ils devraient agir de concert avec une extrême concentration. Leurs armes étaient enchantées depuis le début de la bataille, et leurs poches étaient pleines de cristaux de Sève permettant de les alimenter en magie. Ils étaient prêts. Pü dégaina son épée courte et sa dague, Niï sa hachette et sa rondache, et tous deux foncèrent chacun sur une créature. Sa lame ayant rebondi sur la carapace ébène au premier coup qu’il porta, Pü sut que le combat serait long. À la première effusion de sang suintant de l’armure de Niï, il sut qu’ils n’auraient pas le droit à l’erreur. Le combat s’annonçait éreintant, physiquement et psychologiquement. Esquivant d’abord, grâce à de petits bonds, les attaques de son adversaire tout en surveillant son frère du coin de l’œil, le jeune guerrier rengaina ensuite ses armes pour glisser sans tarder ses mains à l’intérieur de ses amplificateurs de magie, sans même baisser les yeux. À peine les eut-il enfilés que les premières salves de magie salvatrice fusèrent en direction de son frère. Durant la manœuvre, et malgré son habileté, Pü ne réussit pas à esquiver l’un des nombreux coups de patte que son assaillant tentait de lui porter : une pointe acérée transperça son plastron jusqu'à la chair. La douleur, bien qu’intense, fut de courte durée. En effet, à peine sentit-il le flot de sang se déverser que le sortilège de soin envoyé en réponse par son frère referma la blessure. Soignés, les deux guerriers reprirent leurs armes aussi rapidement qu’ils les avaient rengainées et foncèrent à nouveau sur leurs proies. Les deux frères étaient rompus à cette façon de combattre, qui faisait la fierté de la tribu et expliquait la crainte qu’elle inspirait. Ni formations, ni rôles prédéfinis. Ils étaient à la fois le bouclier, l’arme et le remède. | ||
Строка 114: | Строка 114: | ||
Niï fixait toujours la fosse. Il reprit, et sa voix dérailla. | Niï fixait toujours la fosse. Il reprit, et sa voix dérailla. | ||
− | « D’ailleurs, personne n’y a jamais vraiment cru… | + | « D’ailleurs, personne n’y a jamais vraiment cru… Sauf père. Tout le monde le sait Pü. Tout le monde l’a compris. » |
Pü se frotta le masque et bégaya. | Pü se frotta le masque et bégaya. | ||
Строка 126: | Строка 126: | ||
Abasourdi, Pü ne sut quoi répondre. Alors, son frère fit une chose qu’il n’avait plus fait depuis des années. La dernière fois, lorsqu’ils n’étaient pas encore rivaux. La dernière fois, lorsqu’ils étaient enfants. Il se pencha vers lui et colla son front contre le sien. | Abasourdi, Pü ne sut quoi répondre. Alors, son frère fit une chose qu’il n’avait plus fait depuis des années. La dernière fois, lorsqu’ils n’étaient pas encore rivaux. La dernière fois, lorsqu’ils étaient enfants. Il se pencha vers lui et colla son front contre le sien. | ||
− | « En revanche, s’il y a bien quelque chose qui n’est pas un mensonge, c’est le fait que je t’aime, petit frère. Maman et Grand-Mère Bä-Bä sont les deux êtres les plus importants du village, tu le sais comme moi. Notre destin repose entièrement sur elles. Et de nous deux, toi seul | + | « En revanche, s’il y a bien quelque chose qui n’est pas un mensonge, c’est le fait que je t’aime, petit frère. Maman et Grand-Mère Bä-Bä sont les deux êtres les plus importants du village, tu le sais comme moi. Notre destin repose entièrement sur elles. Et de nous deux, toi seul peux les protéger ! » |
Niï abattit ses mains sur les épaules de son frère, toujours muet. Il le fit pivoter et le poussa durement dans le dos. | Niï abattit ses mains sur les épaules de son frère, toujours muet. Il le fit pivoter et le poussa durement dans le dos. |