Внутреннее тестирование Вики/XIII — различия между версиями
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« Soldats, Fort Kronk n’est plus qu'à quelques heures de marche ! Une fois que nous aurons passé cette dune, après que la tempête se sera dissipée, nous pourrons enfin l’apercevoir au loin ! Aussi, cela signifiera que nous arrivons à la fin du Désert de Feu, et donc que le plus dur aura été fait ! Alors ne désespérez pas, camarades ! Car si le Désert le veut, à l’aube, c’est à l'abri que nous dormirons ! Et à notre réveil, nous pourrons festoyer en l’honneur d'Eurixus et de tous nos disparus ! » | « Soldats, Fort Kronk n’est plus qu'à quelques heures de marche ! Une fois que nous aurons passé cette dune, après que la tempête se sera dissipée, nous pourrons enfin l’apercevoir au loin ! Aussi, cela signifiera que nous arrivons à la fin du Désert de Feu, et donc que le plus dur aura été fait ! Alors ne désespérez pas, camarades ! Car si le Désert le veut, à l’aube, c’est à l'abri que nous dormirons ! Et à notre réveil, nous pourrons festoyer en l’honneur d'Eurixus et de tous nos disparus ! » | ||
− | En réaction à ces paroles, les soldats poussèrent des cris d’espoir. Bélénor, le corps ballottant au vent, jeta un regard à ses camarades. Leur escouade, comme les cinq autres qui formaient l’escadron du capitaine Apokillo, était initialement composée de vingt-cinq soldats. Désormais, elle n’en comptait plus que dix-neuf… Le Fyros regrettait tant d’être parti de la cité de Coriolis, là où les différentes escouades avaient été constituées. D’autant qu’il avait apprécié le voyage au sein de l'escadron depuis Fyre, ainsi que la longue halte qu’ils avaient faite dans la célèbre cité minière, source de tant de gloire et de malheur. D’ailleurs, Coriolis n’était pas vraiment une cité, mais plutôt une agglomération de mines et de chantiers de fouilles, entassés dans une gigantesque vallée de la Dorsale du Dragon. Un regroupement de bidonvilles, aussi, dans lesquels s’entassaient les impétueux mineurs fyros. Les quelques demeures confortables de la cité étaient occupées par des représentants impériaux, des personnalités importantes et des chefs de guilde. C’était le cas de Tiralion, le père de Bélénor, qui avait finalement décidé de s’installer là après l’intronisation du sharükos Krospas, malgré le refus de son épouse de le suivre. Pour Eutis, cela aurait signifié devoir rendre sa robe de sénatrice, ce qu’elle n’avait jamais voulu envisager. Officiellement, cette décision manifestait sa volonté de se rapprocher physiquement de ses Têtes de Pioche, et donc de ses affaires. Mais en vérité, Bélénor et sa mère savaient que Tiralion, craignant les représailles du nouveau pouvoir impérial, avait tout bonnement fui la capitale. À l’occasion de l’expédition de son fils, et de leur halte à Coriolis, Eutis avait décidé d’accompagner les caravanes marchandes. Bélénor se serait bien passé de la présence de sa mère, ainsi que de ce repas d’accueil mondain, durant lequel son père l’avait présenté à quelques notables fortunés à la recherche d’un bon parti. Ce n’était pourtant pas faute de lui avoir maintes fois répété qu’il ne souhaitait ni reprendre son affaire, ni celle d’un autre, aussi mignons et sympathiques seraient les homins qu’on lui présenterait. Fort heureusement, sa nourrice Penala avait accompagné sa mère jusqu’à Coriolis, et avait été présente à ses côtés tout du long du séjour. Sa compagnie avait grandement adouci les réunions familiales. Malgré tout, le Fyros essaya quand même de fuir au maximum la résidence de son père, préférant se perdre dans les dédales bioluminescents des chantiers caverneux, et notamment dans les tristement célèbres Mines d’Ambre, passées sous le contrôle de l’entreprise familiale il y avait quelques semaines à peine. Comme tout Fyros, Bélénor était fasciné par les entrailles d’Atys et les mystérieuses reliques et ruines antiques qu’elles abritaient. Pour autant, il savait aussi à quel point la fièvre de la découverte pouvait faire prendre des risques inconsidérés à son peuple. Quarante ans exactement auparavant, encouragés par la récolte d’étranges matériaux, des mineurs fyros avaient percé une veine d’acide au fond des Mines d’Ambre, et par cette imprudence, causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Malheureusement, pour beaucoup de citoyens de l’Empire, cette catastrophe n’était pas directement d’origine homine. Pour eux, Fyrak le Grand Dragon, l’ennemi mythologique du peuple | + | En réaction à ces paroles, les soldats poussèrent des cris d’espoir. Bélénor, le corps ballottant au vent, jeta un regard à ses camarades. Leur escouade, comme les cinq autres qui formaient l’escadron du capitaine Apokillo, était initialement composée de vingt-cinq soldats. Désormais, elle n’en comptait plus que dix-neuf… Le Fyros regrettait tant d’être parti de la cité de Coriolis, là où les différentes escouades avaient été constituées. D’autant qu’il avait apprécié le voyage au sein de l'escadron depuis Fyre, ainsi que la longue halte qu’ils avaient faite dans la célèbre cité minière, source de tant de gloire et de malheur. D’ailleurs, Coriolis n’était pas vraiment une cité, mais plutôt une agglomération de mines et de chantiers de fouilles, entassés dans une gigantesque vallée de la Dorsale du Dragon. Un regroupement de bidonvilles, aussi, dans lesquels s’entassaient les impétueux mineurs fyros. Les quelques demeures confortables de la cité étaient occupées par des représentants impériaux, des personnalités importantes et des chefs de guilde. C’était le cas de Tiralion, le père de Bélénor, qui avait finalement décidé de s’installer là après l’intronisation du sharükos Krospas, malgré le refus de son épouse de le suivre. Pour Eutis, cela aurait signifié devoir rendre sa robe de sénatrice, ce qu’elle n’avait jamais voulu envisager. Officiellement, cette décision manifestait sa volonté de se rapprocher physiquement de ses Têtes de Pioche, et donc de ses affaires. Mais en vérité, Bélénor et sa mère savaient que Tiralion, craignant les représailles du nouveau pouvoir impérial, avait tout bonnement fui la capitale. À l’occasion de l’expédition de son fils, et de leur halte à Coriolis, Eutis avait décidé d’accompagner les caravanes marchandes. Bélénor se serait bien passé de la présence de sa mère, ainsi que de ce repas d’accueil mondain, durant lequel son père l’avait présenté à quelques notables fortunés à la recherche d’un bon parti. Ce n’était pourtant pas faute de lui avoir maintes fois répété qu’il ne souhaitait ni reprendre son affaire, ni celle d’un autre, aussi mignons et sympathiques seraient les homins qu’on lui présenterait. Fort heureusement, sa nourrice Penala avait accompagné sa mère jusqu’à Coriolis, et avait été présente à ses côtés tout du long du séjour. Sa compagnie avait grandement adouci les réunions familiales. Malgré tout, le Fyros essaya quand même de fuir au maximum la résidence de son père, préférant se perdre dans les dédales bioluminescents des chantiers caverneux, et notamment dans les tristement célèbres Mines d’Ambre, passées sous le contrôle de l’entreprise familiale il y avait quelques semaines à peine. Comme tout Fyros, Bélénor était fasciné par les entrailles d’Atys et les mystérieuses reliques et ruines antiques qu’elles abritaient. Pour autant, il savait aussi à quel point la fièvre de la découverte pouvait faire prendre des risques inconsidérés à son peuple. Quarante ans exactement auparavant, encouragés par la récolte d’étranges matériaux, des mineurs fyros avaient percé une veine d’acide au fond des Mines d’Ambre, et par cette imprudence, causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Malheureusement, pour beaucoup de citoyens de l’Empire, cette catastrophe n’était pas directement d’origine homine. Pour eux, Fyrak le Grand Dragon, l’ennemi mythologique du peuple Fyros, était le premier responsable. Ainsi, quarante années plus tard, la plaine de Coriolis était-elle devenue le miroir déformant des croyances fyrosses : jamais la région n’avait été aussi riche en activité minière. Jamais les fouilles visant à trouver la tanière de Fyrak n’avaient été aussi nombreuses. Comme une minorité de Fyros, Bélénor fustigeait la folie des siens, et craignait qu’un second événement apocalyptique ne se produise d’ici peu : un éboulement, une coulée d’acide, un séisme, ou pire encore… Après tout, si les entrailles d’Atys recelaient maints trésors, elles dissimulaient sans nul doute aussi nombre de cauchemars. Des cauchemars bien réels. Des cauchemars potentiellement bien plus terribles que la plus redoutée créature de la mythologie fyrosse… |
« Lavanche ! » | « Lavanche ! » | ||
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« Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | « Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | ||
− | Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'Armée | + | Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'Armée Impériale. S’il s’était inscrit en tant que réserviste, c’était simplement pour voyager avec ses amis, découvrir le pays, vivre des moments uniques et ressentir de nouvelles émotions. Pour ennuyer ses parents, aussi. Car avant cette expédition, tout son quotidien se résumait à Fyre. Et pas n’importe quelle Fyre. La Fyre riche, confortable et culturelle, accessible aux seuls bourgeois dont il faisait partie. Alors que ces cinq dernières années, ses camarades avaient progressivement commencé à s’émanciper de la capitale, lui s’était enlisé dans une routine mondaine. Une vie qu’il chérissait, pour son confort et sa richesse culturelle, et qu’il méprisait tout autant, tant elle lui rappelait ce qu’il détestait chez ses parents… Des parents auxquels il avait l’impression de ressembler, bien malgré lui. Car à vingt-et-un ans, Bélénor n’aimait pas l’homin qu’il était devenu. C’est sous l’impulsion de Brandille, mais surtout de Garius, qu’il avait finalement décidé de sortir de sa zone de confort et d’accompagner Melkiar jusqu’au bout du monde. Pourtant, aujourd’hui, et malgré tout ce qu’il avait appris durant son voyage, il regrettait d’être parti. Jamais. Jamais il ne s’était habitué à la mort. Jamais il ne s’était attendu à en rêver la nuit. Définitivement, sa place était derrière un bureau, la plume à la main, et non pas sur un champ de bataille. |
Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qui l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être : | Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qui l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être : |