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Sous les doigts de Pü, il n’y avait plus que des os désormais. La peau décharnée était devenue grise. Seuls ses yeux, au travers de son masque craquelé, luisaient encore de vie. | Sous les doigts de Pü, il n’y avait plus que des os désormais. La peau décharnée était devenue grise. Seuls ses yeux, au travers de son masque craquelé, luisaient encore de vie. | ||
− | « Écoute-moi Pü, je n’en ai plus pour longtemps… Ne pleure pas les morts, pleure plutôt les vivants. Car ce fléau | + | « Écoute-moi Pü, je n’en ai plus pour longtemps… Ne pleure pas les morts, pleure plutôt les vivants. Car ce fléau n’a pas seulement touché notre souche, mais tout Atys… Personne ne pouvait prédire ce cataclysme. Ni moi, ni même les Kamis. Ton père s’est trompé, cet événement n’était pas une épreuve kamique. Mon enfant, aujourd’hui, les cartes ont entièrement été rebattues… C’est une chance. Une chance de mener la Guerre Sacrée à ta manière… En conservant ton libre arbitre. Alors prends les dés, la dague, le tebori et le cube d’ambre renfermant les secrets du Culte Noir… Prends-les et pars trouver tes compagnons de destin… » |
De la poussière commençait à se détacher du corps de la sorcière et à s’élever dans l’air tel de l'encens. Pü se redressa et passa la main sous la tête de son ancêtre. Ses larmes tombèrent sur le masque décrépit de Grand-Mère Bä-Bä et se mêlèrent à la cendre. Les flammes de ses yeux vacillèrent, puis s'éteignirent. | De la poussière commençait à se détacher du corps de la sorcière et à s’élever dans l’air tel de l'encens. Pü se redressa et passa la main sous la tête de son ancêtre. Ses larmes tombèrent sur le masque décrépit de Grand-Mère Bä-Bä et se mêlèrent à la cendre. Les flammes de ses yeux vacillèrent, puis s'éteignirent. |
Версия 17:29, 18 декабря 2021
“— Bélénor Nébius, narrateur
Шаблон:Portail Шаблон:Portail Catégorie:Chroniques de la Première Croisade
Notes de l’auteur
Bonjour cher lectorat. Je suis Bélénor Nébius, Fyros de sève, auteur de La Guerre Sacrée, scribe des Disciples du Culte Noir de Ma-Duk et indéfectible ami de Pü Fu-Tao. Avec ce neuvième chapitre se termine la première époque de notre histoire. Ouverte alors que Pü n’est âgé que de quelques mois, elle se clôt par l’événement cataclysmique qui ravagea les Anciennes Terres en 2481 de Jena, et qui sera plus tard connu sous le nom de Grand Essaim. Je dus attendre bien des années avant que Pü ose me parler de son enfance. Comme vous pouvez vous en douter, cette période ravivait en lui de douloureux souvenirs. D’ailleurs, si je parvins au cours de nos discussions à deviner de joyeux et tendres moments passés, les événements violents restaient ceux dont il parlait avec le plus de précision, d’où la sombre atmosphère qui se dégage de ces premiers chapitres.
L’époque suivante contera le voyage, tout aussi ténébreux, du Masque Noir, ses rencontres avec ceux qui deviendront ses alliés ou ses ennemis, et in fine, la nôtre. Jamais je n’oublierai ce moment, qui me transforma de manière irréversible. À ce stade de votre lecture, Pü est à la recherche d’un Fyros et d’une Matisse. Les plus érudits d’entre vous auront relevé les noms de Damakian, Rory, et même celui de Kalbatcha. Si ces noms ne n’évoquent probablement rien à la plupart d’entre vous, leur énoncé a pu plonger certains dans la perplexité. Que ces derniers sachent que je comprends totalement leur ressenti. Il fut le mien lorsque, déjà âgé et finalement parvenu sur les Nouvelles Terres, je rencontrai par hasard certains de ces homins, qui en de nombreux points, me rappelaient le groupe que Pü, moi et tant d’autres avions formé autrefois. Des homins que nous n’avions jamais rencontrés, et dont les noms nous avaient pourtant été révélés, bien avant leur naissance. Était-ce le fruit du hasard, une cruelle plaisanterie, où l’incarnation même du destin ? Encore aujourd’hui, alors que j’écris ces quelques mots, je ne saurais le dire. Mais comme vous le verrez plus tard, cette étrangeté n’est que l’une de celles, nombreuses qui ponctuèrent notre voyage, et qui de tant de manières différentes, unissent notre passé à votre présent. Ma-Duk veille derrière chaque fragment de matière d’Atys, et par-delà l’espace et le temps, tisse entre eux la toile de son Grand Œuvre.