Внутреннее тестирование Вики/XIII — различия между версиями
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Le Fyros tendit une main massive à son ami, dont le visage exprimait désormais l'embarras. Si Bélénor la saisit, il ne réussit pas à se relever. | Le Fyros tendit une main massive à son ami, dont le visage exprimait désormais l'embarras. Si Bélénor la saisit, il ne réussit pas à se relever. | ||
« Attends Garius, je crois que je me suis pris la cheville dans une racine. Je… » | « Attends Garius, je crois que je me suis pris la cheville dans une racine. Je… » | ||
− | Brusquement, sa poitrine se souleva. Et le temps se figea. Le souffle coupé et les pupilles dilatées, Bélénor regardait fixement l’étrange racine qui lui enserrait la cheville gauche. Une racine constituée de cinq doigts. Comprenant à qui appartenait cette main, le Fyros saisit instantanément l’ampleur de la menace : ils devaient à tout prix quitter le pont racinaire et rejoindre le plateau désertique. Bélénor eu à peine le temps de crier « Sauvages ! » qu’une hachette surgit de la sciure et lui trancha le pied. Au même moment, plusieurs de ses camarades tombèrent au sol. Et tels des Kamis, une trentaine d’êtres s’extirpèrent de la racine, comme s'ils n'avaient jusqu'alors fait qu’un avec l’écorce. Réagissant aussi vite qu’il put, Garius plongea son immense main dans la sciure et attrapa la gorge de l’homin embusqué dans sa cache. Sans autre forme de procès, il fit appel à sa force surhomine et l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin. Le Sauvage rebondit violemment sur l’écorce, tenta en vain de s'assurer une prise, puis chuta dans l'abîme en hurlant. Jamais Bélénor n’avait été autant rassuré par la présence de Garius qu’en cet instant. Faisant fi de toute douleur, le Fyros attrapa son pied sectionné et le positionna sur son moignon. Si l’opération allait prendre quelques minutes, il savait être capable de ressouder son pied grâce aux pouvoirs de la Sève. Naturellement, Garius resta auprès de son ami. Dégainant sa gigantesque hache, il menaça verbalement les Sauvages qui tentaient de l’approcher. D’un coup d’œil rapide Bélénor fit un état des lieux de l’escarmouche : si Melkiar, Varran et quelques soldats s’étaient rués sur les Sauvages, et avaient déjà réussi à en abattre plusieurs, Xynala essayait pour sa part de les tenir éloignés des blessés, désormais entre les mains de Brandille. Quant à Tisse, elle scrutait l’horizon avec son fusil. Rapidement, le nombre de Sauvages diminua, et cinq des leurs se retrouvèrent finalement coincés entre Garius d’un côté, et le reste des soldats de l’autre. Malheureusement, l’embuscade ne semblait constituer qu’une partie du plan de l’ennemi. | + | Brusquement, sa poitrine se souleva. Et le temps se figea. Le souffle coupé et les pupilles dilatées, Bélénor regardait fixement l’étrange racine qui lui enserrait la cheville gauche. Une racine constituée de cinq doigts. Comprenant à qui appartenait cette main, le Fyros saisit instantanément l’ampleur de la menace : ils devaient à tout prix quitter le pont racinaire et rejoindre le plateau désertique. Bélénor eu à peine le temps de crier « Sauvages ! » qu’une hachette surgit de la sciure et lui trancha le pied. Au même moment, plusieurs de ses camarades tombèrent au sol. Et tels des Kamis, une trentaine d’êtres s’extirpèrent de la racine, comme s'ils n'avaient jusqu'alors fait qu’un avec l’écorce. Réagissant aussi vite qu’il put, Garius plongea son immense main dans la sciure et attrapa la gorge de l’homin embusqué dans sa cache. Sans autre forme de procès, il fit appel à sa force surhomine et l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin. Le Sauvage rebondit violemment sur l’écorce, tenta en vain de s'assurer une prise, puis chuta dans l'abîme en hurlant. Jamais Bélénor n’avait été autant rassuré par la présence de Garius qu’en cet instant. Faisant fi de toute douleur, le Fyros attrapa son pied sectionné et le positionna sur son moignon. Si l’opération allait prendre quelques minutes, il savait être capable de ressouder son pied grâce aux pouvoirs de la Sève. Naturellement, Garius resta auprès de son ami. Dégainant sa gigantesque hache, il menaça verbalement les Sauvages qui tentaient de l’approcher. D’un coup d’œil rapide Bélénor fit un état des lieux de l’escarmouche : si Melkiar, Varran et quelques soldats s’étaient rués sur les Sauvages, et avaient déjà réussi à en abattre plusieurs, Xynala essayait pour sa part de les tenir éloignés des blessés, désormais entre les mains de Brandille. Quant à Tisse Apoan, elle scrutait l’horizon avec son fusil. Rapidement, le nombre de Sauvages diminua, et cinq des leurs se retrouvèrent finalement coincés entre Garius d’un côté, et le reste des soldats de l’autre. Malheureusement, l’embuscade ne semblait constituer qu’une partie du plan de l’ennemi. |
« Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades. | « Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades. | ||
« Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | « Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! » | ||
− | Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'armée impériale. S’il s’était inscrit en tant que réserviste, c’était simplement pour voyager avec ses amis, découvrir le pays, vivre des moments uniques et ressentir de nouvelles émotions. Pour ennuyer ses parents, aussi. Car avant cette expédition, tout son quotidien se résumait à Fyre. Et pas n’importe quelle Fyre. La Fyre riche, confortable et culturelle, accessible aux seuls bourgeois dont il était. Pourtant, aujourd’hui, et malgré tout ce qu’il avait appris durant son voyage, il regrettait d’être parti. Jamais. Jamais il ne s’était habitué à la mort. Jamais il ne s’était attendu à en rêver la nuit. Définitivement, sa place était derrière un bureau, la plume à la main, et non pas sur un champ de bataille. | + | Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'armée impériale. S’il s’était inscrit en tant que réserviste, c’était simplement pour voyager avec ses amis, découvrir le pays, vivre des moments uniques et ressentir de nouvelles émotions. Pour ennuyer ses parents, aussi. Car avant cette expédition, tout son quotidien se résumait à Fyre. Et pas n’importe quelle Fyre. La Fyre riche, confortable et culturelle, accessible aux seuls bourgeois dont il était. Alors que ces cinq dernières années, ses amis avaient progressivement commencé à s’émanciper de la capitale, lui s’était enlisé dans une routine mondaine. Une vie qu’il chérissait, pour son confort et sa richesse culturelle, et qu’il méprisait tout autant, tant elle lui rappelait ce qu’il détestait chez ses parents. C’est sous l’impulsion de Brandille, mais surtout de Garius, qu’il avait finalement décidé de sortir de sa zone de confort et d’accompagner Melkiar jusqu’au bout du monde. Pourtant, aujourd’hui, et malgré tout ce qu’il avait appris durant son voyage, il regrettait d’être parti. Jamais. Jamais il ne s’était habitué à la mort. Jamais il ne s’était attendu à en rêver la nuit. Définitivement, sa place était derrière un bureau, la plume à la main, et non pas sur un champ de bataille. |
Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qu’ils l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être : | Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qu’ils l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être : | ||
« Fuyez, ils vont se faire sauter ! » | « Fuyez, ils vont se faire sauter ! » |
Версия 14:19, 8 января 2022
“— Bélénor Nébius, narrateur
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