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« On grimpe ! » exhorta Melkiar. Sans attendre, Bélénor attrapa sa longe et se hissa tant bien que mal jusqu’à l’imposante racine, dont ses camarades étaient déjà en train de faire l’ascension. Lorsqu’il planta finalement ses gants crantés dans le bois épais de l’excroissance ligneuse, il se rendit compte en regardant ses pieds que le sol avait déjà mué en une épaisse coulée de sciure embrasée.
 
« On grimpe ! » exhorta Melkiar. Sans attendre, Bélénor attrapa sa longe et se hissa tant bien que mal jusqu’à l’imposante racine, dont ses camarades étaient déjà en train de faire l’ascension. Lorsqu’il planta finalement ses gants crantés dans le bois épais de l’excroissance ligneuse, il se rendit compte en regardant ses pieds que le sol avait déjà mué en une épaisse coulée de sciure embrasée.
 
« Bélénor, accélère ! » hurla Xynala. Le Fyros fût pris d’une peur panique lorsqu’il vit que la dune située en amont avait gonflé de plusieurs mètres cubes et était désormais en train de fondre dans leur direction. Si ses camarades étaient placés assez haut pour esquiver la vague de sciure brulante, lui devrait sans nul doute l’encaisser. Alors, Bélénor s’agrippa fermement à la racine, espérant n'en pas être arraché par à l’impact. C’était compter sans la force et la portée des bras de Garrius, qui, suspendu par la cheville au bras de Xynala, réussit à saisir son camarade par les épaules, à l’écarter de la paroi d’écorce, et à le propulser au-dessus de lui. Varran et Melkiar attrapèrent Bélénor au moment où Garius se redressait, esquivant de peu le torrent de feu. Plaquant le Fyros contre la racine, le colosse appuya violemment sur ses mains et pieds, de telle sorte qu’il adhère à l’écorce.
 
« Bélénor, accélère ! » hurla Xynala. Le Fyros fût pris d’une peur panique lorsqu’il vit que la dune située en amont avait gonflé de plusieurs mètres cubes et était désormais en train de fondre dans leur direction. Si ses camarades étaient placés assez haut pour esquiver la vague de sciure brulante, lui devrait sans nul doute l’encaisser. Alors, Bélénor s’agrippa fermement à la racine, espérant n'en pas être arraché par à l’impact. C’était compter sans la force et la portée des bras de Garrius, qui, suspendu par la cheville au bras de Xynala, réussit à saisir son camarade par les épaules, à l’écarter de la paroi d’écorce, et à le propulser au-dessus de lui. Varran et Melkiar attrapèrent Bélénor au moment où Garius se redressait, esquivant de peu le torrent de feu. Plaquant le Fyros contre la racine, le colosse appuya violemment sur ses mains et pieds, de telle sorte qu’il adhère à l’écorce.
« Bélénor, on t’aime bien, mais on va pas se tuer pour toi, d’accord ? Alors arrête de rêvasser ! Pas de Guerriers Noirs en papier ici, mais des êtres bien réels, de chair et de sève !
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« Bélénor, on t’aime bien, mais on va pas se tuer pour toi, d’accord ? Alors arrête de rêvasser, c’est vraiment pas le moment !
 
— Pa… Pardon Varran. » souffla Bélénor, encore sous le choc.
 
— Pa… Pardon Varran. » souffla Bélénor, encore sous le choc.
 
« Accalmie ! »
 
« Accalmie ! »
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« Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades.
 
« Homins ! À l’ouest ! » hurla Tisse, qui surveillait les alentours depuis la zone sécurisée par Xynala. Et en effet, à quelques dizaines de mètres de la mêlée, à l’endroit où le pont racinaire permettait de rejoindre la plaine désertique menant à Fort Kronk, un peloton d’homins était en train de se former. Si Bélénor espéra qu’ils soient des renforts venus de Fort Kronk, il déchanta instantanément en reconnaissant le drapeau de la tribu ennemie. Désormais, les Sauvages survivants n’étaient plus les seuls à être encerclés. Malgré cet état de fait, Melkiar garda son sang froid et encouragea ses camarades.
 
« Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! »
 
« Soldats, ne faiblissez pas ! Nous sommes mieux équipés et entraînés qu’eux. Aussi nombreux soient-ils, tant que vous suivrez ce que nous avons appris, rien ne nous arrivera ! »
Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'armée impériale. S’il s’était inscrit en tant que réserviste, c’était simplement pour voyager avec ses amis, découvrir le pays, vivre des moments uniques et ressentir de nouvelles émotions. Pour ennuyer ses parents, aussi. Car avant cette expédition, tout son quotidien se résumait à Fyre. Et pas n’importe quelle Fyre. La Fyre riche, confortable et culturelle, accessible aux seuls bourgeois dont il était. Alors que ces cinq dernières années, ses amis avaient progressivement commencé à s’émanciper de la capitale, lui s’était enlisé dans une routine mondaine. Une vie qu’il chérissait, pour son confort et sa richesse culturelle, et qu’il méprisait tout autant, tant elle lui rappelait ce qu’il détestait chez ses parents. C’est sous l’impulsion de Brandille, mais surtout de Garius, qu’il avait finalement décidé de sortir de sa zone de confort et d’accompagner Melkiar jusqu’au bout du monde. Pourtant, aujourd’hui, et malgré tout ce qu’il avait appris durant son voyage, il regrettait d’être parti. Jamais. Jamais il ne s’était habitué à la mort. Jamais il ne s’était attendu à en rêver la nuit. Définitivement, sa place était derrière un bureau, la plume à la main, et non pas sur un champ de bataille.
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Bélénor, dont le pied gauche avait finalement repris vie, se plaça derrière Garius. Aussi périlleuse que fût la situation, il savait que Melkiar voyait juste. Il leur suffisait de rester concentrés et d’appliquer tout ce qu’ils avaient vu durant les mises en situation passées. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils affrontaient des Sauvages. Et si ces homins étaient définitivement les meilleurs quand il s’agissait de tendre des pièges ou de survivre dans des environnements extrêmes, ils restaient bien moins impressionnants en combat rangé. Le Fyros soupira et posa ses mains gantées sur l’immense dos de Garius. Qu’il soit l’auteur d’une histoire de guerre de religion ne signifiait pas qu’il cautionnait ou appréciait les luttes armées. D’ailleurs, il restait très critique vis-à-vis de l'armée impériale. S’il s’était inscrit en tant que réserviste, c’était simplement pour voyager avec ses amis, découvrir le pays, vivre des moments uniques et ressentir de nouvelles émotions. Pour ennuyer ses parents, aussi. Car avant cette expédition, tout son quotidien se résumait à Fyre. Et pas n’importe quelle Fyre. La Fyre riche, confortable et culturelle, accessible aux seuls bourgeois dont il était. Alors que ces cinq dernières années, ses amis avaient progressivement commencé à s’émanciper de la capitale, lui s’était enlisé dans une routine mondaine. Une vie qu’il chérissait, pour son confort et sa richesse culturelle, et qu’il méprisait tout autant, tant elle lui rappelait ce qu’il détestait chez ses parents… Des parents auxquels il avait l’impression de ressembler, bien malgré lui. Car à vingt-et-un ans, Bélénor n’aimait pas l’homin qu’il était devenu. C’est sous l’impulsion de Brandille, mais surtout de Garius, qu’il avait finalement décidé de sortir de sa zone de confort et d’accompagner Melkiar jusqu’au bout du monde. Pourtant, aujourd’hui, et malgré tout ce qu’il avait appris durant son voyage, il regrettait d’être parti. Jamais. Jamais il ne s’était habitué à la mort. Jamais il ne s’était attendu à en rêver la nuit. Définitivement, sa place était derrière un bureau, la plume à la main, et non pas sur un champ de bataille.
 
Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qu’ils l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être :
 
Croisant par dessous l’aisselle de Garius le regard désorienté d’un Sauvage au teint maladif, Bélénor se rappela des émotions qu’ils l’avaient traversé les quelques fois où il avait lui-même frôlé la mort, les semaines passées. Et alors qu’il s’imaginait réussir à demander leur reddition, le peloton de Sauvages, juché au bord de la crevasse, se mit à entrechoquer ses armes en rythme. Au même moment, l’un d’entre eux se mit à pousser des cris rauques, toujours en cadence. Ses cris furent bientôt repris par tous ses compagnons. C’était la première fois que Bélénor assistait à cette pratique tribale. Interloqué, il échangea un regard avec Melkiar, qui semblait partager sa confusion. Et puis soudainement, le rythme s’accéléra, et les Sauvages positionnés au centre de la racine se collèrent les uns aux autres pour former un groupe compact, comme s’ils cherchaient à protéger quelque chose. Croisant à nouveau le regard du Sauvage souffreteux, Bélénor déglutit. Une profonde détermination y était désormais inscrite. Et sans qu’il ne sache pourquoi, une vision d’horreur le traversa. Commandé par son instinct, le Fyros hurla de tout son être :
 
« Fuyez, ils vont se faire sauter ! »
 
« Fuyez, ils vont se faire sauter ! »

Версия 16:20, 15 января 2022


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Примечания : (Lanstiril, 2022-01-15)


XIII - Le désert aux cent périls

An 2475 de Jena

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Bélénor Nébius, narrateur

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