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{{Quotation|''Bélénor Nébius, narrateur''|
 
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{{Paragraphes FR|« Hum… Encore un mort. Un éboulement, à nouveau. »
 
{{Paragraphes FR|« Hum… Encore un mort. Un éboulement, à nouveau. »
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Assis confortablement sur son fauteuil en cuir de rendor, les coudes posés sur son magnifique bureau en bois massif, Tiralion Nebius lisait le dernier rapport transmis par l’un de ses contremaîtres. Si la guilde gagnait en productivité année après année, les conditions de travail des ouvriers s’étaient beaucoup dégradées. Certes, il était plus rentable de continuer ainsi, quitte à dédommager gracieusement les familles des victimes. Mais s’il voulait continuer à recruter de jeunes Fyros pleins d’entrain, il devait leur assurer que la mort ne se trouvait pas nécessairement au bout du tunnel. Car Tiralion Nebius, comme son père avant lui, était le chef de la guilde minière des Têtes de Pioches, l’une des plus grandes et riches guildes de l’Empire Fyros.
 
Assis confortablement sur son fauteuil en cuir de rendor, les coudes posés sur son magnifique bureau en bois massif, Tiralion Nebius lisait le dernier rapport transmis par l’un de ses contremaîtres. Si la guilde gagnait en productivité année après année, les conditions de travail des ouvriers s’étaient beaucoup dégradées. Certes, il était plus rentable de continuer ainsi, quitte à dédommager gracieusement les familles des victimes. Mais s’il voulait continuer à recruter de jeunes Fyros pleins d’entrain, il devait leur assurer que la mort ne se trouvait pas nécessairement au bout du tunnel. Car Tiralion Nebius, comme son père avant lui, était le chef de la guilde minière des Têtes de Pioches, l’une des plus grandes et riches guildes de l’Empire Fyros.
  
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Le Fyros sourit et rassembla ses affaires éparpillées sur son écritoire. Le parchemin sur lequel il s’était assoupi était humide de salive.
 
Le Fyros sourit et rassembla ses affaires éparpillées sur son écritoire. Le parchemin sur lequel il s’était assoupi était humide de salive.
  
« Peut-être… Si les Kamis le veulent. Et encore, je ne t’ai pas dit le plus étrange : dans mon rêve, le nourisson dans mon lit était Masque Noir. »
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« Peut-être… Si les Kamis le veulent. Et encore, je ne t’ai pas dit le plus étrange : dans mon rêve, le nourrisson dans mon lit était le  Masque Noir.
  
 
— Oh, Énor ! Ton flux est si limpide ! Désormais, tu fais entièrement corps avec ton personnage, il est sûr ! Loués soient les Vents ! Adieu hésitation, bonjour imagination !
 
— Oh, Énor ! Ton flux est si limpide ! Désormais, tu fais entièrement corps avec ton personnage, il est sûr ! Loués soient les Vents ! Adieu hésitation, bonjour imagination !
Строка 110: Строка 111:
 
Brandille fit un salto et atterrit à pieds joints sur une marche rugueuse de l’amphithéâtre. L’enfant salua un public absent et gravit l’escalier en toute hâte.
 
Brandille fit un salto et atterrit à pieds joints sur une marche rugueuse de l’amphithéâtre. L’enfant salua un public absent et gravit l’escalier en toute hâte.
  
« En tout cas rassure-toi, tu n’as rien manqué à la fin de la propagande… Heu, du cours d’Histoire. Rien, hormis les sempiternelles louanges au Sharükos ! »
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« En tout cas rassure-toi, tu n’as rien manqué à la fin de la propagande… heu, du cours d’Histoire. Rien, hormis les sempiternelles louanges au Sharükos ! »
  
 
L’acrobate plaça ses mains derrière son dos, prit un air supérieur et une voix grave.
 
L’acrobate plaça ses mains derrière son dos, prit un air supérieur et une voix grave.
Строка 130: Строка 131:
 
Car l'amitié qu’entretenaient les deux enfants, tous deux âgés de neuf ans, reposait avant tout sur leur goût commun pour l’art et leur créativité débordante. Bélénor dessinait et écrivait des fictions. Brandille dessinait, composait des chansons, écrivait de la poésie, montait des pièces de théâtre, savait jongler et danser. Et tels deux muses, tous deux se soutenaient et s'entre-inspiraient.
 
Car l'amitié qu’entretenaient les deux enfants, tous deux âgés de neuf ans, reposait avant tout sur leur goût commun pour l’art et leur créativité débordante. Bélénor dessinait et écrivait des fictions. Brandille dessinait, composait des chansons, écrivait de la poésie, montait des pièces de théâtre, savait jongler et danser. Et tels deux muses, tous deux se soutenaient et s'entre-inspiraient.
  
Finalement, après quelques minutes de marche dans les couloirs creusés et joliment décorés de l’Académie, les deux camarades passèrent la grande arche et retrouvèrent la lumière du jour. Descendant l'imposant escalier, ils rejoignirent ainsi les rues de Fyre, l’incroyable capitale de l’Empire Fyros. Les fondations de ce qui devint plus tard la cité phare du Désert avaient été posées voici deux siècles, lorsque les Fyros, jusqu'alors nomades, commencèrent à se sédentariser. Et le lieu ne fut pas choisi au hasard. La cité troglodyte, en effet, avait été construite dans une portion brisée de la Dorsale du Dragon, le gigantesque plateau continental qui séparait la partie australe du Désert, administrée par l’Empire Fyros, et l’hostile et infini océan de dunes du nord. La craquelure dans laquelle les Fyros installèrent leur cité, couvrant plusieurs dizaines de kilomètres carrés, était le probable vestige d’une catastrophe préhistorique. En cet endroit, le réseau de crevasses du plateau offrait de multiples avantages: une protection contre les prédateurs, une légère mais appréciable fraîcheur, et même un peu d’eau, produite par condensation dans ses plus profondes cavernes. Si la majorité des habitations de la ville étaient directement creusées dans les hautes parois d’écorce, dont certaines pouvaient atteindre les cent mètres, de nombreux bâtiments avaient été construits de manière plus traditionnelle, et étaient quotidiennement baignés de lumière. Car malgré sa construction semi-enfouie, la cité ne manquait jamais de luminosité, du fait que l’astre du jour ne quittait jamais le zénith,  mais rétrécissait simplement la nuit venue. Associé à la fraîcheur relative des rues de Fyre, l’ensoleillement permettait aussi de pratiquer une agriculture rudimentaire de légumes résistants à la sécheresse. Pour finir, un grand mur d’enceinte et des tours de garde avaient été construits en contrebas du plateau, à l’endroit où les crevasses donnaient sur le désert de dunes. Mais en vérité, rares étaient les tribus fyros non assujetties à l’Empire Fyros osant s’approcher de Fyre, et jamais les armées du Royaume Matis n’avaient pénétré aussi profondément dans l’ouest désertique.
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Finalement, après quelques minutes de marche dans les couloirs creusés et joliment décorés de l’Académie, les deux camarades passèrent la grande arche et retrouvèrent la lumière du jour. Descendant l'imposant escalier, ils rejoignirent ainsi les rues de Fyre, l’incroyable capitale de l’Empire Fyros. Les fondations de ce qui devint plus tard la cité phare du Désert avaient été posées deux siècles plus tôt, lorsque les Fyros, jusqu'alors nomades, commencèrent à se sédentariser. Et le lieu ne fut pas choisi au hasard. La cité troglodyte, en effet, avait été construite dans une portion brisée de la Dorsale du Dragon, le gigantesque plateau continental qui séparait la partie australe du Désert, administrée par l’Empire Fyros, et l’hostile et infini océan de dunes du nord. La craquelure dans laquelle les Fyros installèrent leur cité, couvrant plusieurs dizaines de kilomètres carrés, était le probable vestige d’une catastrophe préhistorique. En cet endroit, le réseau de crevasses du plateau offrait de multiples avantages : une protection contre les prédateurs, une légère mais appréciable fraîcheur, et même un peu d’eau, produite par condensation dans ses plus profondes cavernes. Si la majorité des habitations de la ville étaient directement creusées dans les hautes parois d’écorce, dont certaines pouvaient atteindre les cent mètres, de nombreux bâtiments avaient été construits de manière plus traditionnelle, et étaient quotidiennement baignés de lumière. Car malgré sa construction semi-enfouie, la cité ne manquait jamais de luminosité, du fait que l’astre du jour ne quittait jamais le zénith,  mais perdait simplement de son éclat la nuit venue. Associé à la fraîcheur relative des rues de Fyre, l’ensoleillement permettait aussi de pratiquer une agriculture rudimentaire de légumes résistants à la sécheresse. Pour finir, un grand mur d’enceinte et des tours de garde avaient été construits en contrebas du plateau, à l’endroit où les crevasses donnaient sur le désert de dunes. Mais en vérité, rares étaient les tribus fyros non assujetties à l’Empire Fyros osant s’approcher de Fyre, et jamais les armées du Royaume Matis n’avaient pénétré aussi profondément dans l’ouest désertique.
  
 
« Je dois prendre mon envol, bel Énor ! J’entends germer des idées dans ma petite tête, il faut vite que j’aille les arroser ! Si tu avances d’ici demain, tu me raconteras la suite des aventures de notre héros ? »
 
« Je dois prendre mon envol, bel Énor ! J’entends germer des idées dans ma petite tête, il faut vite que j’aille les arroser ! Si tu avances d’ici demain, tu me raconteras la suite des aventures de notre héros ? »

Версия 18:32, 15 января 2022


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Примечания : (Lanstiril, 2022-01-15)


X - Héros

An 2463 de Jena

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Bélénor Nébius, narrateur

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