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« Bon, tant pis. De toute façon, nous n’avons plus le temps. N’oubliez pas de bien vous serrer. Les ex æquo font que vous êtes plus nombreux que l’an dernier… Bien, tout est en ordre. Vous pouvez y aller ! » | « Bon, tant pis. De toute façon, nous n’avons plus le temps. N’oubliez pas de bien vous serrer. Les ex æquo font que vous êtes plus nombreux que l’an dernier… Bien, tout est en ordre. Vous pouvez y aller ! » | ||
− | Un à un, les vainqueurs sortirent de la loge et empruntèrent un escalier menant droit vers la tribune. À chaque marche, le brouhaha de la foule gagnait en intensité. Toujours silencieux, Bélénor observait Melkiar. Il se demandait ce qu’il ressentait à l’idée de partager son titre avec Xynala. Lorsque le premier vainqueur accéda à la tribune, la force des acclamations fit trembler les fondations du Colisée. Si certains accueillaient les ovations avec enthousiasme, d’autres, tels Bélénor et Xynala, semblaient particulièrement embarrassés. Le Fyros balaya des yeux l'immense marée homine et se demanda si ses parents étaient finalement venus. Certes, tous deux étaient très occupés par leur travail respectif. Mais les Jeux de l'Académie étaient un moment de partage cher au peuple Fyros, qui réussissait à attirer et à fédérer les plus lointaines tribus du Désert. Il pouvait donc espérer que sa mère et son père soient présents ce soir. En revanche, une chose était certaine : sa nourrice adorée, Penala, qui était venue le | + | Un à un, les vainqueurs sortirent de la loge et empruntèrent un escalier menant droit vers la tribune. À chaque marche, le brouhaha de la foule gagnait en intensité. Toujours silencieux, Bélénor observait Melkiar. Il se demandait ce qu’il ressentait à l’idée de partager son titre avec Xynala. Lorsque le premier vainqueur accéda à la tribune, la force des acclamations fit trembler les fondations du Colisée. Si certains accueillaient les ovations avec enthousiasme, d’autres, tels Bélénor et Xynala, semblaient particulièrement embarrassés. Le Fyros balaya des yeux l'immense marée homine et se demanda si ses parents étaient finalement venus. Certes, tous deux étaient très occupés par leur travail respectif. Mais les Jeux de l'Académie étaient un moment de partage cher au peuple Fyros, qui réussissait à attirer et à fédérer les plus lointaines tribus du Désert. Il pouvait donc espérer que sa mère et son père soient présents ce soir. En revanche, une chose était certaine : sa nourrice adorée, Penala, qui était venue le soutenir à plusieurs reprises aujourd’hui, était sans nul doute, en cet instant, en train de verser une larme en le regardant. À cette pensée, son cœur se serra d’émotion. Lorsque le dernier des vainqueurs accéda à la tribune et compléta la ligne, Euriyaseus Icaron, toujours postée au centre de l’arène, prit la parole pour calmer la foule. Alors, spontanément, quarante-mille paire d'yeux se portèrent vers l'immense balcon qui, à l'opposé de la tribune des champions, dominait le Colisée. Accompagné de son héraut, l’Empereur Thesop s’y avança. Comme à l’accoutumée, il était vêtu de son imposante armure de combat noire, de sa majestueuse cape rouge, et d’un étonnant casque constitué d’immenses cornes d’animaux aujourd’hui disparus. Le héraut, tenant en main un feuillet, prit la parole. |
Respectueux, les vainqueurs commencèrent par écouter le long discours de leur sharükos déclamé par la voix de son héraut. Puis, contre l'usage, qui imposait le silence absolu durant une allocution impériale, Melkiar interpella ses amis. Certes, personne ne pourrait l’entendre. Mais un tel manquement au code de conduite fit sursauter plusieurs des présents. | Respectueux, les vainqueurs commencèrent par écouter le long discours de leur sharükos déclamé par la voix de son héraut. Puis, contre l'usage, qui imposait le silence absolu durant une allocution impériale, Melkiar interpella ses amis. Certes, personne ne pourrait l’entendre. Mais un tel manquement au code de conduite fit sursauter plusieurs des présents. |
Версия 14:27, 25 января 2022
“Dans leurs navires volants,
Esseulés et affamés,
Guidés par le chant du vent,
Ont trouvé astre à leur pied.
Dans la nuit interminable,
Pèlerins et orphelins,
De leurs pouvoirs ineffables,
Ont fait germer le matin.
Dans leur fabrique à idées,
Arrogants et impatients,
Ont oublié le passé,
Ont payé le prix du sang.
Dans leurs barques vacillantes,
Visionnaires et tortionnaires,
De leur mains sanguinolentes,
Ont enfanté des chimères.— Bélénor Nébius, narrateur
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