Внутреннее тестирование Вики/E-XII — различия между версиями

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:''"Ah, then I am not going to make you languish any longer, dear Melkiar!"
 
:''"Ah, then I am not going to make you languish any longer, dear Melkiar!"
  
At these words, Brandille stopped for a few seconds. Melkiar frowned, the acrobat opened his purple eyes wide, the two comrades exchanged glances, and finally, the news fell.
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At these words, Brandille stopped for a few seconds. Melkiar frowned, the two friends exchanged glances, and finally, the news fell.
  
 
:''"The sharükos Thesop has been assassinated!"
 
:''"The sharükos Thesop has been assassinated!"
  
 
Then so it was not only Belenor who gave a heartfelt cry, but the whole band.
 
Then so it was not only Belenor who gave a heartfelt cry, but the whole band.
{{Couillard}}▼ TO TRANSLATE ▼
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{{Couillard}}
Et effectivement, l’Empereur Thesop s’était fait assassiner. Bien que le meurtre ait eu lieu à l’Agora en pleine séance publique, personne ne réussit à se saisir de l’assassin. Nul des présents n'avait su non plus expliquer comment cette personne vêtue de noir était parvenue à passer sans encombre la garde impériale pour trancher la tête du sharükos. Pourtant, pour beaucoup, il ne fallait pas chercher bien loin : tout le monde souhaitait la mort de Thesop. Depuis longtemps déjà, beaucoup suspectaient que le duel héroïque qui avait opposé Thesop le Bâtisseur au tyrannique Empereur Pyto, quarante-deux ans auparavant, n’était qu’une fable. Une propagande visant à cacher que Thesop avait en réalité tué son frère, et peut-être même leur père. Le plus surprenant dans cette histoire restait donc la longueur du règne du tyran. Comment Thesop avait-il pu se maintenir au pouvoir si longtemps, malgré les rumeurs et le sens de la justice exacerbé des Fyros ? Là résidait le principal mystère. Un mystère non résolu qui n'empêcha pas les citoyens de Fyre de jeter la dépouille de Thesop aux gingos. Dans la foulée, son nom fut effacé du Sanctuaire. Ainsi donc s’achevait le règne de Thesop le Fratricide, fils cadet d’Abylus l’Érudit et onzième sharükos du peuple fyros. Thesop n’ayant pas eu de descendance, la couronne revenait à Krospas, le fils unique de Pyto. Âgé de dix ans lorsque son père mourut, Krospas avait passé son existence auprès de son oncle, qui ne voyait en lui qu’un outil de propagande. Aujourd’hui âgé de cinquante ans, l’Empereur légitime allait donc pouvoir reprendre son dû. En attendant son couronnement, qui n’aurait pas lieu avant plusieurs jours, les généraux de l’armée décrétèrent une grande fête nationale. Et quelques heures plus tard, la liqueur de shooki coulait déjà à flots dans les rues de Fyre.
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And indeed, the Emperor Thesop had been murdered. Although the murder had taken place in the Agora in the middle of a public session, no one managed to get hold of the assassin. None of those present could explain how this black-clad person had managed to get past the imperial guard and cut off the sharükos' head. Yet, for many, one had not to look far: everyone wanted Thesop dead. For a long time now, many suspected that the heroic duel between Thesop the Builder and the tyrannical Emperor Pyto, forty-two years earlier, was nothing but a fable. A propaganda to hide the fact that Thesop had actually killed his brother, and perhaps even their father. The most surprising thing about this story was the length of the tyrant's reign. How could Thesop have stayed in power so long, despite the rumors and the Fyros' heightened sense of justice? That was the main mystery. An unsolved mystery that did not prevent the citizens of Fyre from throwing Thesop's body to the gingos. Straight after, his name was erased from the Sanctuary. Thus ended the reign of Thesop the Fratricide, youngest son of Abylus the Learned and eleventh sharükos of the Fyros people. Since Thesop had no offspring, the crown fell to Krospas, the only son of Pyto. Ten years old when his father died, Krospas had spent his life with his uncle, who saw him only as a propaganda tool. Now, at the age of fifty, the legitimate Emperor could take back his due. While waiting for his coronation, which would not take place before several days, the army generals decreed a great national celebration. And a few hours later, the shooki liquor was already flowing in the streets of Fyre.
C’est dans leur taverne préférée, située sur la Place Arispotle, que la bande de jeunes adultes se réunit en début de soirée. La place, déjà bondée en temps normal, débordait de fêtards et de badauds. Les senteurs épicées de Fyre se mélangeaient aux effluves de sueurs et aux émanations d’alcool, et le brouhaha de la foule se mêlait aux compositions festives des musiciens de rue. Bélénor, pourtant connu pour sa ponctualité, arriva plusieurs dizaines de minutes après l’heure convenue. L’air renfrogné qu’il présenta à ses camarades tranchait avec l’atmosphère jubilatoire de la cité. Varran, déjà un peu ivre, interpella le retardataire.
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It was in their favorite tavern, located on Arispotle Square, that the group of young adults met in the early evening. The square, already crowded under normal circumstances, was overflowing with revelers and onlookers. The spicy scents of Fyre were mixing with the fragrances of sweat and alcohol, and the hubbub of the crowd was mixing with the festive compositions of the street musicians. Belenor, yet known for his punctuality, arrived several dozen minutes after the agreed time. The scowl he presented to his comrades contrasted with the jubilant atmosphere of the city. Varran, already a little drunk, called out to the latecomer.
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:''"Well then Belenor, you in a huff? You won't tell me that you're sad for Thesop ?"
  
« Ben alors Bélénor, tu fais la gueule ? Tu vas pas me dire que t’es triste pour Thesop ? »
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Brandille made room for his friend who slumped on the bench.
  
Brandille fit de la place à son ami qui s’affala sur le banc.
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:''"No, that' s not it... That's my parents. Well, my father. I think he was trafficking with Thesop's closest advisors. He's afraid of reprisals and wants us to move to Coriolis…"
  
« Non, ce n’est pas ça… Ce sont mes parents. Enfin, mon père. Je crois qu’il trafiquait avec les plus proches conseillers de Thesop. Il a peur des représailles et veut qu’on déménage à Coriolis… »
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The Fyros buried his face in his hands and rested his forehead against the table.
  
Le Fyros enfouit son visage entre ses mains et posa son front contre la table.
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:''"In the end, I may be the one who will leave, Melkiar... Someone bring me a shookie."
  
« Finalement, c’est peut-être moi qui vais partir Melkiar… Qu’on m’apporte une shookie. »
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Around the table, everyone exchanged silent glances. Xynala beckoned to the tavernkeeper and Melkiar leaned over the table to place an affectionate hand on the shoulder of his comrade.
  
Autour de la table, toutes et tous s’échangèrent de silencieux coups d'œil. Xynala fit signe au tavernier et Melkiar se pencha par-dessus la table pour poser une main affectueuse sur l’épaule de son camarade.
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:''"What about your mother, Belenor? Does she agree?"
  
« Et ta mère, Bélénor ? Est-elle d’accord ?
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:''"No, she whishes us to stay, even though I can feel her worrying too, the Fyros muttered between his fingers. I don't care if they go, as long as they leave me the keys and Penala stays by my side. But I don't want to leave..."
  
— Non, elle souhaite qu’on reste, même si je la sens elle aussi inquiète. » marmonna le Fyros entre ses doigts. Je m’en fiche qu’ils partent, tant qu’ils me laissent les clés et que Penala reste à mes côtés. Mais je ne veux pas partir…
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At these words, a sudden impact shook the table. Everyone turned to Garius, whose massive fist had just left an imprint on the yellowed wood. The Fyros' face was crimson with anger and thick veins now marked his smooth skull.
  
À ces mots, un brusque impact fit trembler la table. Toutes et tous se tournèrent alors vers Garius, dont le poing massif venait de laisser une empreinte dans le bois jauni. Le visage du Fyros était cramoisi de colère et d'épaisses veines marquaient désormais son crâne lisse.
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:''"Hey Belenor, I'm just starting to like you, so you'll do me the pleasure not to let your father ruin everything, right? We hate him enough as it is."
  
« Hey Bélénor, je commence à peine à t'apprécier, alors tu vas me faire le plaisir de ne pas laisser ton père tout gâcher, d’accord ? On le déteste déjà assez comme ça. »
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Belenor looked at Garius with a stunned expression. He was liking him? It was true that their relationship had changed a lot since their first fights. For all that Garius had never verbalized their friendship until now. The colossus smiled at him and Belenor blushed slightly. At the same time, a waiter arrived with seven full pints.
  
Bélénor regarda Garius d’un air ahuri. Il l’appréciait ? Il était vrai que leur relation avait beaucoup évolué depuis leurs premières bagarres. Pour autant, Garius n’avait jusqu’alors jamais verbalisé leur amitié. Le colosse lui sourit et Bélénor rougit légèrement. Au même moment, un serveur arriva avec sept pintes bien remplies.
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:''"Smile youths! You, especially! he said, pointing to Belenor with his free hand. Today is a great day, we'll reflect on our worries tomorrow!"
  
« Souriez les jeunes ! Toi, surtout ! dit-il en pointant Bélénor de sa main libre. Aujourd’hui est un grand jour, on réfléchira à nos soucis demain ! »
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Perked up, the seven comrades grabbed a pint, toasted, and began to drink. On this strange day, the shookie was particularly good. Xynala, who had just drained off her pint in one go, slumped slightly against Melkiar's shoulder, beside whom she was sitting.
  
Ragaillardis, les sept camarades attrapèrent une pinte, trinquèrent, et commencèrent à boire. En cette étrange journée, la shookie était particulièrement bonne. Xynala, qui venait de vider sa pinte cul-sec, s’affaissa légèrement contre l’épaule de Melkiar, à côté duquel elle était assise.
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:''"What were we talking about again? Ah yes, the assassination. We have several theories, Belenor. Tisse imagined that the assassin could be a simple angry Pytoist patriot. I find this reasoning too simplistic. Melkiar, unlike Tisse, has a more elaborate theory. Isn't that right Melkiar?"
  
« De quoi parlait-on, déjà ? Ah oui, de l’assassinat. On a plusieurs théories Bélénor. Tisse imaginait que l’assassin pouvait être un simple patriote pytoïste en colère. Je trouve ce raisonnement trop simpliste. Melkiar, à l’inverse de Tisse, à une théorie plus élaborée. N’est-ce pas Melkiar ? »
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Tisse frowned, irritated by Xynala's tone. She finished her pint in a few sips.
  
Tisse fronça les sourcils, irritée par le ton de Xynala. Elle termina sa pinte en quelques gorgées.
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:''"I don't think my theory is any more consistent than Tisse's, Xynala. Besides, the simplest theories are often the best. I wondered if the assassin could be a spy from the Kingdom of Matia. We know about the age-old rivalry that opposes the Fyros people to the Matis one. For all thta, it has been over forty years since the Aqueduct War ended. So why now? Everyone has noticed that in recent months, Thesop has lost a lot of majesty and ferocity. As if something had happened to him. Or as if he felt stalked. Hence the idea of the Matis assassin."
  
« Je ne crois pas que ma théorie soit plus consistante que celle de Tisse, Xynala. De plus, les théories les plus simples sont souvent les meilleures. Je me suis demandé si l’assassin pouvait être un espion du Royaume de Matia. Nous connaissons la rivalité séculaire qui oppose le peuple fyros au peuple matis. Pour autant, cela fait plus de quarante ans que la Guerre de l’Aqueduc est terminée. Alors pourquoi maintenant ? Tout le monde a remarqué que ces derniers mois, Thesop avait perdu beaucoup en majesté et en férocité. Comme si quelque chose lui était arrivé. Ou comme s’il se sentait traqué. D’où l’idée de l’assassin matis. »
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Pleased with Melkiar's support, Tisse also slumped against him. The alcohol helping, she dared to put her hand against the bare thigh of the Fyros, who for any reaction, finished his pint dry. A dark veil immediately covered Xynala's face. Belenor crossed her eyes and tried to send her a comforting smile. In vain.
  
Heureuse du soutien apporté par Melkiar, Tisse s’affaissa elle aussi contre lui. L’alcool aidant, elle osa poser sa main contre la cuisse dénudée du Fyros, qui pour toute réaction, termina sa pinte cul-sec. Un voile sombre recouvrit aussitôt le visage de Xynala. Bélénor croisa son regard et tenta de lui envoyer un sourire réconfortant. En vain.
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:''"Have you ever met a Karavan agent?" Brandille replied without warning.
  
« Avez-vous déjà rencontré un agent de la Karavan ? » répliqua Brandille sans prévenir.
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This time, all turned to their comrade. Since the beginning of the conversation, Brandille seemed to be elsewhere. Melkiar, who was getting drunk, let out a laugh.
  
Cette fois-ci, toutes et tous se tournèrent vers leur camarade. Depuis le début de la conversation, Brandille semblait avoir la tête ailleurs. Melkiar, qui commençait à être ivre, laissa échapper un rire.
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:''"What does this have to do with Thesop, Brandille?"
  
« Quel rapport avec Thesop, Brandille ?
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:''"Everything and nothing at the same time! In fact, as far as I can remember, Thesop has always exuded a strange aura. Terrifying and fascinating at the same time. A supernatural aura that reminded me of the Karavan agents."
  
— Tout et rien à la fois ! En réalité, d’aussi loin que je me souvienne, Thesop a toujours dégagé une aura étrange. À la fois terrifiante et fascinante. Une aura surnaturelle qui me rappelait celle des agents de la Karavan.
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:''"You think Thesop was a Karavan agent?" said Melkiar ironically.
  
— Tu penses que Thesop était un agent de la Karavan ? ironisa Melkiar.
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:''"Oh, I don't think anything, you know. I'm just spreading ideas… Ideas and messes," Brandille replied sarcastically.
  
— Oh, moi je ne pense rien, tu sais. Je sème simplement des idées… Des idées et de la pagaille, répondit Brandille d’un air narquois.
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"What Brandille meant, I think, was that Thesop was maybe linked to the Karavan, Belenor continued. And maybe benefiting from their magic. After all, it would not be surprising if the Karavan meddled… It would not be the first time."
  
— Ce que Brandille voulait dire, je pense, c’est que Thesop pouvait être lié à la Karavan, continua Bélénor. Et qu’il bénéficiait peut-être de leur magie. Après tout, il ne serait pas étonnant que la Karavan fasse de l’ingérence… Ce ne serait pas la première fois.
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"And so the Karavan would have helped Thesop to maintain his power all these years, only to at last leave him to serve up to his people?" Varran asked.
  
— Et donc, la Karavan aurait aidé Thesop à se maintenir au pouvoir durant toutes ces années, pour finalement le laisser en pâture à son peuple ? » interrogea Varran.
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Melkiar, who in turn had placed his hand on Tisse's thigh, slammed his free fist on the table.
  
Melkiar, qui avait lui aussi posé sa main sur la cuisse de Tisse, tapa de son poing libre sur la table.
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"I hate them! Who do they think they are? To answer your question, Brandille, yes, I have met agents before. One day, when I was a child, the Karavan came to my tribe. I remember vividly that stormy morning when three shadows descended from the orange sky with hands full of gifts and speeches full of promises. I remember their monotone voices. Cold. As if dead. As if their thick, black helmets smothered all traces of life. They offered us resources and protection. In exchange, all we had to do was follow Jena's commandments. They asked for nothing more. Of course, my father refused. Well, he tried... In truth, it wasn't really a given. For yes, I remember the strange psychic pressure they exerted. I remember the hesitant and disoriented gaze of my father. Thankfully my mother was there in support. When my father finally refused, many of my people thought our end has come: one of the agents, more insistent than the others, threatened us with reprisals. But my parents stood firm, and in the end the three strangers rose into the heavens and went returning to where they had come from. I hate the Karavan as much as I hate the Kamis… They think they are our masters… And that will last as long as we continue to name them 'Powers'! For as long as homins chain themselves to them, so long will they remain slaves in their eyes! As for me, I have already made my choice, that day: rather to die free than to live enslaved!"
  
« Je les déteste ! Pour qui se prennent-ils ? Pour te répondre Brandille, oui, j’ai déjà rencontré des agents. Un jour, lorsque j'étais encore enfant, la Karavan s’est présentée à ma tribu. Je me souviens parfaitement de ce matin de tempête, où trois ombres descendirent du ciel orangé les mains pleines de cadeaux et les discours pleins de promesses. Je me souviens de leurs voix monocordes. Froides. Comme mortes. Comme si leurs casques noirs et épais étouffaient toute trace de vie. Ils nous ont proposé ressources et protection. En échange, nous n’avions qu'à suivre les commandements de Jena. Ils ne demandaient rien de plus. Bien sûr, mon père refusa. Enfin, il essaya… En vérité, cela ne fut pas vraiment acquis. Car oui, je me souviens de l’étrange pression psychique qu’ils ont exercée. Je me souviens du regard hésitant et désorienté de mon père. Heureusement que ma mère était là en soutien. Lorsque mon père refusa finalement, beaucoup des miens crurent à notre fin : l’un des agents, plus insistant que les autres, nous menaça de représailles. Mais mes parents tinrent bon, et en fin de compte, les trois étrangers s’élevèrent dans les cieux et repartirent vers là d'où ils étaient venus. Je déteste la Karavan, autant que les Kamis… Ils se prennent pour nos maîtres… Et cela durera, tant que nous continuerons à les nommer « Puissances » ! Car aussi longtemps que les homins s’enchaîneront à eux, aussi longtemps ils resteront des esclaves à leurs yeux ! Moi, j’ai déjà fait mon choix, ce jour-là : plutôt mourir libre que de vivre asservi ! »
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Belenor, who was also starting to get drunk, did not let Melkiar's remark pass.
  
Bélénor, qui commençait lui aussi à être alcoolisé, ne laissa pas passer la remarque de Melkiar.
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:''"Melkiar, you cannot compare the Karavan to the Kamis! The Kamis are an integral part of Atys, they are its guardians. The Karavan, on the other hand, wants to take over Atys."
  
« Melkiar, tu ne peux pas comparer la Karavan aux Kamis ! Les Kamis font partie intégrante d’Atys, ils en sont les gardiens. La Karavan, à l’inverse, veut s’approprier Atys.
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:''"If they are so different, then why do both claim to be sent by Jena? I know that you have fallen in love with the Kamis, Belenor, but let's face it: the "Powers" are only two sides of the same coin."
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:''If they are so different, then why do both claim to be sent by Jena? I know that you have fallen in love with the Kamis, Belenor, but let's face it: the "Powers" are only two sides of the same coin."
 
  
:''This is not true Melkiar. Some scholars agree that the Karavan is alien to Atys, and that…"
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:''"This is not true Melkiar. Some scholars agree that the Karavan is alien to Atys, and that…"
  
:''Is that your argument, Belenor? The endemic nature of the Kamis would make them "nice guards"? Guardians of a prison called Atys? At some point, we will have to fight the "Sacred War", Melkiar sarcastically asserted. But not the one you imagined, Belenor. The only one worth fighting: the one that will allow the hominity to break its chains!"
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:''"Is that your argument, Belenor? The endemic nature of the Kamis would make them 'nice guardians'? Guardians of a prison called Atys? At some point, we will have to fight the 'Sacred War', Melkiar sarcastically asserted. But not the one you imagined, Belenor. The only one worth fighting: the one that will allow the hominity to break its chains!"
  
 
Stung to the core, Belenor was about to retort. But Brandille intervened again without warning.
 
Stung to the core, Belenor was about to retort. But Brandille intervened again without warning.
  
 
:''"Have you ever met a Zorai homin or homina?"
 
:''"Have you ever met a Zorai homin or homina?"
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▼ TO TRANSLATE ▼
 
Bélénor regarda Brandille, interloqué. Puis son amie pointa en direction du coin opposé de la taverne.
 
Bélénor regarda Brandille, interloqué. Puis son amie pointa en direction du coin opposé de la taverne.
  
Строка 167: Строка 168:
 
« Énor, allons lui parler ! »
 
« Énor, allons lui parler ! »
  
Sans attendre, Brandille attrapa Bélénor par la main et le tira en direction de l’inconnu. Le Fyros se laissa faire, bien que paniqué à l’idée de rencontrer un Zoraï. S’il lui était déjà arrivé d’en croiser quelques rares fois dans les rues de Fyre, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux en tête-à-tête. C’était d’ailleurs le cas de la grande majorité des Fyros. En effet, il était souvent difficile d’approcher le peuple Zoraï, devenu particulièrement isolationniste avec le temps. On racontait que les Zoraïs n’avaient jamais pardonné aux armées fyrosses d’avoir assiégé Zoran sur un malentendu, en 2328, croyant que la Théocratie était l’alliée du Royaume de Matia. Il faut dire que la Grande Bibliothèque de Zoran, à l’époque composée de plusieurs milliers de volumes traitant en grande majorité des Kamis, avait été entièrement détruite par l’artillerie fyrosse… Cette erreur militaire avait convaincu la Théocratie d’étendre la construction de sa Grande Muraille à toutes les frontières de la Jungle. Une Grande Muraille que les Zoraïs refusèrent d’ouvrir aux réfugiés Trykers lorsque le Royaume de Matia envahit Trykoth trente cinq ans auparavant, et réduit en esclavage le peuple des Lacs. De quoi rendre méfiants beaucoup d’homins à l’égard des Zoraïs, donc… Bélénor, pour sa part, était bien loin de ces considérations, et souhaitait ardemment une telle rencontre. Tant qu’il en avait développé une forme de frustration. Car, à force d'écrire sur un peuple dont il n'avait jamais réellement rencontré de représentant, il craignait que sa fascination soit excessive, qu'elle confine au fétichisme racial. Lorsque les deux camarades arrivèrent au niveau du comptoir, ils comprirent que l’individu était en réalité une homine. Accoudée au bar, la Zoraï était en train de boire une soupe à l’aide d’une étrange paille. Instantanément, Bélénor tomba de passion pour sa peau bleue, mais surtout pour son masque. De forme allongée et aux cornes asymétriques, il était aussi totalement blanc. Si le Fyros était fasciné par sa forme et sa couleur, un détail l'intriguait plus que tout : sa texture. En cet instant, il aurait tout donné pour passer ses doigts sur ce visage osseux, que l'on disait être chaud et doux. Toucher ce cadeau sacré des Kamis, dont le peuple Zoraï était l’unique et chanceux propriétaire. Comprenant que son ami ne prendrait pas la parole de lui-même, Brandille prit son plus beau matéis et interpella la Zoraï. Car, si rien n'assurait qu’elle parle correctement le fyrk, la langue fyrosse, il était rare que les voyageurs ne maîtrisent pas le matéis.
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Sans attendre, Brandille attrapa Bélénor par la main et le tira en direction de l’inconnu. Le Fyros se laissa faire, bien que paniqué à l’idée de rencontrer un Zoraï. S’il lui était déjà arrivé d’en croiser quelques rares fois dans les rues de Fyre, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux en tête-à-tête. C’était d’ailleurs le cas de la grande majorité des Fyros. En effet, il était souvent difficile d’approcher le peuple Zoraï, devenu particulièrement isolationniste avec le temps. On racontait que les Zoraïs n’avaient jamais pardonné aux armées fyrosses d’avoir assiégé Zoran sur un malentendu, en 2328, croyant que la Théocratie était l’alliée du Royaume de Matia. Il faut dire que la Grande Bibliothèque de Zoran, à l’époque composée de plusieurs milliers de volumes traitant en grande majorité des Kamis, avait été entièrement détruite par l’artillerie fyrosse… Cette erreur militaire avait convaincu la Théocratie d’étendre la construction de sa Grande Muraille à toutes les frontières de la Jungle. Une Grande Muraille que les Zoraïs refusèrent d’ouvrir aux réfugiés Trykers lorsque le Royaume de Matia envahit Trykoth trente cinq ans auparavant, et réduit en esclavage le peuple des Lacs. De quoi rendre méfiants beaucoup d’homins à l’égard des Zoraïs, donc… Bélénor, pour sa part, était bien loin de ces considérations, et souhaitait ardemment une telle rencontre. Tant qu’il en avait développé une forme de frustration. Car, à force d'écrire sur un peuple dont il n'avait jamais réellement rencontré de représentant, il craignait que sa fascination soit excessive, qu'elle confine au fétichisme racial. Lorsque les deux camarades arrivèrent au niveau du comptoir, ils comprirent que l’individu était en réalité une homine. Accoudée au bar, la Zoraï était en train de boire une soupe à l’aide d’une étrange paille. Instantanément, Bélénor tomba de passion pour sa peau bleue, mais surtout pour son masque. De forme allongée et aux cornes asymétriques, il était aussi totalement blanc. Si le Fyros était fasciné par sa forme et sa couleur, un détail l'intriguait plus que tout : sa texture. En cet instant, il aurait tout donné pour passer ses doigts sur ce visage osseux, que l'on disait être chaud et doux. Toucher ce cadeau sacré des Kamis, dont le peuple Zoraï était l’unique et chanceux propriétaire. Comprenant que son ami ne prendrait pas la parole de lui-même, Brandille prit son plus beau matéis et interpella la Zoraï. Car, si rien n'assurait qu’elle parle correctement le fyrk, la langue fyros, il était rare que les voyageurs ne maîtrisent pas le matéis.
  
 
« Bonjour, et désolés de vous déranger. Nous ne sommes pas habitués à croiser des personnes des Zoraïs, ici à Fyre. Nous étions donc curieux de vous rencontrer. Auriez-vous du temps à nous accorder ? »
 
« Bonjour, et désolés de vous déranger. Nous ne sommes pas habitués à croiser des personnes des Zoraïs, ici à Fyre. Nous étions donc curieux de vous rencontrer. Auriez-vous du temps à nous accorder ? »
Строка 232: Строка 233:
 
— Je ne crois pas Xynala, répondit le Fyros en lui caressant tendrement les cheveux. Un jour, nous ne serons plus amis, c’est une certitude. Les potentielles raisons sont nombreuses : divergences idéologiques, lassitude, éloignement géographique, ou tout simplement la mort. Tout passe Xynala. Tout… Désolé, je ne suis pas le meilleur en réconfort. Ce que j’essaie de te dire, c’est simplement que tu iras mieux, bientôt, et quoi qu’il advienne. Ainsi va la vie. Ainsi va le temps. »
 
— Je ne crois pas Xynala, répondit le Fyros en lui caressant tendrement les cheveux. Un jour, nous ne serons plus amis, c’est une certitude. Les potentielles raisons sont nombreuses : divergences idéologiques, lassitude, éloignement géographique, ou tout simplement la mort. Tout passe Xynala. Tout… Désolé, je ne suis pas le meilleur en réconfort. Ce que j’essaie de te dire, c’est simplement que tu iras mieux, bientôt, et quoi qu’il advienne. Ainsi va la vie. Ainsi va le temps. »
  
La Fyrosse desserra son étreinte et se redressa. Si ses yeux étaient toujours embués de larmes, son accès de tristesse semblait être passé.
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La Fyros desserra son étreinte et se redressa. Si ses yeux étaient toujours embués de larmes, son accès de tristesse semblait être passé.
  
 
« Tu crois que toi et moi tomberons un jour amoureux d’un homin qui ressentira la même chose pour nous ?
 
« Tu crois que toi et moi tomberons un jour amoureux d’un homin qui ressentira la même chose pour nous ?
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— Oui, j’en suis quasiment certain. Toi et moi vivrons l’amour. Un amour tout aussi transitoire que le reste.
 
— Oui, j’en suis quasiment certain. Toi et moi vivrons l’amour. Un amour tout aussi transitoire que le reste.
  
— Comment peux-tu rester aussi pragmatique, Bélénor ? répondit la Fyrosse en se frottant les yeux.
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— Comment peux-tu rester aussi pragmatique, Bélénor ? répondit la Fyros en se frottant les yeux.
  
 
— C’est Brandille. À force de traîner avec elle, je vois le monde avec philosophie, répliqua-t-il sur un ton ironique.
 
— C’est Brandille. À force de traîner avec elle, je vois le monde avec philosophie, répliqua-t-il sur un ton ironique.

Версия 15:25, 26 февраля 2022

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