Внутреннее тестирование Вики/III — различия между версиями
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Rendu fou par la douleur, Pü sentait les articulations de sa mâchoire se distendre, certaines de ses dents se déchausser et la peau de ses joues se fissurer, alors qu’il parvenait à enfoncer l’entièreté de son poing dans sa bouche. De sa main libre, il s’arracha une touffe de cheveux bleus, à sang. Ses yeux se révulsèrent tandis qu’il convulsait sur le sol. Il sentait la matière osseuse arracher sa chair et croître contre son front. Comment pouvait-il supporter une telle douleur ? C’était inconcevable, il n’y avait aucune chance qu’il en réchappe. Laissant de funestes pensées obscurcir sa raison, il s’apprêtait à abandonner. C’est alors qu’il apparut devant lui, entre deux spasmes : sorti du néant, un Kami Noir était désormais penché sur son corps. L’esprit protecteur d’Atys, que Pü supposait avoir répondu à l’appel du sifflet, était en tout point semblable à celui qui lui était apparu quatre ans plus tôt, dans l'atelier de sa mère. Au cours des dernières années, l’enseignement religieux de sa mère avait porté ses fruits. Pü était devenu un fervent pratiquant, qui ressentait un amour sincère et profond pour Ma-Duk et les Kamis, et une reconnaissance absolue à leur égard. Il y a quelques mois, sa mère lui avait en effet révélé qu’elle et son père avaient eu beaucoup de mal à le concevoir, et que tout avait changé après que Looï fut allée à la rencontre des Kamis. Quelques jours plus tard, elle tombait enceinte. Pü était donc, plus que quiconque, reconnaissant envers les Kamis. L’enfant regarda le bras de la créature, pointant en direction de la Place du Cérémonial, puis ses yeux. Ses grands yeux blancs. Ses grands yeux blancs qui, vides quatre ans auparavant, étaient aujourd'hui remplis de honte. '''Quelle misérable image était-il en train de donner à Ma-Duk ?''' Il salissait le nom de ses ancêtres. D’ordinaire d’un calme mesuré, le jeune Zoraï éprouva une féroce colère envers lui-même. Il arracha furieusement son poing de sa gorge, emportant quelques dents et expulsant une nausée au passage. Rampant piteusement, il réussit à récupérer sa dague et son bâton-sifflet, et lorsqu’il se redressa, le Kami avait disparu. L’avait-il rêvé, ou était-ce un avertissement du Grand Géniteur ? Le regard de Ma-Duk pesait dorénavant sur lui, il le sentait. Il cracha de la bile et du sang, mordit dans le sifflet, et reprit sa descente. | Rendu fou par la douleur, Pü sentait les articulations de sa mâchoire se distendre, certaines de ses dents se déchausser et la peau de ses joues se fissurer, alors qu’il parvenait à enfoncer l’entièreté de son poing dans sa bouche. De sa main libre, il s’arracha une touffe de cheveux bleus, à sang. Ses yeux se révulsèrent tandis qu’il convulsait sur le sol. Il sentait la matière osseuse arracher sa chair et croître contre son front. Comment pouvait-il supporter une telle douleur ? C’était inconcevable, il n’y avait aucune chance qu’il en réchappe. Laissant de funestes pensées obscurcir sa raison, il s’apprêtait à abandonner. C’est alors qu’il apparut devant lui, entre deux spasmes : sorti du néant, un Kami Noir était désormais penché sur son corps. L’esprit protecteur d’Atys, que Pü supposait avoir répondu à l’appel du sifflet, était en tout point semblable à celui qui lui était apparu quatre ans plus tôt, dans l'atelier de sa mère. Au cours des dernières années, l’enseignement religieux de sa mère avait porté ses fruits. Pü était devenu un fervent pratiquant, qui ressentait un amour sincère et profond pour Ma-Duk et les Kamis, et une reconnaissance absolue à leur égard. Il y a quelques mois, sa mère lui avait en effet révélé qu’elle et son père avaient eu beaucoup de mal à le concevoir, et que tout avait changé après que Looï fut allée à la rencontre des Kamis. Quelques jours plus tard, elle tombait enceinte. Pü était donc, plus que quiconque, reconnaissant envers les Kamis. L’enfant regarda le bras de la créature, pointant en direction de la Place du Cérémonial, puis ses yeux. Ses grands yeux blancs. Ses grands yeux blancs qui, vides quatre ans auparavant, étaient aujourd'hui remplis de honte. '''Quelle misérable image était-il en train de donner à Ma-Duk ?''' Il salissait le nom de ses ancêtres. D’ordinaire d’un calme mesuré, le jeune Zoraï éprouva une féroce colère envers lui-même. Il arracha furieusement son poing de sa gorge, emportant quelques dents et expulsant une nausée au passage. Rampant piteusement, il réussit à récupérer sa dague et son bâton-sifflet, et lorsqu’il se redressa, le Kami avait disparu. L’avait-il rêvé, ou était-ce un avertissement du Grand Géniteur ? Le regard de Ma-Duk pesait dorénavant sur lui, il le sentait. Il cracha de la bile et du sang, mordit dans le sifflet, et reprit sa descente. | ||
− | Pü était quasiment arrivé à destination lorsqu'il distingua les premières lueurs | + | Pü était quasiment arrivé à destination lorsqu'il distingua les premières lueurs entre les huttes, maintenant situées bien au-dessus de lui. Finalement, il descendit une échelle, difficilement, atteignant ainsi la plus profonde zone du village. Ici, la lumière se faisait plus rare, et le froid des profondes cavernes remontait à la surface. La Place du Cérémonial était une large fosse circulaire d’environ vingt-cinq mètres de diamètre, cinq de profondeur, et dont le fond était recouvert de copeaux d'écorce. Hormis le gigantesque totem qui en occupait le centre, elle était totalement vide. La structure était un impressionnant pylône de bois intégralement recouvert de masques zoraïs tatoués de divers pictogrammes. Ces tatouages représentaient le mérite du Zoraï. Plus un masque était tatoué, et plus le Zoraï était méritant. Le tatouage ultime consistait en un recouvrement total de tous les autres, à l’origine du tant révéré Masque Noir. De plus, seuls les membres de la tribu ayant toute leur vie respecté les préceptes du Culte Noir de Ma-Duk pouvaient espérer apparaître sur le totem à leur mort. '''Survivre seul à la pousse du masque était l’un de ces préceptes'''. Les jambes tremblantes, Pü s'agenouilla à mi-distance de l'échelle et du totem et planta sa dague dans le sol. La vision brouillée par la douleur, il s’attarda sur chacun des visages, invoquant les noms de ses héros, et cherchant dans leur regard éteint un moyen de diminuer son supplice. Il avait déjà répété sa prière un grand nombre de fois lorsque le premier membre de la tribu le rejoignit sur la place, alors que l’excroissance acérée commençait à passer ses sourcils. Aveuglé par les céphalées et les gouttes de sueur acide qui perlaient dans ses yeux, le jeune Zoraï ne réussit pas à distinguer le nouveau venu. Il dut attendre qu’il parle. |
« Ne sois pas la cause d’un nouveau déshonneur, fils. Si je t’entraîne tous les jours depuis que tu sais tenir une dague, je ne t’ai pas seulement appris à combattre. » | « Ne sois pas la cause d’un nouveau déshonneur, fils. Si je t’entraîne tous les jours depuis que tu sais tenir une dague, je ne t’ai pas seulement appris à combattre. » |