Внутреннее тестирование Вики/E-XV — различия между версиями
Материал из ЭнциклопАтис
Lanstiril (обсуждение | вклад) м |
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Строка 33: | Строка 33: | ||
Levant les yeux de sa copie, Bélénor sourit à sa nourrice. | Levant les yeux de sa copie, Bélénor sourit à sa nourrice. | ||
− | « Tu sais bien que tu ne me déranges jamais, Penala. » Le Fyros posa sa plume d’igara, se releva en s’appuyant sur le bureau de son père, et se dirigea vers la porte. Le visage ridé de la vieille dame, qui venait d’écarter les bras, affichait un sourire affectueux. C’est sans attendre que Bélénor se blottit contre elle. La relation que le jeune homin entretenait avec sa nourrice était particulièrement forte. Bien plus forte que le lien de sang qui l’unissait à ses parents. Elle était celle qui l’avait nourri, baigné, soigné, élevé. Une mère de substitution, en somme. De ce fait, s’il rechignait souvent à prendre sa mère dans ses bras, les étreintes de Penala lui apportaient, à l’inverse, toujours beaucoup de réconfort. Le nez plongé dans sa chevelure grisonnante, Bélénor essaya de retarder le moment de la séparation : les filles pouvaient bien l’attendre quelques minutes. Ce ne fut pas l’avis de Penala, qui, l’embrassant bruyamment sur la joue, mit fin à l’étreinte. | + | « Tu sais bien que tu ne me déranges jamais, Penala. » |
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+ | Le Fyros posa sa plume d’igara, se releva en s’appuyant sur le bureau de son père, et se dirigea vers la porte. Le visage ridé de la vieille dame, qui venait d’écarter les bras, affichait un sourire affectueux. C’est sans attendre que Bélénor se blottit contre elle. La relation que le jeune homin entretenait avec sa nourrice était particulièrement forte. Bien plus forte que le lien de sang qui l’unissait à ses parents. Elle était celle qui l’avait nourri, baigné, soigné, élevé. Une mère de substitution, en somme. De ce fait, s’il rechignait souvent à prendre sa mère dans ses bras, les étreintes de Penala lui apportaient, à l’inverse, toujours beaucoup de réconfort. Le nez plongé dans sa chevelure grisonnante, Bélénor essaya de retarder le moment de la séparation : les filles pouvaient bien l’attendre quelques minutes. Ce ne fut pas l’avis de Penala, qui, l’embrassant bruyamment sur la joue, mit fin à l’étreinte. | ||
« Allez maître Bélénor, vous risquez de vous mettre en retard. Cette journée n’est-elle pas importante pour vous ? | « Allez maître Bélénor, vous risquez de vous mettre en retard. Cette journée n’est-elle pas importante pour vous ? | ||
Строка 45: | Строка 47: | ||
— Alors faites-moi le plaisir de faire un détour par la cuisine avant de rejoindre vos amies. Et n’oubliez pas de profiter de cette journée, maître Bélénor. Il serait dommage de passer à côté. Ah, je tenais aussi à vous dire que cette tresse vous va à ravir ! À votre âge, votre père portait la même. | — Alors faites-moi le plaisir de faire un détour par la cuisine avant de rejoindre vos amies. Et n’oubliez pas de profiter de cette journée, maître Bélénor. Il serait dommage de passer à côté. Ah, je tenais aussi à vous dire que cette tresse vous va à ravir ! À votre âge, votre père portait la même. | ||
− | — Alors j’aurais préféré me passer de ce compliment Penala | + | — Alors, j’aurais préféré me passer de ce compliment Penala », grimaça Bélénor avant de lui rendre son baiser. |
Sa nourrice émit un léger rire, l’embrassa une dernière fois, puis le poussa gentiment à l’extérieur du bureau. À moitié obéissant, Bélénor traversa le manoir au pas de course, mais se dirigea directement vers le hall d’entrée, sans passer par la cuisine. Comme convenu, Xynala, Tisse et Brandille l’attendaient à côté des grandes portes du manoir troglodyte. | Sa nourrice émit un léger rire, l’embrassa une dernière fois, puis le poussa gentiment à l’extérieur du bureau. À moitié obéissant, Bélénor traversa le manoir au pas de course, mais se dirigea directement vers le hall d’entrée, sans passer par la cuisine. Comme convenu, Xynala, Tisse et Brandille l’attendaient à côté des grandes portes du manoir troglodyte. | ||
Строка 57: | Строка 59: | ||
— Quoi ? De quelle odeur parles-tu ? | — Quoi ? De quelle odeur parles-tu ? | ||
− | — Ah ! Donc toi aussi tu ne sens rien, s’exclama Xynala en se retournant. La première chose que nous a dit Brandille ce midi, | + | — Ah ! Donc toi aussi tu ne sens rien, s’exclama Xynala en se retournant. La première chose que nous a dit Brandille ce midi, lorsque nous sommes venues le chercher avec Tisse, c’est que nous ne sentions pas bon… V’la l’ambiance. » |
Se retournant d’un bond, Brandille posa ses mains sur ses hanches et prit un air faussement outré. | Se retournant d’un bond, Brandille posa ses mains sur ses hanches et prit un air faussement outré. | ||
Строка 127: | Строка 129: | ||
« Ne paniquez pas ! Restez ordonnés ! Suivez la procédure ! » s’écria Xynala à destination de la foule terrorisée. | « Ne paniquez pas ! Restez ordonnés ! Suivez la procédure ! » s’écria Xynala à destination de la foule terrorisée. | ||
− | « Tisse, là haut ! | + | « Tisse, là haut ! s’exclama-t-elle subitement, en levant l’une de ses massues. |
— Je sais, je l’ai vu, répondit calmement la rouquine. » | — Je sais, je l’ai vu, répondit calmement la rouquine. » | ||
Строка 143: | Строка 145: | ||
« Xynala, Tisse, rendez-vous à la caserne voisine et rassemblez chacune un escadron de réservistes ! Vous êtes promues capitaine pour la journée ! Et si vous réussissez, croyez-bien que vous le resterez ! Transmettez mes consignes aux officiers que vous trouverez sur place ! » | « Xynala, Tisse, rendez-vous à la caserne voisine et rassemblez chacune un escadron de réservistes ! Vous êtes promues capitaine pour la journée ! Et si vous réussissez, croyez-bien que vous le resterez ! Transmettez mes consignes aux officiers que vous trouverez sur place ! » | ||
− | Montée sur un mektoub cuirassé jusqu'à la trompe, la vénérable Fyrosse venait d’arriver à leur niveau. Elle avait enfilé une armure lourde et tenait en main une longue pique acérée. Au travers de sa visière, elle examina successivement les deux Fyrosses d’un air rageur. Ainsi juchée, armée et vêtue, rien hormis les nombreuses décorations qui bardaient son plastron ne pouvait laisser croire que la guerrière avait plus de soixante-dix ans. Une nouvelle fois, son âge témoignait de la longévité importante des homins, bien supérieure à celle des animaux qui peuplaient | + | Montée sur un mektoub cuirassé jusqu'à la trompe, la vénérable Fyrosse venait d’arriver à leur niveau. Elle avait enfilé une armure lourde et tenait en main une longue pique acérée. Au travers de sa visière, elle examina successivement les deux Fyrosses d’un air rageur. Ainsi juchée, armée et vêtue, rien hormis les nombreuses décorations qui bardaient son plastron ne pouvait laisser croire que la guerrière avait plus de soixante-dix ans. Une nouvelle fois, son âge témoignait de la longévité importante des homins, bien supérieure à celle des animaux qui peuplaient l’Écorce. Plaçant la tête de sa monture en direction du sud, la Fyrosse continua. |
− | « Des armes de | + | « Des armes de tir devront être données à chacun des soldats, et les amplificateurs de magie les plus perfectionnés iront aux mains des mages les plus doués ! Une fois équipés, Vous emprunterez les monte-charges jusqu’au sommet de la Dorsale ! Votre objectif sera d’attirer ces monstres volants en dehors des failles de la cité ! Tout est bien clair ? |
— Oui générale ! crièrent en chœur Xynala et Tisse. | — Oui générale ! crièrent en chœur Xynala et Tisse. | ||
Строка 161: | Строка 163: | ||
Bélénor rouvrit les paupières, face contre écorce, la bouche pleine de suie. Malgré la violence du choc, il semblait bel et bien vivant. Vivant mais blessé, au vu de l’horrible douleur qui lui meurtrissait la jambe droite, désormais gonflée et tordue. Dirigeant mentalement la Sève qui l’irriguait vers son membre brisé, le Fyros rampa péniblement dans les décombres et le nuage de poussière. Entre les morceaux d’écorce et les cadavres. Terrifié, perdu, et incapable de voir a plus de cinq mètres, il sentit la panique l’assaillir. Autour de lui, le bourdonnement malfaisant des créatures volantes avait laissé place au silence de la désolation… Et son ouïe, tout juste habituée à l’oppressant grésillement des ailes, était devenue particulièrement sensible aux autres sons l’environnant : le plaintif grincement de l’écorce, le crépitement des flammes, les déchirantes lamentations et les cris lointains. C’est donc sans mal qu’il reconnut le timbre de voix de Xynala dans le hurlement qui retentit non loin de là. Sachant désormais où se trouvaient les deux Fyrosses, Bélénor accéléra tant bien que mal. Et s’il tenta à plusieurs reprises de répondre à son amie, il n’y parvint pas, tant sa gorge était obstruée par la suie. C’est alors que, tel un Kami, Brandille surgit du brouillard de poussière et l’aida à se redresser. L’acrobate ne semblait avoir subi aucune blessure. Ni même sa tenue aucun accroc. | Bélénor rouvrit les paupières, face contre écorce, la bouche pleine de suie. Malgré la violence du choc, il semblait bel et bien vivant. Vivant mais blessé, au vu de l’horrible douleur qui lui meurtrissait la jambe droite, désormais gonflée et tordue. Dirigeant mentalement la Sève qui l’irriguait vers son membre brisé, le Fyros rampa péniblement dans les décombres et le nuage de poussière. Entre les morceaux d’écorce et les cadavres. Terrifié, perdu, et incapable de voir a plus de cinq mètres, il sentit la panique l’assaillir. Autour de lui, le bourdonnement malfaisant des créatures volantes avait laissé place au silence de la désolation… Et son ouïe, tout juste habituée à l’oppressant grésillement des ailes, était devenue particulièrement sensible aux autres sons l’environnant : le plaintif grincement de l’écorce, le crépitement des flammes, les déchirantes lamentations et les cris lointains. C’est donc sans mal qu’il reconnut le timbre de voix de Xynala dans le hurlement qui retentit non loin de là. Sachant désormais où se trouvaient les deux Fyrosses, Bélénor accéléra tant bien que mal. Et s’il tenta à plusieurs reprises de répondre à son amie, il n’y parvint pas, tant sa gorge était obstruée par la suie. C’est alors que, tel un Kami, Brandille surgit du brouillard de poussière et l’aida à se redresser. L’acrobate ne semblait avoir subi aucune blessure. Ni même sa tenue aucun accroc. | ||
− | « Je suis là Énor. Laisse-moi t’aider.» | + | « Je suis là Énor. Laisse-moi t’aider. » |
Fermement appuyé sur l’épaule de Brandille, le Fyros se traîna en direction de là où le cri de Xynala avait retenti, et croisa sur le chemin quelques soldats hagards et blessés, errant dans la brume tels des esprits. Et puis finalement, après ce qui lui sembla être une éternité, il la vit : Xynala était agenouillée face à un gigantesque bloc d’écorce. | Fermement appuyé sur l’épaule de Brandille, le Fyros se traîna en direction de là où le cri de Xynala avait retenti, et croisa sur le chemin quelques soldats hagards et blessés, errant dans la brume tels des esprits. Et puis finalement, après ce qui lui sembla être une éternité, il la vit : Xynala était agenouillée face à un gigantesque bloc d’écorce. | ||
− | « Xynala, je suis | + | « Xynala, je suis là, toussa Bélénor. Où… Où est Tisse ? » |
Pour toute réponse, Brandille saisit la main de son ami et la serra fort. Bélénor déglutit et continua. | Pour toute réponse, Brandille saisit la main de son ami et la serra fort. Bélénor déglutit et continua. | ||
Строка 173: | Строка 175: | ||
Cette fois-ci, la Fyrosse tourna la tête. Et Bélénor recula d’un pas. Car son visage recouvert de sang était crispé de rage. Car ses yeux exorbités étaient rougis de larmes. Et car face à elle, le corps de Tisse Apoan gisait, à demi écrasé sous l’immense masse de bois. | Cette fois-ci, la Fyrosse tourna la tête. Et Bélénor recula d’un pas. Car son visage recouvert de sang était crispé de rage. Car ses yeux exorbités étaient rougis de larmes. Et car face à elle, le corps de Tisse Apoan gisait, à demi écrasé sous l’immense masse de bois. | ||
− | « Elle… Elle m’a poussé. Je… Je n’ai pas pu la sauver » balbutia Xynala entre ses dents serrées. | + | « Elle… Elle m’a poussé. Je… Je n’ai pas pu la sauver », balbutia Xynala entre ses dents serrées. |
Attrapant délicatement sa longue chevelure rousse, elle l’utilisa pour couvrir la partie dégagée du corps de son amie. Tel un linceul. | Attrapant délicatement sa longue chevelure rousse, elle l’utilisa pour couvrir la partie dégagée du corps de son amie. Tel un linceul. |