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Brandille tourna le dos à ses camarades, se mit à entonner un chant, puis sautilla plein ouest. En direction de là où, à l’horizon, Fort Kronk s’élevait tel un mirage sur les hautes et obscures falaises de la Dorsale du Dragon.
 
Brandille tourna le dos à ses camarades, se mit à entonner un chant, puis sautilla plein ouest. En direction de là où, à l’horizon, Fort Kronk s’élevait tel un mirage sur les hautes et obscures falaises de la Dorsale du Dragon.
 
{{Couillard}}
 
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« Plus on s’approche du but, plus celui-ci semble lointain. » Bélénor avait beau essayer de rationaliser, en cet instant, c’était exactement ce qu’il pensait : jamais les kilomètres ne lui avaient semblé aussi longs. Après trois semaines de marche à travers la fournaise, la simple idée de pouvoir dormir dans un endroit sûr et frais paraissait irréelle. Un mirage parmi tant d’autres… Car le Désert de Feu, qu'ils avaient quitté deux heures à peine auparavant, n'offrait que de très rares moments d'accalmie. La journée, la chaleur émise par l’astre du jour venait s’ajouter à celle des profondeurs, rendant l’atmosphère irrespirable. La seule issue consistait alors à faire appel au pouvoir de la Sève pour limiter les dégâts, ou à fuir la surface bouillonnante en escaladant arbres et racines. Ces promontoires salvateurs étaient souvent peuplés d’animaux, eux aussi à la recherche de fraîcheur, de repos, et de nourriture. D’ailleurs, Bélénor ne s’était toujours pas remis du décès de Xacallon, qui occupé à chasser le rendor en solitaire sur une haute racine, s’était fait attaquer par une meute de varinx affamés. Ces félins trapus, au pelage jaune tacheté de noir, avaient la particularité de posséder une peau ignifuge, faisant ainsi d’eux les maîtres incontestés du désert. Pour ces prédateurs, capables de se mouvoir efficacement en pleine journée, les promontoires de fraicheurs aériens représentaient de véritables viviers, qu’ils scrutaient avec attention depuis le sol. La nuit, les températures diminuaient légèrement, permettant aux homins et aux animaux de circuler plus facilement. La troupe avait donc pris l’habitude de ne tracer la route qu'après le lever de l’astre ambré. Malheureusement, telle était aussi, évidemment, la stratégie de toutes les tribus homines osant affronter la fournaise. Ainsi, les attaques de Sauvages avaient presque toujours eu lieu au cœur de la nuit… Finalement, après un tel périple, il allait sans dire que le simple confort d’une forteresse aussi sûre que Fort Kronk tenait du fantasme.
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« Plus on s’approche du but, plus celui-ci semble lointain. » Bélénor avait beau essayer de rationaliser, en cet instant, c’était exactement ce qu’il pensait : jamais les kilomètres ne lui avaient semblés aussi longs. Après trois semaines de marche à travers la fournaise, la simple idée de pouvoir dormir dans un endroit sûr et frais paraissait irréelle. Un mirage parmi tant d’autres… Car le Désert de Feu, qu'ils avaient quitté deux heures à peine auparavant, n'offrait que de très rares moments d'accalmie. La journée, la chaleur émise par l’astre du jour venait s’ajouter à celle des profondeurs, rendant l’atmosphère irrespirable. La seule issue consistait alors à faire appel au pouvoir de la Sève pour limiter les dégâts, ou à fuir la surface bouillonnante en escaladant arbres et racines. Ces promontoires salvateurs étaient souvent peuplés d’animaux, eux aussi à la recherche de fraîcheur, de repos, et de nourriture. D’ailleurs, Bélénor ne s’était toujours pas remis du décès de Xacallon, qui occupé à chasser le rendor en solitaire sur une haute racine, s’était fait attaquer par une meute de varinx affamés. Ces félins trapus, au pelage jaune tacheté de noir, avaient la particularité de posséder une peau ignifuge, faisant ainsi d’eux les maîtres incontestés du désert. Pour ces prédateurs, capables de se mouvoir efficacement en pleine journée, les promontoires de fraicheurs aériens représentaient de véritables viviers, qu’ils scrutaient avec attention depuis le sol. La nuit, les températures diminuaient légèrement, permettant aux homins et aux animaux de circuler plus facilement. La troupe avait donc pris l’habitude de ne tracer la route qu'après le lever de l’astre ambré. Malheureusement, telle était aussi, évidemment, la stratégie de toutes les tribus homines osant affronter la fournaise. Ainsi, les attaques de Sauvages avaient presque toujours eu lieu au cœur de la nuit… Finalement, après un tel périple, il allait sans dire que le simple confort d’une forteresse aussi sûre que Fort Kronk tenait du fantasme.
  
 
Bélénor, qui s’évertuait à marcher dans les traces de pas du soldat qui le devançait, soupira et releva la tête quelques instants. La troupe était en train d’emprunter un imposant pont racinaire large d’environ dix mètres, qui permettait de traverser une longue crevasse. La contourner aurait rallongé la fin du voyage de deux heures. Sur l’horizon, Fort Kronk semblait à la fois si proche et si lointain. Depuis longtemps, cette forteresse avait été désignée comme la dernière zone habitée du monde connu, là où les cartes devenaient muettes. Au-delà, il n’y avait rien de plus qu’une mer de dunes s’étendant à l’ouest, vers l’infini. Le fort avait été construit dans le coude brisé de la Dorsale du Dragon, à l’endroit où le plateau continental rejoignait la barrière montagneuse racinaire et les immenses falaises du sud, qui séparaient le Désert de la Grande Flaque. La craquelure dans laquelle les Fyros s’étaient installés ressemblait beaucoup à celle qui accueillait la cité de Fyre. Mais à l’inverse de la capitale impériale, qui s’était étendue et consolidée décennie après décennie, la forteresse du bout du monde n’avait jamais été rien de plus qu’un fort, comme l’indiquait si bien son nom. Un fort qui, à peine bâti, devint objet de convoitise et source de conflits. À ce jour, personne n’était capable de dire qui était réellement à l’origine de sa construction, tant différentes tribus avaient combattu pour le posséder. L’immense plaine accidentée située entre Fort Kronk et le Désert de Feu était d’ailleurs considérée comme le plus grand champ de bataille du pays. Jamais autant de Fyros n’étaient morts que face à Fort Kronk, en témoignait le nombre d’armes et de pièces d’armure de toutes époques que les vents violents réussissaient à draguer quotidiennement. La dernière bataille, datant d’à peine quelques mois, avait opposé la tribu des Sauvages à la coalition éphémère formée par les Larmes du Dragon. C’était à cette occasion que Tigriron, le père de Melkiar, le commandant de la coalition, réussit à reprendre la forteresse des mains de leurs ennemis de toujours. De quoi donc alimenter encore la plaine désertique en épées. En cet instant, juché sur l’imposant pont racinaire, Bélénor craignait qu’un nouveau torrent d’air venu des profondeurs soulève une tempête de sciure… et de lames. Mais il y avait pire que les lames, dans ce désert aux cent périls. Il y avait les gigantesques et magnifiques chardons violacés qui tapissaient la Dorsale au niveau de Fort Kronk, et dont les imposantes épines étaient régulièrement arrachées par la violence des vents. Le Fyros repensa à Eurixus, tué quelques heures plus tôt par l’une de ces épines, et secoua la tête.
 
Bélénor, qui s’évertuait à marcher dans les traces de pas du soldat qui le devançait, soupira et releva la tête quelques instants. La troupe était en train d’emprunter un imposant pont racinaire large d’environ dix mètres, qui permettait de traverser une longue crevasse. La contourner aurait rallongé la fin du voyage de deux heures. Sur l’horizon, Fort Kronk semblait à la fois si proche et si lointain. Depuis longtemps, cette forteresse avait été désignée comme la dernière zone habitée du monde connu, là où les cartes devenaient muettes. Au-delà, il n’y avait rien de plus qu’une mer de dunes s’étendant à l’ouest, vers l’infini. Le fort avait été construit dans le coude brisé de la Dorsale du Dragon, à l’endroit où le plateau continental rejoignait la barrière montagneuse racinaire et les immenses falaises du sud, qui séparaient le Désert de la Grande Flaque. La craquelure dans laquelle les Fyros s’étaient installés ressemblait beaucoup à celle qui accueillait la cité de Fyre. Mais à l’inverse de la capitale impériale, qui s’était étendue et consolidée décennie après décennie, la forteresse du bout du monde n’avait jamais été rien de plus qu’un fort, comme l’indiquait si bien son nom. Un fort qui, à peine bâti, devint objet de convoitise et source de conflits. À ce jour, personne n’était capable de dire qui était réellement à l’origine de sa construction, tant différentes tribus avaient combattu pour le posséder. L’immense plaine accidentée située entre Fort Kronk et le Désert de Feu était d’ailleurs considérée comme le plus grand champ de bataille du pays. Jamais autant de Fyros n’étaient morts que face à Fort Kronk, en témoignait le nombre d’armes et de pièces d’armure de toutes époques que les vents violents réussissaient à draguer quotidiennement. La dernière bataille, datant d’à peine quelques mois, avait opposé la tribu des Sauvages à la coalition éphémère formée par les Larmes du Dragon. C’était à cette occasion que Tigriron, le père de Melkiar, le commandant de la coalition, réussit à reprendre la forteresse des mains de leurs ennemis de toujours. De quoi donc alimenter encore la plaine désertique en épées. En cet instant, juché sur l’imposant pont racinaire, Bélénor craignait qu’un nouveau torrent d’air venu des profondeurs soulève une tempête de sciure… et de lames. Mais il y avait pire que les lames, dans ce désert aux cent périls. Il y avait les gigantesques et magnifiques chardons violacés qui tapissaient la Dorsale au niveau de Fort Kronk, et dont les imposantes épines étaient régulièrement arrachées par la violence des vents. Le Fyros repensa à Eurixus, tué quelques heures plus tôt par l’une de ces épines, et secoua la tête.
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— Encore trois heures donc… Dis-moi, Garius, puis-je te demander un service ? »
 
— Encore trois heures donc… Dis-moi, Garius, puis-je te demander un service ? »
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L’imposant Fyros fronça les sourcils et Bélénor se retourna, le visage arborant un sourire espiègle.
 
L’imposant Fyros fronça les sourcils et Bélénor se retourna, le visage arborant un sourire espiègle.
  

Версия 19:27, 21 апреля 2022

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